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© Epidémie de Covid-19 : les impacts sur la consommation des médicaments délivrés à l’officine - dr
Anxiolytiques et hypnotiques : consommation fortement perturbée par le Covid
Le groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE (ANSM/Cnam) a publié les nouveaux résultats de son étude de pharmaco-épidémiologie* portant sur la dispensation à l’officine, sur ordonnance, de médicaments remboursés pendant le confinement (à partir du 16 mars 2020) et jusqu’au 13 septembre 2020.
En six mois, l’accès aux traitements pour pathologies chroniques a finalement été peu perturbé du fait de la mise en place de la téléconsultation et des mesures dérogatoires permettant aux pharmaciens de renouveler les traitements pris au long cours. Plusieurs baisses d’initiation de traitements chroniques sont en revanche à noter : – 18 % pour les anticoagulants, -15 % pour les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), -14 % pour les antiagrégants plaquettaires, -12 % pour le furosémide, -10 % pour les statines, -4 % pour les antihypertenseurs et – 2 % pour l’insuline.
Parmi les autres classes thérapeutiques ayant subi de fortes baisses de délivrance :
– les anti-inflammatoires non stéroïdiens (car déconseillés avec le Covid-19) : 7,2 millions de traitements délivrés en moins ;
– les antiulcéreux de type inhibiteurs de la pompe à protons (car souvent associés aux AINS): 2,8 millions de traitements délivrés en moins ;
– les corticoïdes par voie orale : 3,6 millions de traitements délivrés en moins ;
– les antibiotiques (du fait d’une probable diminution de la circulation des virus hors SARS-CoV-2 et autres agents infectieux consécutive aux mesures barrières et autres mesures de prévention instaurées) : 4,1 millions de traitements délivrés en moins ;
– le paracétamol : 1,4 millions de traitements délivrés en moins.
Aussi, la baisse de délivrance des produits nécessitant une administration par un professionnel de santé (dont notamment les vaccins), déjà rapportée pendant puis à la sortie du confinement, s’est poursuivie en septembre. Le retour progressif vers la normale des délivrances de produits destinés aux actes diagnostiques médicaux n’a pas permis de rattrapé le retard par rapport à 2019 et engendre, par conséquent, des retards de prises en charge des patients (ex : – 250 000 préparations pour coloscopie, – 500 000 produits iodés pour scanner et -280 000 produits de contraste pour IRM).
A contrario, les anxiolytiques (+1,1 million de traitements délivrés entre mars et septembre) et hypnotiques (+ 480 000 traitements délivrés) restent toujours en hausse d’utilisation et d’instauration. « Cette augmentation reflète probablement l’impact psychologique important de l’épidémie de Covid-19 et de ses conséquences sociales, professionnelles et économiques », analysent les auteurs de l’étude.
* 725 millions d’ordonnances analysées avec comparaison du nombre de personnes ayant eu une délivrance de médicaments remboursés au nombre “attendu” en se référant à la même période en 2018 et 2019.
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