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L’ibuprofène

Publié le 2 septembre 2023
Par Marianne Maugez
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Anti-inflammatoire non stéroïdien, l’ibuprofène est indiqué dans le traitement des douleurs d’intensité légère à modérée, de la fièvre, des crises de migraine et des douleurs arthrosiques et rhumatismales.

Mode d’action de l’ibuprofène

 

L’ibuprofène est un inhibiteur non sélectif de la cyclooxygénase (COX), enzyme qui catalyse la première étape de la synthèse des médiateurs de l’inflammation (prostaglandines et thromboxanes). Il possède ainsi des propriétés antalgique, antipyrétique, anti-inflammatoire et inhibitrice de courte durée des fonctions plaquettaires.

Bon usage du traitement

Dans la prise en charge des affections douloureuses ou fébriles, la posologie chez l’enfant est de 20 à 30 mg/kg par jour en 3 prises. Des présentations en suspension buvable et en comprimés dosés à 100 mg, 200 mg voire 400 mg sont disponibles.

Les suspensions buvables sont indiquées à partir de 5 kg (soit environ 3 mois) et nécessitent l’emploi d’une seringue graduée en kg. Selon les spécialités, les seringues délivrent une dose de 7,5 mg/kg par prise (AdvilMed enfants et nourrissons) ou de 10 mg/kg par prise, ce qui autorise une prise respectivement toutes les 6 heures (soit 4 par jour) ou toutes les 8 heures (au maximum 3 par jour). Il est important d’alerter les parents sur ces différentes présentations et de rappeler que les seringues ne sont pas interchangeables entre les spécialités.

La prise de comprimés est possible à partir de 20 kg (environ 6 ans). Ils doivent être avalés au cours d’un repas avec un grand verre d’eau, sans être mâchés ni écrasés.

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Chez l’adulte la posologie journalière maximale est de 1 200 mg répartis en 3 prises.

Dans la prise en charge des douleurs rhumatismales et arthrosiques, sur prescription, la posologie peut être supérieure (jusqu’à 2 400 mg par jour).

Vigilance

Certaines études suggèrent que la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en début de grossesse pourrait légèrement augmenter le risque de fausses couches, de malformations au niveau du cœur et de la paroi abdominale. Il serait plus important si la dose et la durée du traitement sont importantes. Jusqu’au 5e mois, la prise d’ibuprofène ne doit être envisagée qu’après avis médical et en cas de nécessité absolue.

A partir du début du 6e mois de grossesse (24e semaine d’aménorrhée), l’ibuprofène est strictement contre-indiqué car les AINS peuvent exposer le fœtus à une toxicité cardiopulmonaire (fermeture prématurée du canal artériel et hypertension artérielle pulmonaire) et conduire à une insuffisance cardiaque droite fœtale ou néonatale, voire à une mort fœtale in utero. Cet effet existe même pour une prise ponctuelle.

En fin de grossesse, l’ibuprofène est toujours contre-indiqué car il peut inhiber les contractions utérines et risque d’entraîner un retard de terme ou un accouchement prolongé. Un allongement du temps de saignement du fait d’une action antiagrégante est aussi à craindre même après administration de très faibles doses.

   

Bon usage des AINS

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent masquer les symptômes infectieux, comme la fièvre et la douleur, et conduire à un retard de diagnostic et de prise en charge du patient. Ainsi, plusieurs cas de complications infectieuses, à l’issue parfois fatale, chez des adultes et des enfants ayant pris des AINS sur prescription (y compris en cas de coprescription d’antibiotiques) ou en automédication ont été encore récemment rapportés.

Pour un bon usage des AINS, il convient de les utiliser avec la dose la plus faible et la durée la plus courte possible (3 jours si fièvre, 5 jours si douleurs), d’arrêter le traitement dès que les symptômes disparaissent, de ne pas associer 2 AINS et d’éviter les AINS en cas de varicelle. L’utilisation du paracétamol est à privilégier en cas d’infection courante (angine, rhinopharyngite, otite, infection dentaire, toux, lésion cutanée).