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ALLERGOLOGIE

Publié le 1 février 2003
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Desloratadine

Aerius – Schering-Plough

La desloratadine est le métabolite actif d’un antihistaminique connu, la loratadine (Clarityne). L’effet de premier passage hépatique de la loratadine est ainsi court-circuité. Le principe actif est plus rapidement disponible dans le plasma, sa cinétique est plus reproductible, et surtout, sa demi-vie est prolongée : 27 heures contre 11 pour la cétirizine (Zyrtec, Virlix), 12,4 pour la loratadine, 13 pour la mizolastine (Mizollen), 11 à 15 heures pour la fexofénadine (Telfast).

La desloratadine exerce, comme tous les analogues de ce groupe, une action antagoniste puissante sur les récepteurs H1 périphériques. In vitro, il s’agit du plus puissant des anti-H1. Elle inhibe l’action de médiateurs pro-inflammatoires locaux (cytokines). De plus, la desloratadine ne franchit pas la barrière hématoencéphalique, d’où l’absence de sédation et de potentialisation des effets dépressogènes de l’alcool. Aerius agit rapidement et couvre efficacement le nycthémère.

Notre avis : Les indications de la desloratadine dans la rhinite allergique saisonnière ou perannuelle et dans l’urticaire chronique idiopathique sont identiques à celles des anti-H1 sélectifs et non anticholinergiques (loratadine, ébastine, mizolastine, fexofénadine, cétirizine) commercialisés depuis une douzaine d’années.

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Son profil de tolérance est excellent : le risque d’interactions médicamenteuses est très réduit. Son administration aux doses usuelles n’entraîne aucune modification de l’intervalle QT. Toutefois, des études comparatives versus anti-H1 de référence ne sont pas encore publiées. Il serait logique qu’Aerius prenne naturellement la place occupée jusqu’alors par Clarityne dont elle constitue une version plus affinée. Aerius n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR : V).

THÉRÈSE DUPIN-SPRIET

Maître de conférences en pharmacie clinique (Lille), membre du comité scientifique du « Moniteur »«

Seul l’imatinib (Glivec) est innovant. Cette thérapeutique anticancéreuse a un mécanisme d’action vraiment spécifique de la pathologie. D’autant qu’il s’administre par voie orale. Certes, il s’agit d’une niche, mais ce médicament ne cible pas tous azimuts à la différence de nombreux anticancéreux. Glivec ne s’attaque qu’à la déficience. »