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Les antibiotiques toujours surprescrits selon Que Choisir

Publié le 29 janvier 2011
Par Géraldine Galan
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Un médecin sur deux prescrit abusivement un antibiotique. » C’est l’alarmante conclusion d’une enquête menée par l’Union fédérale des consommateurs (UFC)-Que Choisir de la mi-octobre à la mi-novembre 2010, au moment même où l’Assurance maladie lançait la campagne « Les antibiotiques, si on les utilise à tort, ils deviennent moins forts ».

L’UFC-Que Choisir a envoyé un faux patient se plaignant d’un prétendu mal de gorge, chez cinquante médecins généralistes répartis sur toute la France. Si la question lui était posée, il devait répondre que la douleur durait depuis 4 jours, sans toux ni rhume. Il ne devait pas savoir s’il avait de la fièvre et ne pas avoir mal en cas de palpation du cou à la recherche de ganglions. Des éléments qui, selon les recommandations, ne justifient pas d’antibiotique.

Seuls 4 médecins sur 50 ont pratiqué un TDR

Pourtant, le patient fictif est ressorti de 26 cabinets médicaux (52 %) avec une ordonnance d’antibiotique. Dans sept cas cette prescription était établie pour une prise différée en cas de non-amélioration des symptômes. Sur les 50 médecins consultés, seuls 4 ont pratiqué un test de détection rapide (TDR), lequel a abouti à la non-prescription d’antibiotique.

Face à cette « nouvelle preuve du caractère irrationnel des prescriptions » en France, l’UFC-Que Choisir rappelle sa proposition de créer un corps de 1 700 visiteurs médicaux indépendants placés sous l’égide de la Haute Autorité de santé, et ce afin de « contrebalancer la pression exercée sur les praticiens par l’industrie pharmaceutique ». La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) dénonce « ce procédé inacceptable » et « ce testing mensonger » ajoutant que « les praticiens ne sont pas des machines à appliquer les référentiels. »

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