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Rizmoic, contre la constipation liée aux opioïdes
La naldémédine (Rizmoic) est un traitement de première intention chez les patients ayant présenté une réponse inadéquate à un traitement laxatif optimisé. Elle constitue une solution alternative aux deux autres médicaments disponibles en France dans la même indication, Moventig (naloxégol) et Relistor (bromure de méthylnaltrexone).
Indications
Traitement de la constipation induite par les opioïdes (CIO) chez les patients adultes ayant été traités préalablement par un laxatif.
Mode d’action
La naldémédine est un dérivé de la naltrexone à laquelle une chaîne latérale a été ajoutée, ce qui diminue sa capacité à traverser la barrière hématoencéphalique. Elle se lie aux récepteurs opioïdes mu (μ), delta (δ) et kappa (κ). Agissant comme un antagoniste périphérique des récepteurs μ dans les tissus tels que ceux de l’appareil digestif, la naldémédine diminue l’effet constipant des opioïdes sans neutraliser leur action sur le système nerveux central.
Posologie
La dose recommandée est de 1 comprimé 1 fois par jour, à prendre à tout moment de la journée, au cours ou en dehors des repas, mais de préférence à la même heure chaque jour.
Contre-indications
Patients présentant une occlusion ou une perforation gastro-intestinale connue ou suspectée ou pour lesquels le risque d’occlusion récurrente est accru (possibilité de perforation gastro-intestinale).
Hypersensibilité à l’un des composants.
Grossesse et allaitement
Ne pas utiliser pendant la grossesse sauf si la situation clinique de la femme justifie le traitement. En raison de l’immaturité de la barrière hématoencéphalique, Rizmoic peut précipiter un syndrome de sevrage aux opioïdes chez le fœtus.
Ne pas utiliser pendant l’allaitement.
Effets indésirables
Des douleurs abdominales, une diarrhée, des nausées et des vomissements sont les effets indésirables le plus souvent rapportés.
Interactions médicamenteuses
Eviter l’association avec des inhibiteurs puissants du CYP3A (jus de pamplemousse, kétoconazole, ritonavir, clarithromycine, etc.) et prudence avec les inhibiteurs modérés du CYP3A comme le fluconazole : risque de majoration des effets indésirables de la naldémédine.
Association avec les inducteurs puissants du CYP3A (millepertuis, rifampicine, carbamazépine, phénytoïne, etc.) non recommandée : diminution de l’exposition à la naldémédine.
Prudence avec les inducteurs modérés du CYP3A, tel l’éfavirenz : surveiller les patients.
Attention au risque d’effets indésirables en cas d’utilisation avec des inhibiteurs puissants de la P-gp (ciclosporine, notamment) qui peuvent augmenter les concentrations plasmatiques de Rizmoïc.
Fiche technique
Naldémédine 200 µg pour un comprimé pelliculé jaune et rond, boîte de 30, liste I, 50,26 €, remb. SS à 15 %, AMM : 34009 302 784 0 6.
Viatris : 04 37 25 75 00
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
La constipation induite par les opioïdes
La constipation est classiquement caractérisée par la présence de moins de trois selles spontanées par semaine avec un ou plusieurs symptômes parmi les suivants : sensation d’une exonération incomplète, difficultés d’évacuation des selles, aspect grumeleux des selles qui peuvent se présenter sous la forme de petites billes.
Qu’est-ce que c’est ?
La constipation est l’effet indésirable des traitements opioïdes le plus fréquemment rapporté. On parle de constipation secondaire ou encore de constipation iatrogène. Cet effet indésirable, qui ne cède pas à la poursuite du traitement, a un impact fort sur la qualité de vie des patients. La constipation, qui concernerait environ 40 % d’entre eux sous traitement opioïde, est même quasiment omniprésente chez ceux sous opioïdes de palier III. Elle doit donc être systématiquement prévenue par une alimentation adaptée, des mesures hygiénodiététiques et un laxatif.
A quoi est-elle due ?
Elle est due à l’activation des récepteurs µ périphériques par les opioïdes, cette activation entraînant une inhibition de la motricité gastro-intestinale, une inhibition des sécrétions muqueuses et une dysfonction des sphincters. Des antécédents de constipation et une diminution de l’activité physique favorisent une constipation sous opioïde. Un traitement concomitant, par antidépresseur notamment, est également un autre facteur favorisant. D’autres facteurs, comme le sexe, le type d’opiacé, la dose d’opiacé, le mode d’administration, ne semblent en revanche pas/plus considérés comme favorisant une constipation sous traitement opioïde.
Delphine Guilloux
Dites-le au patient
– Rizmoic peut être pris avec ou sans laxatif. Il doit être stoppé si le traitement par l’antalgique opioïde l’est également.
– Signaler au médecin tous symptômes gastro-intestinaux sévères, persistants ou s’aggravant.
– Arrêter Rizmoic et contacter le médecin si des symptômes de sevrage aux opioïdes apparaissent : dysphorie, nausées ou vomissements, douleurs musculaires, mydriase, hypersudation, rhinorrhée ou larmoiements, etc.
L’avis de la HAS
– Service médical rendu faible
– Pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V)
– Population cible estimée à environ 229 200 patients, dont 25 200 traités par opioïdes de palier III
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