[VIDÉO] La chronique de la semaine : « Déceptions à tous les étages »

Publié le 13 décembre 2024
Par Laurent Lefort
Exception culturelle française ou principe de précaution ? Pas la peine de faire celui ou celle qui ne savait pas : la décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé de sortir les antirhumes à base de pseudoéphédrine des rayons conseil est tout sauf une surprise.

Histoire de se rafraîchir la mémoire, l’Académie de médecine prônait déjà la prescription obligatoire en 2015. Avant d’en remettre une couche en 2018.

Pourtant, cette annonce agace, et le mot est faible, les laboratoires pharmaceutiques qui jugent la mesure contraire aux recommandations européennes. L’association NèreS explique qu' »en retirant aux pharmaciens la possibilité de conseiller et de délivrer ces traitements pour des pathologies bénignes comme le rhume, cette mesure risque de surcharger inutilement les cabinets médicaux, aggravant ainsi les délais d’accès aux soins pour des patients souffrant de pathologies plus lourdes ». Elle pousse un petit peu le curseur. Si on soutient sans réserve l’association dans son combat pour renforcer l’arsenal thérapeutique des pharmaciens en premier recours, on ne veut pas de munitions d’une utilité douteuse en regard d’une dangerosité qui, elle, l’est beaucoup moins… A fortiori pour une pathologie très justement décrite comme bénigne.

Le président de l’USPO, un syndicat de titulaires, juge lui aussi la décision prise par l’ANSM inadaptée, rappelant que passer à une prescription obligatoire ne garantit pas un usage plus sûr. Un argument pétri de bon sens. Mais d’ailleurs, le bon sens ne consisterait-il pas à effacer la pseudoéphédrine de la Pharmacopée ? En arrêtant par là même de mettre son mouchoir dessus.

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