Antidépresseurs : Les ventes ont été multipliées par sept en vingt ans

Le chiffre d’affaires des ventes d’antidépresseurs est passé de 84 millions d’euros en 1980 à 543 millions en 2001 (en euros constants à 2001), pour peser 3,5 % du CA des officines, révèle une enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Une progression fulgurante puisque, dans le même temps, les ventes globales de médicaments ont été multipliées par 2,7 !

« La croissance globale du marché des antidépresseurs observée entre 1980 et 2001 résulte en grande partie d’une substitution entre produits et classes thérapeutiques, qui a globalement été à l’origine d’une hausse sensible du prix moyen des traitements », explique la DREES. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), arrivés en 1987, puis les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, apparus en 1997, ont en effet peu à peu supplanté les imipraminiques qui ne représentaient plus, en 2001, que 7 % du marché. En 2001, une journée de traitement par ISRS (0,64 Euro(s)) coûtait deux fois plus cher que par imipraminique (0,32 Euro(s)). Mais cette croissance s’expliquerait avant tout « par l’accroissement des volumes prescrits et, en leur sein, par les prescriptions pour épisode dépressif spécifique ».

Entre 1980 et 2001, le nombre annuel de journées de traitement par antidépresseurs à plus que sextuplé. Serions-nous plus dépressif qu’il y a 20 ans ? Il semble en tout cas que la prévalence annuelle de la dépression déclarée soit passée de 3,1 % en 1980 à 5,2 % en 1996..