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Roulé-boulé

Publié le 30 juin 2012
Par Chloé Devis
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Utilisés en alternative ou en complément aux galéniques antidouleur classiques, patchs et compresses séduisent les Français grâce à une facilité d’observance qui ne cède en rien à l’efficacité. La progression du marché a beaucoup ralenti sa course depuis l’année dernière mais réussit néanmoins à amortir le choc en faisant appel à l’innovation.

A côté des traditionnels baumes, gels et liquides, les patchs chauffants, compresses médicamenteuses et packs chaud-froid proposent au consommateur de nouvelles approches pour soulager la douleur. Toujours de plus en plus spécifiques aux différents types de douleurs, ils sont également de plus en plus adaptés aux modes de vie contemporains. Après un cru 2010 particulièrement dynamique qui a vu le marché augmenter de 40 % en volume, la croissance, tous segments confondus, s’est assagie en 2011 mais s’élève tout de même à près de 16 % en volume.

Cette année, le segment des compresses anti-inflammatoires à base de diclofénac reprend légèrement l’avantage sur les patchs chauffants avec 1,8 million d’unités écoulées et un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros, en hausse de 26,2 %, soit une part de marché de 51 % en valeur.

Léger coup de froid pour les patchs chauffants

Cette évolution du marché est largement due à l’essor de l’emplâtre VoltarenPlast 1 % de Novartis. Pour sa première année pleine, le petit nouveau a vu ses ventes bondir de 112,9 % en volume. « Sa part de marché est passée de 22 à 36 % en valeur sur le segment des patchs médicamenteux, indique Sandrine Gillet, responsable marketing. En communiquant fortement sur la durée, nous avons créé une nouvelle demande, sans forcément porter atteinte aux galéniques existantes. » De quoi aiguillonner le leader – et précurseur – FlectorTissuGel, aux ventes stables, alors que la version générique de VoltarenPlast, Ratio Diclofénac (Ratiopharm), connaît également des débuts fulgurants. Forts d’une nouvelle identité visuelle pour la gamme Flector et d’efforts marketing importants en pharmacie, les laboratoires Genévrier entendent mettre l’accent sur leurs forces de vente pour se démarquer de leur challenger. Ils ont aussi lancé, en janvier 2011, Flector Gel Heparine, un emplâtre ciblant les entorses avec œdème.

Avec une progression de 4,4 % en volume pour une part de marché de 37,4 %, la famille des patchs chauffants voit sa courbe de croissance enrayée par un rythme d’innovation ralenti, alors qu’en 2010 la percée de Thermacare (Pfizer) l’avait littéralement dopée. Les déclinaisons de formats soutiennent toutefois le marché, comme chez Syntholkiné (GSK) : si le patch classique accuse une chute de plus de 20 % de ses ventes, la croissance rapide du patch dos lancé fin 2010, plus cher, tire la gamme, dont le chiffre d’affaires gagne 14 % pour 38 % de parts de marché. « C’est un format plébiscité dans la mesure où 60 % des personnes souffrant de douleurs musculaires se plaignent du dos », explique Sophie Ragot, responsable marketing. La référence pionnière en la matière, chez Thermacare, occupe la deuxième place en valeur du classement des patchs chauffants mais la troisième en volume avec une érosion de 3,7 % des ventes, derrière l’emplâtre Saint-Bernard (Merck), stable.

Le marché des packs chaud-froid représente 20 % de l’ensemble patchs et compresses et reste dynamique à + 10,9 % en volume et + 6,3 % en valeur. « Le coussin thermique bénéficie de l’image naturelle de la thermothérapie tout en offrant une alternative économique aux autres types de patchs car il est réutilisable », souligne Anaïs Malterre, chef de produits dispositifs médicaux et accessoires pour les laboratoires Cooper. Avec un chiffre d’affaires en hausse de 18 %, les moyen et grand formats d’Actipoche ont connu la meilleure évolution du marché, favorisée par la rénovation de la gamme. Sans remettre en cause le leadership de Nexcare dont le coussin ColdHot confort affiche des ventes stables. La marque cultive sa proximité avec les professionnels de santé tout en communiquant davantage sur les points de vente… et s’apprête à sortir un patch chauffant « pour être complet sur la catégorie », justifie Marie-Laurence Comet-Lassalle, directrice de la division Bien-être et santé au sein du laboratoire 3 M France.

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+ 15 %

En 2011, les ventes de patchs chauffants et compresses antidouleurs ont représenté un chiffre d’affaires de 45,29 millions d’euros, enregistrant une hausse de 15 %. En volume, le marché croît aussi de 15,9 % avec 4,25 millions d’unités vendues.

Des perspectives portées par l’innovation

L’optimisme, sous l’angle de la poursuite d’une croissance à deux chiffres, reste de mise chez les laboratoires. Et pour cause : « La pénétration de nos produits est encore faible avec 5 % d’utilisateurs alors que 65 % de la population souffre de douleurs musculaires », fait ainsi valoir Sophie Ragot (GSK). Les prix peuvent toutefois constituer un frein à l’achat, d’où l’essor d’offres promotionnelles. Mais c’est l’innovation qui devrait continuer à tirer le secteur, avec diverses pistes de développement à l’étude chez l’ensemble des acteurs.

LES MEILLEURES VENTES*

COMPRESSES

1 Flector Tissugel 1 %, emplâtre médicamenteux (5)

2 VoltarenPlast 1 %, emplâtre médicamenteux (5)

3 Diclofénac– Ratiopharm 1 %, emplâtre médicamenteux (5)

PATCHS CHAUFFANTS

1 Syntholkiné patch chauffant (2)

2 Thermacare patch antidouleurs forme ceinture (2)

3 Saint-Bernard emplâtre révulsif percutané

PACKS CHAUD-FROID

1 Actipoche coussin pour cryothérapie ou thermothérapie (20 × 30)

2 Nexcare ColdHot Comfort coussin pour cryothérapie ou thermothérapie

3 Actipoche coussin pour cryothérapie ou thermothérapie (11 × 27)

* En unités (source : IMS)