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Coup de frein pour l’Avastin

Publié le 17 mai 2014
Par Loan Tranthimy
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Après avoir baissé le prix du Lucentis, médicament prescrit dans le traitement de la DMLA, le gouvernement travaille sur un projet de décret autorisant une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) pour « motif économique » d’un autre médicament, l’Avastin, pour traiter cette pathologie. Cette mesure exceptionnelle, rendue possible par l’article 57 de la Loi de financement de la sécurité sociale 2013 créant les RTU « économiques et de santé publique », permettrait ainsi à l’assurance-maladie d’économiser 400 millions d’euros. Car, tout aussi efficace, l’Avastin du laboratoire Roche coûte trente fois moins cher que le Lucentis de Novartis, seul à posséder aujourd’hui une autorisation de mise sur le marché pour la DMLA. Or la publication de ce texte réclamé par le syndicat de médecine générale (SMG) puis plus récemment par la revue UFC-Que choisir tarde à venir.

Incompatibilité avec le droit européen

Selon l’Agence de presse médicale, le gouvernement serait en train de réécrire le décret en excluant le motif « économique » suite à un avis défavorable du Conseil d’Etat, lequel aurait estimé une « incompatibilité » entre la LFSS et le droit européen qui reconnaît le droit de prescription de l’Avastin hors AMM pour des raisons thérapeutiques. Interrogé par le Moniteur, le SMG estime que « le scandale a assez duré. La ministre doit immédiatement annuler la circulaire du 20 juillet 2012 interdisant aux médecins l’utilisation de l’Avastin dans le traitement de la DMLA. Les médecins français tout comme leurs collègues allemands peuvent prescrire ce médicament hors AMM dans le cadre des RTU de santé publique avec accord de l’ANSM », conclut Didier Ménard, président de la SMG.

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