VIH : quelle efficacité de la PrEP en vie réelle ?

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VIH : quelle efficacité de la PrEP en vie réelle ?

Publié le 19 juillet 2022 | modifié le 29 novembre 2024
Par Anne-Hélène Collin
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93 %. C’est l’efficacité de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) en vie réelle parmi les hommes à haut risque d’infection au VIH par voie sexuelle en France.

Ces résultats viennent d’une étude réalisée par EPI-Phare (Groupement d’Intérêt Scientifique ANSM – Cnam), et publiée dans The Lancet public Health en juin. « A condition que l’observance à ce traitement préventif soit bonne », ajoute l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM). L’efficacité avait atteint jusqu’à 92 % dans les essais cliniques randomisés.

Plus en détail, EPI-Phare a repris, à partir des données du Système national des données de santé (SNDS), les données en vie réelle parmi 46 706 hommes à haut risque d’infection VIH par voie sexuelle entre 2016 et 2020 en France. 256 personnes ont été infectées par le VIH au cours du suivi. « Comparé aux hommes restés séronégatifs, ceux infectés par le VIH avaient moins souvent utilisé la PrEP (29 % contre 49 %), et ceux qui avaient utilisé la PrEP avaient plus souvent eu une consommation de Truvada faible, c’est-à-dire nécessitant moins d’une boîte de 30 comprimés tous les 2 mois (78 % contre 40 %) et/ou des interruptions prolongées (d’au moins 3 mois) de leur traitement (74 % vs. 40 %) », observent les auteurs. L’efficacité de la PrEP apparaît réduite chez les hommes âgés de moins de 30 ans et ceux bénéficiaires de la CMUc, parmi lesquels une consommation faible de Truvada et les interruptions de PrEP sont particulièrement fréquentes. Les hommes consommant entre trois quarts et une boîte de Truvada par mois (efficacité de 93 %) ou sur des périodes sans interruption de la PrEP (efficacité de 86 %) obtiennent des résultats d’efficacité élevés.

La PrEP par Truvada ou ses génériques (emtricitabine/ténofovir) est indiquée et totalement prise en charge par l’Assurance maladie pour les personnes à haut risque d’acquisition au VIH par voie sexuelle depuis 2016. Depuis 2021, la prescription peut être initiée par tout médecin. Au 30 juin 2021, 42 159 personnes avaient commencé la PrEP, principalement des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Sida Info Service Association pointe les inégalités hommes/femmes qui perdurent encore dans l’accès à la PrEP.

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