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Isentress : une nouvelle classe contre les virus VIH-résistants

Publié le 17 janvier 2009
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Le raltégravir est le premier inhibiteur de l’intégrase propre au VIH-1 : il bloque l’activité de cette enzyme indispensable à l’insertion de l’ADN rétroviral dans le chromosome de la cellule hôte infectée. Il empêche la réplication du virus. Deux essais en double aveugle versus placebo ont été conduits pour évaluer l’acceptabilité et l’efficacité d’Isentress en association à un traitement de base optimisé (TBO), conformément aux recommandations en vigueur, chez des malades qui ont développé une résistance à la trithérapie classique. Ces études ont inclus 699 patients (462 dans le groupe raltégravir, 237 dans le groupe placebo). Leurs résultats ont été concordants : à la seizième semaine, les taux d’ARN viral sont inférieurs à 400 copies/ml chez 77,5 % des sujets traités par le raltégravir versus 41,9 % dans le groupe placebo. Des taux d’ARN viral inférieur à 50 copies/ml ont été atteints à la seizième semaine chez 61,8 % dans le groupe raltégravir versus 34,7 % dans le groupe placebo.

La fréquence des événements indésirables s’avère identique dans les deux groupes (diarrhées, nausées, céphalées fièvre, asthénie). Un taux plus élevé de cancers a été observé dans le groupe raltégravir, sans qu’il soit possible de le lier à Isentress.

Face à une infection par le VIH résistante aux trithérapies habituelles, le raltégravir constitue une solution thérapeutique innovante et satisfaisante en termes d’efficacité et d’acceptabilité. Toutefois, il n’offre qu’une faible barrière génétique à la résistance virale et son administration peut donner lieu à des interactions avec d’autres médicaments métabolisés par l’UDP-glucuronosyltransférase (atazanavir, rifampicine). Isentress apporte une ASMR modérée (III) en termes d’efficacité virologique chez les patients adultes prétraités ayant une charge virale détectable sous traitement antirétroviral en cours et une résistance confirmée par des tests génotypiques et phénotypiques à au moins un inhibiteur nucléosidique (IN), un inhibiteur non nucléosidique (INN) et à plus d’un IP.

Voir la présentation d’Isentress dans « Le Moniteur » n° 2760 (10 janvier 2009).

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