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Champix : premier agoniste partiel des récepteurs cholinergiques de type nicotinique

Publié le 24 mars 2007
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La varénicline est le premier agoniste partiel des récepteurs cholinergiques de type nicotinique commercialisé. Ce n’est pas un médicament psychoactif, à la différence du bupropion (Zyban), ni un substitut nicotinique. La varénicline se fixe dans le cerveau sur les mêmes récepteurs que la nicotine (récepteur alpha4-bêta2) mais avec une affinité supérieure. Elle stimule modérément le circuit dopaminergique de récompense à l’origine de la dépendance, ce qui réduit le « craving » (besoin impérieux de fumer), limite l’importance des signes de sevrage tabagique tout en inhibant les effets de renforcement de la dépendance. Champix exerce un effet antagoniste en empêchant la nicotine d’agir si le candidat au sevrage continue à fumer : il n’éprouve plus de désir à fumer et donc de plaisir.

Le programme d’essais cliniques a inclus plus de 4 000 fumeurs. Trois essais impliquant des fumeurs chroniques ont permis de démontrer la supériorité de l’action de Champix comparativement à un placebo et au bupropion. Au bout de 12 semaines de traitement, 43,9 % des fumeurs sous varénicline ont arrêté de fumer contre 17,6 % sous placebo et 29,8 % sous bupropion. Après un an de suivi, 23 % des sujets sous Champix pendant 12 semaines sont demeurés abstinents contre 10,3 % avec le placebo et 14,6 % avec Zyban. La prolongation du traitement sur douze autres semaines permet de conforter l’abstinence.

DENIS RICHARD

Denis Richard, pharmacologue, analyse pour vous l’originalité pharmacologique, le degré d’innovation et l’intérêt thérapeutique des nouveaux principes actifs arrivant à l’officine.

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