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ChemSex : un cocktail dangereux
Evoqué dans l’affaire Palmade, le « ChemSex » consiste à absorber un cocktail de psychotropes, principalement des psychostimulants, afin d’initier, de faciliter, de prolonger ou d’intensifier les rapports sexuels. Compositions.
Les principales substances consommées et associées dans les plans « Chems » sont les cathinones (4-MMC, 3-MMC, 4-MEC, MDPV…), la méthamphétamine, la cocaïne, le GHB/GBL/DB ou la kétamine. « Le caractère très entactogène et empathogène de ces drogues favorise le contact, la recherche de partenaires multiples et l’inventivité dans les pratiques sexuelles, tout en démultipliant les effets de l’orgasme, explique Nicolas Bonnet, pharmacien de santé publique et directeur du Réseau de prévention des addictions (Respadd). Ces substances permettent en outre d’avoir des relations beaucoup plus longues et intenses. Elles peuvent durer de plusieurs heures jusqu’à plusieurs jours lorsque la prise de produits est répétée. Dans ce cas, l’arrêt de la consommation est le plus souvent dicté par le corps qui dit stop. »
Le ChemSex est principalement pratiqué dans les milieux LGBT. Mais depuis quelques années, le phénomène se diffuse aussi dans le monde hétérosexuel. « Il peut entraîner des overdoses, des contaminations et des mauvaises descentes, rappelle Nicolas Bonnet. Il est aussi associé à de réels risques infectieux. Sous l’effet de la désinhibition, les participants ont des comportements plus à risque en multipliant les partenaires, en ayant des rapports non protégés, et en acceptant des pratiques qu’ils refuseraient en temps normal. » Il est d’ailleurs recommandé de prendre une PrEP (prophylaxie pré-exposition) avant ou après chaque session afin de prévenir ces risques infectieux.
L’autre danger associé au ChemSex, c’est l’entrée dans la dépendance avec certains produits. « Les cathinones se distinguent également par des problématiques psychiatriques spécifiques comme des psychoses ou des sautes d’humeur importantes, ajoute Nicolas Bonnet. Les psychostimulants peuvent par ailleurs entraîner une perte d’appétit, un amaigrissement et un appauvrissement mental qui se traduit par une difficulté à réfléchir ou à prendre de la distance par rapport aux situations du quotidien. Il y a enfin un réel risque social d’isolement, de perte d’emploi, et de séparation. » Ils augmentent enfin considérablement les prises de risques. « Les produits psychostimulants désinhibiteurs procurent un sentiment de toute-puissance. Lorsque l’on est au volant, on pense que l’on est le roi de la route, que l’on peut rouler vite, et que rien ne pourra nous arriver. »
Face à la montée des addictions liées au ChemSex, des centres spécialisés commencent à ouvrir leurs portes afin de proposer une prise en charge spécifique aux personnes dépendantes.
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