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Orgovyx dans le cancer de la prostate

Publié le 13 janvier 2024
Par Yolande Gauthier
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Orgovyx (relugolix) est un médicament par voie orale qui offre une option supplémentaire dans le traitement de première intention de certains cancers de la prostate. C’est un antagoniste de la GnRH tout comme le Firmagon (degarelix) injectable.

Indications

Traitement des patients adultes atteints d’un cancer de la prostate avancé hormonodépendant.

Mode d’action

Le relugolix est un antagoniste non peptidique des récepteurs de la GnRH qui se lie de manière compétitive aux récepteurs situés dans l’antéhypophyse. En empêchant la transmission du signal de sécrétion de l’hormone lutéinisante (LH) et de l’hormone folliculostimulante (FSH), il entraîne la diminution de la production de testostérone par les testicules à des taux inférieurs aux concentrations physiologiques (seuil de castration). Contrairement aux agonistes de la GnRH, le relugolix n’induit pas de pic de LH et FSH, responsable d’une stimulation de la tumeur après l’initiation du traitement.

Posologie

Le traitement est instauré avec une dose de charge de 360 mg (3 comprimés) le premier jour, en une prise. Il est poursuivi avec une dose de 120 mg (1 comprimé) par jour.

La prescription d’un antiandrogène n’est pas nécessaire lors de l’instauration du traitement car le relugolix n’induit pas de pic de testostérone.

Si le traitement est interrompu pendant plus de 7 jours, reprendre une dose de charge le premier jour et poursuivre avec la dose de 120 mg ensuite.

Contre-indication

Hypersensibilité à l’un des composants.

Grossesse et allaitement

La présence du relugolix ou de ses métabolites dans le sperme n’est pas connue. Un effet délétère d’Orgovyx sur la grossesse ne peut pas être exclu. En cas de rapports sexuels avec une femme en âge de procréer, une contraception efficace doit être utilisée pendant le traitement et lors des 2 semaines qui suivent la dernière dose.

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Effets indésirables

Des bouffées de chaleur, des douleurs musculosquelettiques, de la fatigue, une diarrhée ou une constipation sont très fréquemment observées au cours du traitement.

Interactions médicamenteuses

Eviter l’administration concomitante d’inhibiteurs oraux de la P-gp (macrolides, kétoconazole, carvédilol, vérapamil, amiodarone, ciclosporine, ritonavir, etc.), qui augmentent l’exposition au relugolix. A défaut, prendre Orgovyx en premier et attendre au moins 6 heures avant de prendre l’inhibiteur de la P-gp. Si un traitement de courte durée par un inhibiteur de la P-gp est nécessaire, la prise d’Orgovyx peut être suspendue pendant une période allant jusqu’à 2 semaines.

Eviter la coadministration d’inducteurs de la P-gp qui sont également des inducteurs puissants du CYP3A (rifampicine, carbamazépine, phénytoïne, apalutamide, millepertuis, etc.). Si ce n’est pas possible, la dose d’Orgovyx doit être augmentée à 240 mg en une prise par jour, puis réduite à 120 mg par jour lorsque le médicament inducteur est arrêté.

Prudence avec les médicaments connus pour allonger l’intervalle QT ou qui peuvent induire des torsades de pointe (quinidine, amiodarone, sotalol, méthadone, antipsychotiques, etc.).

 

 

Fiche technique


Relugolix en comprimé pelliculé rouge clair et en forme d’amande (120 mg), boîte de 30, remb. SS à 100 %.

Orgovyx 120 mg, 89,48 €, AMM : 34009 302 583 3 0.

Accord Healthcare : 03 20 40 17 70

Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation

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Le cancer de la prostate


Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers masculins en France puisqu’il représente 25 % d’entre eux. Malgré un taux de survie nette à 5 ans de plus de 90 %, le cancer de la prostate se situe au 3e rang des décès par cancer chez l’homme, même si le taux de mortalité qui lui est imputé a tendance à diminuer. Les principaux facteurs de risque sont l’âge (avec un âge moyen au diagnostic de 70 ans), l’origine afro-antillaise et les antécédents familiaux.


Comment se développe-t-il ?


La prostate est un organe situé sous la vessie, en avant du rectum. Entourée d’une capsule, la prostate entoure l’urètre et est traversée par les canaux éjaculateurs qui la rejoignent. Elle est constituée de 3 zones : la zone périphérique dans laquelle siègent les trois quarts des cancers de la prostate, la zone centrale et la zone transitionnelle dans lesquelles résident un quart des cancers. La majorité des cancers de la prostate (90 %) sont des adénocarcinomes, qui se développent à partir de cellules épithéliales. Les cellules cancéreuses peuvent ensuite migrer vers les ganglions lymphatiques proches de la prostate puis les os, le foie et/ou les poumons.


Quels sont les symptômes ?


Les signes cliniques (dysurie, pollakiurie, rétention urinaire, hématurie…) n’apparaissent que tardivement : le cancer de la prostate peut rester asymptomatique des années, voire toute la vie. Il est généralement découvert lors d’un toucher rectal ou lors d’investigations suite à un dosage de PSA anormalement élevé. Le diagnostic peut alors être confirmé par une biopsie, effectuée sous anesthésie locale mais dont la réalisation, invasive, n’est indiquée que si le rapport bénéfices/risques attendu par l’instauration d’un traitement est positif. Le cancer de la prostate a le plus souvent une évolution lente mais certaines formes sont toutefois invasives, plus ou moins rapidement. Les signes liés au développement de métastases sont surtout des douleurs osseuses et des fractures. En effet, les métastases liées au cancer de la prostate touchent principalement les os.

Delphine Guilloux

Dites-le au patient


– Prendre la dose quotidienne à peu près à la même heure chaque jour, au cours ou en dehors des repas.

– En cas d’oubli d’un comprimé remontant à plus de 12 heures, ne pas prendre la dose oubliée et attendre le lendemain pour poursuivre le traitement habituel.

L’avis de la HAS


– Service médical rendu important

– Pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V)

– Population cible estimée à 15 000 patients par an

Délivrance


– Liste I

– Médicament soumis à prescription initiale hospitalière réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie

– Renouvellement non restreint