DYSFONCTION ÉRECTILE : Le Viagra bientôt remboursé chez certains patients

Depuis leur mise sur le marché en 1998, près de 13,5 millions de pilules de Viagra ont été prescrites en France chez plus de 710 000 patients. Et comme cadeau pour ces quatre années de succès, Jean-François Mattéi a donné son feu vert au remboursement du sildénafil. Une prise en charge à l’adresse des patients atteints d’anomalies cardiovasculaires, de diabète, de lésions médullaires, de cancer de la prostate… soit près de 200 000 personnes. Côté tolérance, les laboratoires Pfizer se sont montrés rassurants sur le risque que le Viagra pouvait faire courir aux patients cardiaques. D’après les dernières enquêtes de pharmacovigilance réalisées aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, il ne paraît pas exister d’augmentation du risque cardiaque chez un patient ayant pris du sildénafil par rapport à des hommes d’âges équivalents n’ayant pas reçu ce médicament. Son indication chez un cardiaque est possible à condition d’une reprise modérée de la vie sexuelle et de la réalisation d’une épreuve d’effort annuelle.

Nicolas Danchin, cardiologue, a rappelé que le seul véritable risque avec le Viagra était l’apparition d’une hypotension artérielle profonde lors d’une prise concomitante de dérivés nitrés. D’où une nouvelle mise en garde auprès des patients coronariens afin d’éviter absolument l’utilisation d’antiangineux dérivés de la trinitrine (sprays) et autres molécules donneuses de monoxyde d’azote (molsidomine et nicorandil) lorsqu’une douleur angineuse survient dans les 24 heures suivant la prise de sildénafil.