Recherche et innovation Réservé aux abonnés

Homo oeconomicus

Publié le 3 octobre 2020
Par Laurent Lefort
Mettre en favori

En officine, les ventes en prix fabricant hors taxe ont été, pour la deuxième année consécutive, en hausse de 2,75 % à 19,14 milliards d’euros, mentionne le Comité économique des produits de santé (CEPS) dans son rapport annuel diffusé le 30 septembre. Toutefois, méfions-nous de ces résultats en trompe-l’oeil. Les ventes sont tirées, entre autres, par la progression des anticancéreux de la classe des antinéoplasiques inhibiteurs de protéine kinase (Ibrance en tête), dont le chiffre d’affaires a quasiment doublé – ce sont évidemment des molécules très chères -, et des anticoagulants oraux directs (parmi lesquels Eliquis et Xarelto).

La divulgation de ce rapport tombe à point nommé, le jour de la publication au Journal officiel de l’avenant n° 21 à la convention. Celui-là même qui institue la mise en place d’entretiens rétribués à mener avec les patients sous chimiothérapie orale. Et qui précise plus généralement les nouvelles modalités de mise en oeuvre de la rémunération des accompagnements pharmaceutiques. Exit la Rosp payée à la Saint-Glinglin, place au paiement à l’acte plus motivant. Il faut voir dans ces deux parutions une double opportunité. Celle bien sûr d’apporter la singularité d’une expertise pharmaceutique à des patients qui se voient prescrire des molécules complexes ; celle aussi – et ce n’est pas un gros mot – d’une optimisation économique de la délivrance de médicaments coûteux aux marges verrouillées. Le ventre n’est jamais bien loin de la tête.

Publicité