Lyfnua, traitement de la toux chronique

Indications

Lyfnua est indiqué chez l’adulte dans le traitement de la toux chronique réfractaire ou inexpliquée.

Mode d’action

Le gefapixant est un antagoniste sélectif des récepteurs P2X3, qui sont des canaux ioniques sensibles à l’adénosine-triphosphate (ATP) présents sur les fibres C sensorielles du nerf vague des voies aériennes. En réponse à l’inflammation ou à l’irritation des voies respiratoires, les cellules de la muqueuse respiratoire libèrent des taux élevés d’ATP. Celle-ci se fixe sur les récepteurs P2X3 et cette liaison est perçue comme un signal de lésion par les fibres nerveuses, déclenchant le réflexe de la toux. En bloquant les récepteurs P2X3 et donc la signalisation de l’ATP, le gefapixant réduit l’activation exagérée des nerfs sensoriels et la toux excessive.

Posologie

La dose recommandée est de 1 comprimé 2 fois par jour, à prendre avec ou sans nourriture sans le diviser, l’écraser ou le croquer.

Dites-le au patient

Ne pas prendre une dose oubliée et poursuivre le traitement au rythme habituel sans doubler la dose suivante.

Contre-indications

Hypersensibilité à l’un des composants. Le gefapixant contient un groupement sulfamide, et une hypersensibilité croisée avec une hypersensibilité aux sulfamides ne peut être exclue.

Grossesse et allaitement

Par mesure de précaution, éviter l’utilisation de Lyfnua pendant la grossesse et chez les femmes en âge de procréer qui n’emploient pas de moyen de contraception.
Interrompre le traitement ou l’allaitement, selon les bénéfices pour la mère et l’enfant.

Effets indésirables

Des troubles du goût (dysgueusie, agueusie et hypogueusie) d’intensité légère à modérée sont très souvent rapportés. Ils disparaissent généralement peu après l’arrêt du traitement mais peuvent, chez quelques patients, persister pendant plus de 1 an.
Des infections des voies respiratoires supérieures, une diminution de l’appétit, des étourdissements, une toux, une douleur oropharyngée, une insomnie et des troubles digestifs sont également fréquents.

Interactions médicamenteuses

Aucune interaction cliniquement significative n’a été identifiée.

Délivrance

Liste I.
Médicament soumis à prescription initiale réservée aux spécialistes en pneumologie ou en otorhinolaryngologie.
Renouvellement non restreint.

Fiche technique

Gefapixant 45 mg pour un comprimé pelliculé rose et rond, boîte de 56, PFHT : 97,18 €, AMM : 34009 302 930 7 2.
MSD : 01 80 46 40 00

La toux chronique réfractaire ou inexpliquée

La toux est un réflexe de défense mis en œuvre pour évacuer et épurer les sécrétions bronchiques. C’est un symptôme qui nécessite une recherche de diagnostic.

Qu’est-ce que la toux chronique réfractaire ou inexpliquée (Tocri) ?

Selon la durée de la toux, cette dernière peut être aiguë (moins de 3 semaines), subaiguë (3 à 8 semaines) ou chronique lorsqu’elle perdure plus de 8 semaines. Une toux chronique est le plus souvent due à un syndrome de toux des voies aériennes supérieures (rhinite, rhinite allergique, sinusite, etc.), à de l’asthme, à un reflux gastro-œsophagien, à des médicaments tels que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ou encore au tabagisme. On parle de toux chronique réfractaire lorsque la toux ne s’améliore pas malgré l’identification d’une ou de plusieurs causes et une prise en charge adaptée, et de toux chronique inexpliquée lorsqu’aucune cause n’est retrouvée. Une Tocri peut être responsable de dysphonie, de vomissements, de troubles du sommeil, de fatigue, voire d’incontinence d’effort. La Tocri est au moins en partie déclenchée par l’activation des fibres C sensorielles du nerf vague des voies aériennes lorsque l’adénosine-triphosphate (ATP) se lie aux récepteurs P2X3.

Comment se caractérise-t-elle ?

La Tocri peut être liée à un excès de sensibilité des récepteurs pour des stimulus peu ou non tussigènes tels que le chant, la parole, le rire, une respiration profonde, un changement de température, une odeur, une activité physique… Lorsque la Tocri s’arrête pendant le sommeil et qu’elle a tendance à s’accentuer en présence des autres, elle est considérée comme psychogène, ce qui concerne principalement des femmes d’âge postménopausique et peut survenir sur un terrain psychiatrique.

Par Delphine Guilloux