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Les injections sous-cutanées

Publié le 16 novembre 2013
Par Ségolène Blin
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De très nombreuses spécialités s’injectent par voie sous-cutanée : insuline, glucagon, analogues du GLP-1, hormones de croissance, FSH ; gonadotrophines ; HBPM, fondaparinux, HNF ; érythropoïétines, G-CSF ; interférons ; anticorps monoclonaux ; méthotrexate, anti-TNF-alpha.

Quelles précautions prendre avant l’injection ?

• Se laver les mains.

• Si le produit est conservé au réfrigérateur, le laisser à température ambiante au moins 30 minutes avant l’injection.

• Vérifier que la solution est limpide, dépourvue de particules étrangères.

• Si le produit à injecter est une suspension (insuline NPH par exemple), agiter lentement pour assurer l’homogénéité du mélange.

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• Afin d’injecter la quantité exacte souhaitée, éliminer les bulles d’air de la solution en tapotant légèrement sur la partie supérieure du dispositif d’injection pour les faire remonter ou effectuer une purge avec une faible quantité de produit. Lorsque la totalité de la seringue préremplie doit être injectée (héparines notamment), éviter de purger afin d’éviter une perte de produit.

• Nettoyer le site d’injection avec un tampon imbibé d’alcool.

Quelles sont les zones d’injection ?

• Les zones d’injection sont l’abdomen (en évitant la région de l’ombilic) et la face latérale externe des cuisses, éventuellement la face latérale des bras si l’injection est effectuée par une tierce personne. Les injections SC d’insuline peuvent également être réalisées dans la région fessière.

• Il est important d’alterner les sites d’injection au sein d’une même zone afin d’éviter la formation de lipodystrophies (remaniements du tissu adipeux sous-cutané). Les injections ne doivent pas être réalisées dans les zones de lipodystrophie (absorption irrégulière du principe actif).

Comment réaliser l’injection ?

• L’injection peut être réalisée avec ou sans pli cutané en fonction de la longueur de l’aiguille et de la zone d’injection. En séparant le tissu SC du tissu musculaire, le pli cutané limite le risque d’injection intramusculaire. Réaliser un pli cutané est recommandé si la longueur de l’aiguille est ≥8 mm ou si l’injection est réalisée dans le bras ou la cuisse (tissu SC plus fin).

• En l’absence de pli cutané, piquer perpendiculairement à la peau.

• En cas de pli cutané, piquer perpendiculairement à la peau ou en biais (45°). L’angle d’injection est fonction de la longueur de l’aiguille.

• Injecter doucement le produit et maintenir l’aiguille dans la peau pendant 10 secondes de façon à garantir l’injection complète de la dose.

• Comprimer le site d’injection à l’aide d’une compresse sèche ou imbibée d’antiseptique pendant 10 secondes.

• Ne pas frotter après l’injection afin de ne pas faire ressortir le produit injecté par pression.

Quelles précautions prendre après l’injection ?

• Jeter le matériel usagé dans un collecteur de déchets d’activités de soin à risque infectieux (DASRI). Ces derniers sont disponibles gratuitement auprès des laboratoires et de l’éco-organisme DASTRI.

• Surveiller l’état cutané : ecchymose, douleur, lipodystrophie, réaction allergique…

EN PRATIQUE

• L’apprentissage des techniques d’injection repose sur la démonstration suivie de l’essai par le patient. Des kits de démonstration sont disponibles auprès des laboratoires.

• Réévaluer régulièrement la technique d’injection du patient.

• Sensibiliser au risque infectieux : règles d’hygiène, aiguille à usage unique, collecteur de déchets…

• L’intervention des infirmiers est indispensable en cas d’incapacité à réaliser l’injection (déformation digitale, trouble de la vision…) ou d’inobservance.

Sources : www.vidalonline.com ; www.diabetebd.fr ; Hôpitaux universitaires de Genève, « Administration de médicaments par voie sous-cutanée », http://pharmacie.hug-ge.ch/.