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Quviviq, contre l’insomnie
Premier représentant en Europe d’une nouvelle classe thérapeutique, celle des antagonistes des récepteurs de l’orexine, le daridorexant Quviviq est un traitement de deuxième intention pour les insomniaques. A la différence des hypnotiques, il agit en réduisant l’éveil plutôt qu’en induisant le sommeil.
Indications
Traitement de l’insomnie caractérisée par des symptômes présents depuis au moins 3 mois et avec un impact significatif sur le fonctionnement pendant la journée.
La prise en charge dans cette indication est subordonnée aux échecs des mesures d’hygiène du sommeil et des prises en charge non médicamenteuses telles que les thérapies cognitivo-comportementales, à une évaluation précise et complète de la situation médicopsychosociale du patient ainsi que de ses habitudes de sommeil et à une durée de traitement aussi courte que possible. La pertinence de poursuivre le traitement doit être évaluée dans les 3 mois après son instauration et périodiquement ensuite.
Mode d’action
Le daridorexant est un antagoniste des récepteurs de l’orexine 1 et de l’orexine 2, équipotent sur ces récepteurs. L’orexine est un neurotransmetteur dont le rôle principal est de stimuler l’état d’éveil. En antagonisant l’activation de ses récepteurs par les neuropeptides, le daridorexant diminue par conséquent l’état d’éveil, ce qui permet au sommeil de survenir, sans modifier la proportion des stades de sommeil.
Posologie
La posologie recommandée chez l’adulte est de 1 comprimé de 50 mg (25 mg en cas d’insuffisance hépatique modérée) à prendre 1 fois par jour, 30 minutes avant le coucher. La dose maximale quotidienne est de 50 mg.
Certains patients peuvent être traités avec une dose de 25 mg 1 fois par jour le soir, en fonction de leur évaluation clinique (coadministration d’inhibiteurs modérés du CYP3A4 ou de médicaments dépresseurs du système nerveux central).
La durée de traitement doit être aussi courte que possible.
Contre-indications
Narcolepsie.
Utilisation concomitante avec des inhibiteurs puissants du CYP3A4 (itraconazole, clarithromycine, ritonavir, etc.).
Hypersensibilité à l’un des composants.
Grossesse et allaitement
Quviviq ne doit être utilisé pendant la grossesse que si l’état clinique de la femme le justifie.
Un risque de somnolence excessive ne peut être exclu pour le nourrisson allaité. Interrompre l’allaitement ou le traitement, selon les bénéfices pour l’enfant et pour la mère.
Effets indésirables
Une paralysie du sommeil, une incapacité à bouger ou à parler pendant plusieurs minutes au cours des transitions entre le sommeil et l’éveil, et des hallucinations survenant au moment de l’endormissement ou du réveil – y compris des perceptions vives et perturbantes – peuvent survenir, principalement au cours des premières semaines de traitement.
Les effets indésirables le plus souvent rapportés sont des céphalées et une somnolence. Des sensations vertigineuses, des nausées et une fatigue sont également fréquentes.
Interactions médicamenteuses
En cas d’administration avec des inhibiteurs modérés du CYP3A4 (érythromycine, ciprofloxacine, ciclosporine, etc.), réduire la posologie à 25 mg 1 fois par jour.
L’utilisation concomitante avec un inducteur modéré ou puissant du CYP3A4 peut réduire l’efficacité du daridorexant.
Un ajustement de la posologie de Quviviq ou des dépresseurs du système nerveux central coadministrés doit être envisagé (effets potentiellement additifs).
Prudence avec les substrats sensibles du CYP3A4 (tacrolimus, simvastatine à dose élevée, etc.) ou de la P-gp (digoxine) à marge thérapeutique étroite.
Fiche technique
Daridorexant en comprimé pelliculé en forme de triangle arrondi violet clair (25 mg) ou orange clair (50 mg), boîte de 30, liste I, 56,89 €, remb. SS à 30 %.
– Quviviq 25 mg, AMM : 34009 302 504 0 2.
– Quviviq 50 mg, AMM : 34009 302 504 2 6.
Idorsia : 01 79 35 37 20
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
L’insomnie
L’insomnie, qui désigne les troubles du sommeil, peut être aiguë ou chronique. L’insomnie chronique s’étend sur une période de plus de 3 mois.
Quelles sont les causes d’insomnie ?
L’insomnie chronique est liée à trois facteurs : le premier est un facteur prédisposant (génétique, biologique, psychosocial, etc.), le deuxième est précipitant (événement familial, médical, personnel, professionnel, notamment) et le troisième d’entretien (comportement ou stratégie inadaptés, croyances erronées sur le sommeil, par exemple). L’insomnie chronique peut être ou non associée à des comorbidités (pathologie mentale, telle que dépression et troubles anxieux, ou physique, telle qu’hyperthyroïdie et douleur) ou encore liée à un médicament ou à une substance perturbant le sommeil comme les psychostimulants (caféine, nicotine, cannabis, cocaïne, etc.), l’alcool ou encore un médicament (cortisone, dérivé amphétaminique, par exemple). L’insomnie est classée en fonction de sa fréquence et de son retentissement sur la journée. Elle peut être légère (une nuit par semaine et faible retentissement diurne), modérée (2 à 3 nuits par semaine et retentissement diurne significatif allant de la fatigue à une altération des performances psychomotrices) ou sévère (4 nuits ou plus par semaine avec retentissement diurne significatif).
Sur quoi repose le diagnostic d’insomnie chronique ?
Le diagnostic d’insomnie repose sur un entretien approfondi avec le patient qui permet de faire une évaluation clinique du sommeil. Les critères diagnostics selon le DSM-5 (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) sont : une plainte d’insatisfaction sur la quantité ou la qualité du sommeil, une détresse importante ou une perturbation du fonctionnement diurne avec somnolence diurne, des difficultés cognitives, une perturbation de l’humeur, des troubles du comportement, etc. La présence de symptômes au moins 3 nuits par semaine depuis au moins 3 mois, la présence de troubles malgré la mise en place de règles hygiénodiététiques adaptées et une insomnie non expliquée par des comorbidités. Des examens, tels qu’une analyse de sang, un électrocardiogramme (ECG), un électroencéphalogramme, une tomodensitométrie ou une imagerie par résonance magnétique (IRM), peuvent être nécessaires.
Delphine Guilloux
Dites-le au patient
– Le comprimé peut être pris avec ou sans nourriture. Son administration peu après un repas copieux peut réduire l’effet sur l’endormissement.
– Si la prise est oubliée au moment du coucher, ne pas la rattraper pendant la nuit.
– Il est possible d’interrompre le traitement sans diminuer progressivement la dose.
– Eviter la consommation de pamplemousse, fruit ou jus, le soir. S’abstenir de boire de l’alcool.
– Attention au cours des premiers jours de traitement : le médicament réduisant l’état d’éveil, la prudence est de mise lors de la pratique d’activités potentiellement dangereuses comme la conduite de véhicules ou l’utilisation de machines lourdes. Un intervalle d’environ 9 heures est recommandé entre la prise de Quviviq et ces activités.
L’avis de la HAS
– Service médical rendu modéré
– Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV)
– Population cible estimée entre 813 000 et 1 600 000 patients
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