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La compression médicale (hors bandes)
En conseil ou sur prescription, la délivrance de dispositifs de compression médicale impose une démarche rigoureuse de prise de mesures et de recommandations de bon usage pour en assurer l’efficacité.
Choisir l’orthèse adaptée
Comprendre le contexte
Afin de réaliser une délivrance efficace et sûre, il faut au préalable poser quelques questions essentielles.
– Quelle est l’indication ?
– Le patient souffre-t-il de troubles circulatoires ou cardiaques autres que l’insuffisance veineuse chronique ? de diabète ? Présente-t-il une plaie ou une infection cutanée sur un membre inférieur ?
– Est-il allergique à un textile ou à un adhésif ?
Conduite à tenir
En fonction de la pathologie et du condiv, la délivrance doit respecter certaines règles.
– En cas d’infection cutanée, de plaie non cicatrisée, artériopathie oblitérante des membres inférieurs, microangiopathie diabétique évoluée, phlébite, thrombose septique, insuffisance cardiaque décompensée : prescription médicale ou consultation systématique.
– En cas d’allergie à un textile synthétique, à l’élasthanne ou au silicone : éviction de certains modèles.
– En cas de demande spontanée pour prévenir une thrombose veineuse au décours de la grossesse ou d’un voyage long, pour soulager des symptômes d’une maladie veineuse débutante : conseil officinal possible uniquement avec une orthèse de classe 2 (voir ci-après).
Déterminer les caractéristiques de l’orthèse
Le choix du dispositif de compression médicale se fait en fonction de différents critères :
– la classe : sur prescription, vérifier, lorsque cela est possible, la conformité de la classe selon l’évolution de la maladie veineuse (voir encadré).
TABLEAU : Classe de compression en fonction de l’indication
– le modèle : l’efficacité est identique quel que soit le modèle (chaussette, bas ou collant). La compression est maximale à la cheville puis dégressive et quasi nulle sur les cuisses. Le choix se fait selon la préférence du patient.
Exceptions : éviter les chaussettes en cas de varice au creux poplité et préférer celles pour les orthèses antithrombose, dites ATE pour « antithromboembolique », qui limite le risque de pose incorrecte et d’effet garrot des bas.
– les particularités anatomiques : pied ouvert, « culotte aisance », cuisse forte, pied long, etc.
– la matière : coton (une bonne tolérance), Tencel, viscose, bambou (absorption), laine/soie (confort thermique), microfibre (finesse, souplesse), etc.
– le design
Prendre les mesures
Les mesures doivent être prises à la première délivrance et à chaque renouvellement, sur chaque membre : le matin de préférence, sur jambes non enflées, ou après 20 minutes de repos, avec les jambes surélevées.
Elles comprennent la pointure du patient mais également la mesure à plusieurs niveaux de la jambes selon les recommandations des fabricants ainsi que, le cas échéant, le tour de hanche et de taille.
INFOGRAPHIE : Prise de mesure pour orthèse de compression médicale
Délivrer
Faire essayer
Dans un espace confidentiel, l’essayage doit idéalement avoir lieu le matin, lorsque les jambes sont moins gonflées.
Il doit être réalisé sur les deux membres, en apprenant au patient la technique d’enfilage si besoin : glisser la main à l’intérieur de l’orthèse et la retourner sur son envers jusqu’à la hauteur du talon (en laissant la pointe de pied sur l’endroit), introduire le pied dans l’orthèse jusqu’au talon puis la dérouler lentement sur la jambe. Masser la jambe de bas en haut pour lisser les plis.
Vérifier l’absence d’effet garrot et le confort de port : l’orthèse ne doit ni trop serrer ni être lâche. Modifier la taille si besoin.
En cas de difficultés : proposer un enfile-bas ou de superposer deux bas pour additionner leur compression et atteindre une classe élevée, en choisissant des hauteurs différentes, pieds fermés et ouverts, pour limiter l’effet garrot.
Conseiller
La pose
Enfiler les orthèses :
– le matin,
– sans bagues tranchantes ou ongles trop longs,
– sur jambes propres et sèches, sans avoir utilisé de corps gras (crème, huile, par exemple), qui peuvent endommager les fibres élastiques. Si besoin, utiliser ces cosmétiques au retrait de l’orthèse, avant le coucher.
Le port
– Diurne uniquement (sauf pour les bas ATE).
– Durant l’activité à risque, en prévention, au long cours avec réévaluation régulière à partir du stade C2 d’insuffisance veineuse chronique, 4 à 6 semaines après une sclérothérapie ou une chirurgie des varices, jusqu’à cicatrisation d’un ulcère ou selon l’indication médicale.
L’entretien
– Laver les orthèses chaque jour pour restituer leur force de compression (voir encadré).
– Bandes antiglisse : laver au savon pour éliminer les squames cutanées ou frotter avec un coton d’alcool pour restituer leur pouvoir d’adhésion.
– Renouvellement tous les 6 mois si le port est régulier.
Infographie : Prise de mesure pour orthèse de compression médicale
Les règles hygiénodiététiques
– Éviter la station assise jambes pendantes ou croisées ou debout sans bouger, le piétinement, l’exposition prolongée à la chaleur, les vêtements serrés, les talons hauts, les prises de poids excessives.
– Pratiquer une activité physique régulière, des douches d’eau froide sur les jambes, une surélévation des jambes au repos.
– Compléter éventuellement avec la prise de veinotoniques. En cures courtes, à renouveler si besoin, ils peuvent améliorer modestement certains symptômes fonctionnels (douleur, impatiences, etc.) sans efficacité prouvée sur l’évolution de la maladie.
Repères
Les orthèses de compression sont des dispositifs médicaux destinés à la prévention et au traitement des affections veineuses chroniques et/ou à la prévention de la thrombose veineuse.
Elles agissent par action mécanique, la pression exercée luttant contre la stase et l’hyperpression veineuse.
La pression active exercée par l’orthèse est standardisée et mesurée en mmHg à la cheville : classe I entre 10 et 15 mmHg, II entre 15,1 et 20 mmHg, III entre 20,1 et 36 mmHg et au-delà pour la classe IV.
Sur prescription par un médecin, une sage-femme, un kinésithérapeute, 4 à 8 paires d’orthèse sont prise en charge par an selon la caisse primaire d’assurance maladie. Pas de substitution possible. Renouvellement tous les 6 mois ou en cas de modifications morphologiques importantes.
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