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Deux fois plus de lancements qu’en 2011

Publié le 23 février 2013
Par Géraldine Galan
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L’an dernier, « Le Moniteur » avait enquêté* pour connaître les raisons d’une année 2011 exceptionnellement pauvre en innovations (4 molécules en ville et 8 à l’hôpital). 2012 égalant les années les plus fertiles de la décennie avec la mise sur le marché de 25 nouveaux principes actifs, le traditionnel « Cahier Formation Nouvelles molécules » est de retour. Et il est plutôt bien fourni.

Le cru 2012 des nouvelles molécules place l’officine nettement en tête avec 18 principes actifs inédits contre 7 à l’hôpital. Notez que, comme toujours, nous raisonnons exclusivement en termes d’autorisation de mise sur le marché. Sont donc exclues de ce tour d’horizon les molécules hospitalières bénéficiant d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU).

Trois ASMR de niveau III en ville

Seules trois molécules sont sorties de la réserve hospitalière pour une mise à disposition en ville en 2012. Il s’agit, depuis juillet, de l’abiratérone (Zytiga), un traitement des cancers évolués de la prostate de mauvais pronostic, et, depuis septembre, des deux premiers inhibiteurs de protéase du virus de l’hépatite C, autorisant des trithérapies dans la prise en charge de cette infection : le bocéprévir (Victrelis) et le télaprévir (Incivo).

En ville, ces trois molécules sont les seules de l’année à bénéficier d’un niveau d’amélioration du service médical rendu (ASMR) évaluée à III dans tout ou partie de leurs indications.

En effet, sur les quinze autres molécules de la mouture 2012 en officine, neuf ont une absence d’ASMR (niveau V), six sont dotées d’une ASMR mineure (niveau IV) pour tout ou partie de leurs indications et deux molécules (le prucalopride dans Resolor pour la constipation chronique et le tafluprost dans Saflutan, un collyre antiglaucomateux) sont dénuées d’ASMR car non étudiées par la Commission de la transparence et donc non remboursées par la Sécurité sociale.

Oncologie, infectiologie et maladies rares sur le podium

Les domaines thérapeutiques ayant bénéficié des innovations de 2012 sont variés. Globalement, comme le plus souvent, l’oncologie monte sur la première marche du podium pour la quantité avec six nouveautés. Le bexarotène (Targretin) dans le lymphome cutané T et l’abiratérone (Zytiga) sont délivrés par les équipes officinales. A l’hôpital, quatre des sept nouveautés concernent la cancérologie : le vandaténib (Caprelsa) utilisé dans le cancer médullaire de la thyroïde, l’éribuline (Halaven) dans le cancer du sein avancé, l’axitinib (Inlyta) en deuxième ligne dans le cancer du rein avancé et le vémurafénib (Zelboraf) dans le mélanome métastasé porteur d’une mutation particulière.

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Arrivent en seconde position, ex æquo, l’infectiologie et les maladies orphelines avec quatre innovations pour chaque domaine. En ville, la rilpivirine (Edurant) est un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse du VIH et la dihydroartémisinine associée à la pipéraquine (Eurartésim) est utilisée dans le traitement curatif du paludisme. Les deux traitements de l’hépatite C bocéprévir (Victrelis) et télaprévir (Incivo) viennent compléter le tableau anti-infectieux officinal de 2012. Côté maladies rares, l’hôpital propose le bélimumab (Benlysta) dans le lupus systémique ; le ruxolitinib (Jakavi) dans la splénomégalie liée à la myélofibrose chronique idiopathique, notamment, et le tafamidis (Vyndaqel) dans l’amylose à transthyrétine. L’officine dispose quant à elle de la pirfénidone (Esbriet) dans la fibrose pulmonaire idiopathique.