Médicament contre la douleur : une alternative aux opioïdes

© Getty Images - Journavx médicament analgésique

Médicament contre la douleur : une alternative aux opioïdes

Publié le 11 février 2025
Par Yolande Gauthier
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La Food and Drug administration (FDA) américaine a autorisé fin janvier un nouveau médicament non opioïde contre la douleur. Son principe actif, la suzetrigine, est le chef de file d’une nouvelle classe thérapeutique analgésique. Une première depuis plus de 20 ans.

Commercialisée aux Etats-Unis par le laboratoire Vertex sous le nom de Journavx, la suzetrigine est indiquée chez les adultes atteints de douleurs aiguës modérées à sévères. Il s’agit d’un inhibiteur oral non opioïde bloquant spécifiquement le canal sodique voltage-dépendant NaV1.8 qui transmet les signaux de la douleur (potentiels d’action). NaV1.8 est exprimé sélectivement dans les neurones périphériques sensibles à la douleur et pas dans le cerveau. Ce mode d’action offre ainsi « la possibilité d’atténuer certains risques associés à l’utilisation d’un opioïde », explique la FDA. Le principal étant sans conteste la dépendance.

Journavx en bref

L’efficacité du médicament a été évaluée dans deux essais randomisés en double aveugle, à la dose de 50 mg toutes les 12 heures. Son profil de sécurité a été jugé favorable dans trois études de phase III. Les effets indésirables les plus fréquents ont été des démangeaisons, des spasmes musculaires, des éruptions cutanées et une augmentation de la créatine phosphokinase sanguine.

Des limites à l’utilisation

La co-administration de suzetrigine avec des inhibiteurs puissants du CYP3A tels que les macrolides, le kétoconazole, l’amiodarone, le diltiazem, le verapamil ou encore le jus de pamplemousse, est contre-indiquée.

Par ailleurs, les études n’ont porté que sur des traitements de 14 jours. L’efficacité sur des douleurs chroniques n’est donc pas connue, de même qu’un éventuel effet addictif à long terme.

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A quand en France ?

Aucune demande d’autorisation de mise sur le marché n’a été déposée à ce jour auprès de l’Agence européenne des médicaments. Le laboratoire, qui poursuit ses essais dans le traitement de la douleur neuropathique périphérique, explique vouloir se concentrer sur le marché américain. Il est vrai que la crise des opioïdes a entraîné la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes Outre-Atlantique.Toute nouvelle option analgésique y est donc la bienvenue.