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Cartrex : la toxicité hépatique du diclofénac en moins

Publié le 20 mars 2004
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ACÉCLOFÉNAC

L’acéclofénac est structurellement apparenté au diclofénac. Il s’en distingue par la présence d’un groupe acétoxylique, greffé sur l’acide phénylacétique, modification qui expliquerait ses caractéristiques métaboliques particulières par rapport au diclofénac. Les données cinétiques de l’acéclofénac avalé en prise unique ne diffèrent guère de celles observées après des administrations répétées, quel que soit l’âge du patient. La biodisponibilité orale de la molécule est de 100 % quelle que soit la réplétion gastrique. Sa demi-vie est voisine de 4 heures. L’acéclofénac diffuse bien dans le liquide synovial.

L’acéclofénac est métabolisé par des hydroxylases du cytochrome P450 2C9 hépatique. Son administration expose aux interactions médicamenteuses propres à tous les AINS. De plus, il peut inhiber le cytochrome P450 2C9, d’où un risque d’interactions avec la phénytoïne, la cimétidine, le tolbutamide, l’amiodarone, le miconazole… Il est transformé en 4′-hydroxyacéclofénac, métabolite actif, et, minoritairement, en diclofénac et en 4′-hydroxydiclofénac : l’administration de Cartrex n’expose donc pas à la toxicité hépatique reconnue du diclofénac.

Au plan pharmacologique, l’acéclofénac inhibe un large spectre de médiateurs pro-inflammatoires. Outre des propriétés antioxydantes, il revendique une activité dite « préférentielle » sur les cyclo-oxygénases cox-2, exprimées lors d’une inflammation, tout en respectant les cox-1 constitutives. L’activité antalgique de l’acéclofénac est identique à celle du diclofénac, son activité anti-inflammatoire est comparable à celle du même diclofénac ou à celle de l’indométacine. Son efficacité est analogue à celle du diclofénac et du naproxène dans l’arthrose. Les observations versus kétoprofène, ténoxicam et indométacine dans la polyarthrite et versus indométacine et naproxène dans la spondylarthrite sont comparables. L’acéclofénac révèle, sur modèle animal, un pouvoir ulcérogène plus faible que celui des AINS comparateurs (naproxène, phénylbutazone, diclofénac, indométacine). Il ne dispose pas à ce jour d’une ASMR.

Voir « Le Moniteur » n° 2520 du 24.01.04.

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