Levothyrox : le ton monte avec une association de patients

L’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) a mis en ligne sa lettre ouverte envoyée au président de la République le 29 août dernier.

L’objectif de ce courrier paraît assez clair : avoir la tête de Dominique Martin, directeur général de l’ANSM. Selon l’association, ce dernier « n’est plus digne d’occuper le poste de directeur suite à sa gestion lamentable de la crise du Lévothyrox ». Elle réclame donc purement et simplement sa démission. 
Cette lettre ouverte qui amalgame nombre de sujets et problèmes très différents laisse réellement perplexe quant à son contenu. 
Le courrier envoyé à celui qui incarne l’autorité de l’Etat comprend en effet des informations erronées. Dans le corps du texte, l’Association demande par exemple le départ de « Monsieur Maranchaini », que l’on suppose être Dominique Maraninchi, qui a quitté ses fonctions à l’Agence en août 2014. 

Surtout, l’AFMT mentionne également que « les Pays-Bas ont abandonné cette formule après avoir connu les mêmes épisodes de crise que nous connaissons actuellement » et que « nous ne pouvons pas croire que la France n’était pas au courant ! ». Or, il s’avère que la France est le premier et seul pays européen actuellement à disposer de la nouvelle formule de Levothyrox, du laboratoire Merck. Le problème rencontré en 2016 aux Pays-Bas est totalement différent de celui vécu aujourd’hui dans l’Hexagone, comme on peut le lire sur le site de Vivre sans thyroïde, une autre association de patients. Les néerlandais ont à cette période été contraints de laisser tomber temporairement la spécialité Thyrax/DuoTab, du laboratoire Aspen, en rupture de stock après un transfert d’usine. Lors de la remise sur le marché de ce médicament, un changement de formule a été suspecté par l’Association de patients néerlandaise SON. Une enquête a été diligentée à sa demande, mais les conclusions ne sont pas encore connues à ce jour.