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L’hypnothérapie

Publié le 21 septembre 2013
Par Denis Richard
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Cette forme de psychothérapie contribue notamment à réduire les douleurs et à améliorer le confort psychique du patient.

Qu’est-ce que l’hypnothérapie ?

• L’hypnothérapie est une forme de psychothérapie impliquant l’hypnose du patient.

• L’hypnose est un état modifié de la conscience, distinct du sommeil, physiologique, transitoire, réversible, qu’induit une focalisation prolongée de l’attention. S’accompagnant d’une modification des perceptions sensorielles (hypoanalgésie notamment), d’une sensation de ralentissement du temps et de déformation de l’espace, elle active des aires cérébrales liées à la production d’images mentales.

• Toujours volontaire et dans un état de profonde relaxation, le patient peut s’exprimer librement alors que son inconscient est guidé par des images métaphoriques (ou un langage symbolique).

• L’hypnothérapie constitue une méthode complémentaire aux thérapies conventionnelles.

Comment se déroule une séance ?

• Le thérapeute suscite l’hypnose en proposant au patient de se remémorer un souvenir agréable décrit en quelques mots. On observe des contractions musculaires involontaires et une modification du rythme de la respiration et de la déglutition. Le sujet peut maintenir un membre levé sans fatigue (catalepsie).

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• Le thérapeute dialogue alors avec le patient qui peut répondre, par exemple, d’un mouvement de doigt ou par une mimique. Tout terme angoissant ou associé à une expérience négative doit être évité. Le thérapeute suggère des métaphores aidant le patient à résoudre son problème (ex : il suggère d’imaginer un variateur d’intensité dont le curseur est ramené d’une valeur haute à basse s’il s’agit de réduire une douleur).

• Le patient peut interrompre l’hypnose ou ne pas suivre les métaphores du thérapeute, mais se laisser porter par sa propre rêverie.

• Le patient peut apprendre à pratiquer l’hypnothérapie de façon autonome (autohypnose), parfois même dès la première séance.

Quelles sont les indications ?

Les applications de l’hypnothérapie se multiplient actuellement dans divers domaines tels, par exemple :

– Algologie : l’hypnose, favorisant la production d’endorphines, réduit l’intensité d’une douleur aiguë ou chronique en modifiant la sensibilité des zones du cerveau intégrant les stimuli douloureux et en transformant l’émotion associée à la douleur. Utile pour préparer un patient sensible, devenu acteur de la modification de son vécu douloureux, à une prise de sang, à une ponction lombaire ou à un changement de pansement, elle contribue aussi au traitement des douleurs cancéreuses, rhumatismales, obstétricales et digestives.

– Anesthésie-réanimation : combinée à l’anesthésie locale, l’hypnose améliore le confort du patient avant l’acte (stress anticipatoire), en cours de chirurgie (réduction des saignements) et après (réduction des nausées et vomissements, soulagement de la douleur et diminution de la consommation d’antalgiques, récupération plus rapide).

– Psychiatrie : l’hypnose est surtout appliquée au traitement de l’anxiété (examens ou compétitions), des phobies (piqûres, dentiste…) et de la dépression réactionnelle.

– Neurologie : gestion des crises migraineuses et de la fibromyalgie.

– Hypnologie : réduction de la prise de médicaments hypnotiques.

– Soins palliatifs : l’hypnose est une technique complémentaire appliquée en oncologie palliative (la gestion du vécu douloureux, la fatigue, l’anorexie, l’anxiété, les effets secondaires des traitements) ainsi que sur la phase terminale des maladies neurodégénératives (sclérose latérale amyotrophique…).

– Gestion du tabagisme : l’hypnose agit sur la dépendance psychologique et permet de modifier un comportement. Le praticien peut travailler sur des suggestions comme l’association tabac-nausées.

LES CHIFFRES

• Dans la population générale, 10 % des sujets sont peu sensibles à l’hypnose, 10 % très sensibles et 80 % plus ou moins sensibles.

• Les séances durent de 20 à 45 minutes. Une thérapie nécessite entre 3 et 10 séances plus ou moins étalées dans le temps.

Sources : Chiche S. (2012), Hypnose et neurosciences : la réconciliation ?, Le Cercle psy, pp. 54-59 ; Salem G., Bonvin E., Soigner par l’hypnose, Masson (2012, 5e éd.) ; Teike Luethi F. et al. (2012), L’hypnose : une ressource en soins palliatifs ?, Recherche en soins infirmiers, pp. 78-89 ; Association française d’hypnose : www.afhyp.fr