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Innovation, quand tu nous tiens…

Publié le 15 février 2003
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Le SNIP – pardon, le LEEM – célèbre son changement de dénomination par une vaste campagne d’information vers le grand public, comportant pas moins de 815 passages télévisés. Mais n’y aurait-il rien à faire, préalablement, en direction des prescripteurs ? Une étude du CREDES révèle que si les anti-cox-2 font une percée spectaculaire en France, les gastroprotecteurs progressent aussi, ce qui semble un peu inattendu et conduit à une situation où anti-cox-2 et inhibiteurs de la pompe à protons se talonnent tout au sommet des médicaments qui coûtent le plus cher à la CNAM. Dans ce contexte en soi étrange sur arrière-fond d’exhortations à l’austérité, on note avec intérêt que sous un motif dont la concision le dispute à l’opacité, le JO (03.01.03) a annulé la baisse de prix pourtant normalement prévue avec Vioxx, le plus cher des anti-cox-2… Traditionnellement frondeur, comme tous ses concitoyens, le médecin français est peut-être plus sceptique que mal informé : toutes ces histoires de gastroprotection, il n’y croit qu’à moitié et juge, par conséquent, que deux précautions valent mieux qu’une. Si tel est le cas, ce n’est pas la plus récente étude sur le sujet (NEJM, 2002 ; 347 : 2104-2110) qui lui rendra la foi, puisque les résultats « inattendus » de gastroprotection obtenus tant avec célécoxib qu’avec l’association diclofénac-oméprazole conduisent un éditorialiste désabusé à demander si « nous » (des noms !) n’aurions pas contribué à « un faux sens de la sécurité » avec les gastroprotecteurs : quand on tombe dans l’incroyance, on perd vite le sens du sacré… L’initiative du LEEM, à la réflexion, n’est donc pas si mal venue : il faut évangéliser le peuple.

Je n’ai plus la place pour parler des études déjà nombreuses qui montrent que, notamment dans l’indication des AINS la plus pourvoyeuse d’accidents digestifs (arthrose du sujet âgé), le paracétamol, c’est pas si mal que ça…

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