Fiches médicaments Réservé aux abonnés

Traitement de l’infection à VIH-1

Publié le 28 septembre 2019
Par Yolande Gauthier
Mettre en favori

La doravirine est un nouvel inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI) du VIH-1. Elle est associée dans Delstrigo à 2 inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI), la lamivudine et le ténofovir disoproxil.

INDICATIONS

Traitement des adultes infectés par le VIH-1 sans preuve antérieure ou actuelle de résistance à la classe des inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI), à la lamivudine ou au ténofovir. La prise en charge est réservée aux patients ayant une charge virale faible (inférieure ou égale à 100 000 copies/ml), lorsqu’un INNTI est indiqué et que l’utilisation de la rilpivirine n’est pas appropriée.

MODE D’ACTION

La doravirine est un INNTI du VIH-1.

La lamivudine est un analogue nucléosidique inhibant la transcriptase inverse (INTI), tout comme le ténofovir disoproxil.

POSOLOGIE

Un comprimé par jour, avec ou sans nourriture.

Si Delstrigo est co-administré avec la rifabutine ou un autre inducteur modéré du CYP3A (dabrafenib, modafinil, etc.), la dose de doravirine doit être augmentée à 100 mg 2 fois par jour et 1 comprimé de doravirine 100 mg (Pifeltro) est ajouté au traitement (voir ci-contre). Il doit être pris environ 12 heures après la dose de Delstrigo.

Publicité

CONTRE-INDICATIONS

Hypersensibilité à l’un des composants (présence de lactose).

Co-administration avec des inducteurs enzymatiques puissants du CYP3A : carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne, rifampicine, millepertuis, etc. (perte d’efficacité de Delstrigo).

GROSSESSE ET ALLAITEMENT

Eviter l’utilisation pendant la grossesse.

Allaitement déconseillé pendant le traitement.

EFFETS INDÉSIRABLES

Des nausées et des céphalées sont les effets indésirables les plus fréquents.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Delstrigo ne doit pas être administré avec d’autres médicaments antirétroviraux.

Eviter Delstrigo en cas d’utilisation concomitante ou récente de médicaments néphrotoxiques : anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) à doses fortes ou multiples, aciclovir, valaciclovir, aminosides, etc. (risque d’insuffisance rénale aiguë).

Prudence en cas d’administration concomitante avec des substrats sensibles du CYP3A à marge thérapeutique étroite (tacrolimus, sirolimus, etc.).

La lamivudine et le ténofovir sont principalement éliminés par les reins. La co-administration de médicaments diminuant la fonction rénale peut augmenter leur concentration sérique.

SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

Dépistage d’une co-infection par le virus de l’hépatite B avant le début du traitement. Surveillance étroite des patients co-infectés pendant plusieurs mois au moins après l’arrêt de Delstrigo.

Evaluation de la clairance de la créatinine avant l’instauration du traitement, puis si justifié.

CONSERVATION

Dans le flacon soigneusement fermé, sans retirer le dessiccant. 

DITES-LE AU PATIENT

– En cas d’oubli d’une dose, la prendre dans les 12 heures qui suivent l’horaire de prise habituel. Au-delà, attendre et prendre la dose suivante à l’heure habituelle prévue.
– Le traitement peut provoquer de la fatigue, des sensations vertigineuses ou une somnolence. Prudence lors de la conduite d’un véhicule ou l’utilisation de machines.
Delphine Guilloux

LE VIH

En France, environ 150 000 personnes sont atteintes par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le type 1 étant largement majoritaire (98 %). L’infection se transmet par voie sexuelle, sanguine et materno-fœtale.

Quel est le cycle de réplication du VIH ?
Les cellules cibles sont principalement les cellules dendritiques des ganglions, les cellules de Langerhans, les lymphocytes T CD4+ et les macrophages. La protéine d’enveloppe gp120 du virus reconnaît et se fixe sur la cellule cible via le récepteur CD4 et son corécepteur CCR5. L’enveloppe du virus fusionne alors avec la membrane de la cellule cible. Ensuite, la transcriptase inverse transcrit l’ARN viral natif en ADN. Cet ADN viral s’intègre dans le génome de la cellule cible grâce à une intégrase virale et est à son tour transcrit en ARN viral, lui-même traduit en protéines virales. Ces protéines virales sont alors clivées et assemblées grâce à la protéase virale, ce qui permet la libération de nouvelles particules virales dans le milieu extracellulaire et l’infection de nouvelles cellules cibles.

Quels sont les signes ?
La primo-infection, qui survient environ 20 jours après la contamination et dure 1 à 3 semaines, est symptomatique dans environ 75 % des cas, sous forme d’un syndrome viral aigu avec fièvre, asthénie, myalgies, arthralgies et adénopathies. Elle est suivie d’une deuxième phase, le plus souvent asymptomatique, correspondant à une diminution lente du taux de CD4+ sur plusieurs mois ou années. La troisième phase, appelée « sida », caractérisée par la diminution brutale du taux de CD4+ et l’augmentation de la charge virale, se traduit par l’apparition d’infections opportunistes et/ou de cancers.

FICHE TECHNIQUE

Doravirine 100 mg, lamivudine 300 mg et ténofovir disoproxil 245 mg pour 1 comprimé pelliculé jaune et ovale.
Boîte de 30, 470,97 €, remb. SS à 100 %, AMM : 34009 301 613 5 7.
MSD France : 01 80 46 40 00
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.

L’AVIS DE LA HAS


• Service médical rendu important

• Pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V)

• Population cible estimée à environ 7 000 patients

DÉLIVRANCE


• Liste I

• Prescription initiale hospitalière annuelle