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Pseudoéphédrine : cafouillage à tous les étages !
Le 11 décembre dernier, l’ANSM a placé la pseudoéphédrine sur la liste des substances soumises à prescription obligatoire. Les médicaments en contenant ne peuvent désormais être délivrés que sur ordonnance. Problème ? Les boîtes en stock chez les pharmaciens ne sont pas conformes, car elles ne comportent pas la mention « Liste 1 ».
« Nous avons contacté l’ANSM pour demander aux experts si, oui ou non, nous pouvions délivrer ces traitements même avec des boîtes non conformes. À ce stade, personne ne sait quelles consignes sont en vigueur », explique Alain Grollaud, président de Fédergy, la chambre syndicale des groupements et enseignes. La décision de l’agence, rendue le 10 décembre, devait entrer en application dès le lendemain. « Sans période de transition ni réflexion approfondie sur la gestion des stocks, nous sommes mis dans une position particulièrement délicate », poursuit-il.
Des contournements inquiétants
Autre problème soulevé par la chambre syndicale : les stratégies de contournement déployés par certains patients, voire des entreprises. Dès l’annonce de la décision, des patients se sont précipités en pharmacie pour constituer des stocks. « Ils peuvent aussi se tourner vers des sites Internet. Le monde est devenu un village », note Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Certaines plateformes proposent ainsi des consultations par questionnaire permettant d’obtenir une prescription frauduleuse. « Ces ordonnances ne seront pas vérifiées par l’Assurance maladie, puisque le médicament n’est pas remboursé », alerte Cyril Colombani, porte-parole de l’USPO. Par ailleurs, des start-up envisageraient de proposer des téléconsultations facilitant l’obtention d’ordonnances. « Cela ne doit pas être toléré », insiste Cyril Colombani.
Un classement insuffisant pour un bon usage
Placer un médicament sur la liste des substances nécessitant une ordonnance ne garantit pas un bon usage. « On le voit avec les opioïdes figurant parmi les médicaments les plus fraudés. L’ANSM devrait envisager d’interdire la pseudoéphédrine. D’autres pays l’ont déjà fait, ce n’est pas un hasard », conclut Pierre-Olivier Variot.
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