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Le Français reste toujours le surmédiqué de l’Europe

Publié le 27 octobre 2007
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Même si elle n’occupe pas systématiquement le premier rang pour toutes les classes, la France, avec 130 euros, est la championne d’Europe du coût moyen par habitant en dépense de médicaments

Une comparaison européenne de la CNAMTS montre que la France reste le plus gros consommateurs de médicaments de l’Union européenne. Et quand elle n’est pas première en volume, elle l’est en coût. L’étude portait sur 9 classes représentant 33 % de la consommation de médicaments et 40 % des dépenses de médicaments (8 milliards).

Pourquoi le Français prescrit-il plus cher ?

A 130 euros par habitant, la France est de loin la plus dispendieuse, note la CNAM. En cause, la fâcheuse tendance des prescripteurs français à prescrire des produits chers, sans justification sanitaire réelle. La France est première consommatrice sur cinq des neuf classes et deuxième sur les quatre autres. Sur les produits hypertenseurs, elle est au troisième rang en volume… mais au premier en coût.

Les trois exemples que détaille la CNAM ne sont pas pris au hasard. D’abord, les IPP : 22,5 unités standard consommées par habitant contre 29,2 en Espagne, avec un coût moyen par tête de… 16,53 Euro(s) contre 9,62 Euro(s). Mais les Espagnols prescrivent à 84 % dans le Répertoire des génériques…

Une maîtrise médicalisée des hypertenseurs ?

Ensuite, les statines : 25 comprimés consommés par an en France contre 29 au Royaume-Uni pour des coûts respectifs de 19,87 Euro(s) contre 16,15 Euro(s). Là aussi, un gisement potentiel de 400 MEuro(s) existe, rien qu’avec les génériques. Enfin, les antihypertenseurs et les sartans : 110 unités par habitants en France contre 144 en Allemagne. Coûts respectifs : 36,62 Euro(s) contre 28,16 Euro(s). « Malgré les recommandations de la HAS, la consommation est plus importante en sartans qu’en IEC. Et nous sommes les seuls en Europe dans ce cas. Enjeu : 640 millions », observe la CNAM. Elle n’a donc qu’un leitmotiv : poursuivre l’effort de maîtrise médicalisée qui conduit les médecins à lever le stylo. Politique qui donne malgré tout des résultats, avec, par exemple, une baisse de 3,2 % des anticholestérol en 2006, pour la première fois de leur histoire.

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D’où la volonté d’étendre cette maîtrise médicalisée à d’autres classes onéreuses. La CNAMTS cite les antihypertenseurs.