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20 nouvelles molécules, 3 nouvelles classes pharmacologiques
Vingt molécules inédites ont été commercialisées en 2003. L’officine est plus richement dotée que l’hôpital puisqu’elle accueille onze des nouveaux principes actifs. Neuf médicaments sont aussi sortis de la réserve hospitalière. Le point sur une année pourvue de quelques avancées thérapeutiques majeures.
Le nombre de nouvelles molécules mises sur le marché diminue. Au cours de l’année 2003, seules vingt innovations – correspondant à autant de spécialités – ont été répertoriées. Un ralentissement s’était déjà manifesté il y a deux ans : le cru 2001 n’avait apporté que dix-sept innovations, alors que, depuis 1997, près de trente nouveaux principes actifs avaient été lancés chaque année.
En 2003, l’avantage revient à l’officine qui a accueilli onze spécialités intégrant une molécule nouvellement commercialisée en France. A l’hôpital, neuf principes actifs ont enrichi l’arsenal thérapeutique.
Bien que la tendance continue d’être à l’enrichissement de classes pharmacologiques existantes, trois nouvelles familles thérapeutiques ont vu le jour. D’abord dans le traitement de l’infection par le VIH : le fameux T-20, ou enfuvirtide, premier inhibiteur de la fusion, est enfin disponible. Délivré pour le moment uniquement à l’hôpital, Fuzeon empêche le virus VIH-1 d’entrer dans les lymphocytes et les monocytes. Il est classiquement associé à d’autres antirétroviraux.
Une nouvelle classe d’antiépileptiques et un médicament au mécanisme d’action inédit dans la maladie d’Alzheimer arrivent à l’officine. Ainsi le lévétiracétam (Keppra) s’apparente au piracétam (Nootropyl), psychostimulant bien connu. Il s’emploie en association avec un antiépileptique de première intention. Quant à la mémantine, c’est un antagoniste non compétitif des récepteurs NMDA (N-méthyl-D-aspartate). Elle agit sur le dysfonctionnement de la neurotransmission glutamatergique. Ebixa est le premier médicament spécifiquement indiqué dans les formes sévères de la maladie d’Alzheimer, indication pour laquelle il apporte d’ailleurs une amélioration du service médical rendu importante (ASMR II). Il est également indiqué dans les formes modérément sévères (ASMR V).
Bien qu’enrichissant une classe déjà pourvue, un médicament commercialisé à l’officine en même temps qu’à l’hôpital représente une avancée majeure : c’est le pegfilgrastim ou Neulasta (ASMR I). Ce facteur de croissance de la lignée granulocytaire réduit la durée des neutropénies après une chimiothérapie. Il permet d’améliorer la qualité de vie des patients grâce à une simplification du traitement.
Sont aussi dorénavant rangés dans les rayons de l’officine un antiparasitaire, le triclabendazole (Egaten), efficace sur les douves du foie, un THS administrable par voie orale à base de dienogest (Climodiène), un cinquième triptan : l’almotriptan (Almogran), un huitième antihistaminique H1 : la lévocétirizine (Xyzall). S’y ajoutent trois spécialités prescrites en urologie : le second inhibiteur de la 5-alpharéductase après le finastéride : le dutastéride (Avodart), deux inhibiteurs de la 5-phosphodiestérase, le tadalafil (Cialis) et le vardénafil (Levitra), concurrents du célèbre Viagra (sildénafil). A noter également l’arrivée d’un produit de contraste fluorescent à base de vert d’indocyanine (Infracyanine) utilisable en ophtalmologie ainsi que pour déterminer les débits sanguins cardiaque et hépatique.
Cette année encore, l’avènement d’un médicament orphelin, Carbaglu, constitue une avancée majeure (ASMR I) à l’hôpital. Il a permis la prise en charge d’une maladie très rare jusqu’à présent dépourvue de traitement spécifique : l’hyperammoniémie secondaire au déficit en N-acétylglutamate-synthétase. L’hôpital voit aussi arriver Hepsera, composé d’adéfovir dipivoxil, d’abord développé dans le traitement du sida. Cet antiviral enrichit l’arsenal thérapeutique de l’hépatite B chronique active de l’adulte, apportant une amélioration importante du service médical rendu (ASMR II) en cas de résistance à la lamivudine.
La polyarthrite rhumatoïde dispose de deux spécialités nouvelles disponibles dans les pharmacies hospitalières : l’adalimumab, anticorps monoclonal, utilisable en seconde intention (Humira) à raison de deux injections par mois, et l’anakinra (Kineret) injecté quotidiennement, associé au méthotrexate quand celui-ci n’est plus assez efficace. Toujours à l’hôpital, le premier inhibiteur sélectif de la cox-2 injectable, le parécoxib (Dynastat), est indiqué dans les douleurs postopératoires. L’alitrétinoïne (Panretin) est prescrit pour les sarcomes de Kaposi. Enfin, l’infectiologie s’enrichit du valganciclovir (RoValcyte) et de l’ertapénème (Invanz).
Neuf sorties de la réserve hospitalière
A l’officine, il a aussi fallu faire face à un nombre inhabituel de sorties de la réserve hospitalière puisque neuf médicaments sont désormais dispensés en ville. La plupart répondent à des conditions de prescription et de délivrance particulières. Parmi ces médicaments, quatre avaient été mis sur le marché durant l’année 2002 : Copaxone (glatiramère), Enbrel (étanercept), Glivec (imatinib) et Zometa (acide zolédronique).
Comme en 2002, aucune des dix-sept firmes impliquées dans la commercialisation du cru 2003 n’a lancé plus de deux nouvelles entités chimiques. Trois laboratoires sont ainsi à l’origine de deux innovations : Roche (enfuvirtide, valganciclovir), Amgen (anakinra, pegfilgrastim) et UCB Pharma (lévocétirizine, lévétiracétam). Pourtant, l’industrie continue d’avancer. L’Agence européenne du médicament a octroyé 19 autorisations de mise sur le marché pour de nouvelles molécules en 2003. Quarante demandes sont annoncées pour 2004…
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