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Premières recommandations globales sur la contraception

Publié le 8 janvier 2019
Par Yolande Gauthier
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L e Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a publié ses premières recommandations globales sur la contraception. Elles portent sur une douzaine de thèmes, dont la contraception d’urgence (CU).

En l’absence de contraception au long cours, lévonorgestrel ou ulipristal peuvent être proposés dans les soixante-douze premières heures qui suivent un rapport à risque. Toutefois, le CNGOF estime qu’« en raison de sa meilleure efficacité en période péri-ovulatoire, et cette période étant difficile à déterminer, la prescription d’ulipristal peut être recommandée ». Au-delà de soixante-douze heures après un rapport à risque, la prise d’ulipristal est la règle.

Si la femme utilise une contraception hormonale, ou si elle envisage de prendre une contraception hormonale après la contraception d’urgence, le lévonorgestrel est à privilégier. Après une contraception d’urgence par ulipristal, la femme qui souhaite prendre ou reprendre une contraception hormonale devra utiliser une contraception additionnelle de type mécanique pendant les douze jours qui suivent. L’ulipristal peut en effet réduire l’efficacité de contraceptifs hormonaux combinés ou progestatifs.

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Un autre chapitre est consacré à la contraception en cas de cancer. Un délai minimum de six mois à un an – et souvent plus selon le contexte oncologique – après la fin des traitements est conseillé avant d’envisager une grossesse. Une contraception est donc nécessaire pendant le traitement pour toutes les femmes non ménopausées au moment du diagnostic de cancer qui ont une activité sexuelle. L’utilisation de préservatifs est recommandée en cas d’immunosuppression. Les contraceptions non orales doivent être privilégiées en cas de vomissements, et l’utilisation d’estroprogestatifs sera évitée pour ne pas cumuler les risques thromboemboliques. Le CNGOF émet également des recommandations pour la contraception après le traitement, selon la tumeur.

« L’avenir de la contraception tel qu’il peut être anticipé aujourd’hui passe avant tout par le bon usage des moyens dont nous disposons », souligne le CNGOF. Les recherches dans ce domaine se poursuivent. Même si le vaccin contraceptif ou la contraception masculine semblent piétiner, des nouveautés se profilent à l’horizon : arrivée d’un nouvel estrogène « naturel » (estétrol), estroprogestatifs injectables, anneau vaginal annuel… Avec un objectif : améliorer l’accès aux contraceptions pour toutes les femmes.§