Fiches médicaments Réservé aux abonnés

Iressa Géfitinib

Publié le 6 février 2010
Par Véronique Pungier
Mettre en favori

Un nouvel anticancéreux oral est commercialisé par le laboratoire AstraZeneca. Il s’agit d’Iressa en comprimés dosés à 250 mg de géfitinib. Cette nouvelle molécule est un inhibiteur sélectif de la tyrosine kinase du récepteur de facteur de croissance épidermique (EGRF). Cette tyrosine kinase (EGFR-TK) bloque la transmission des signaux impliqués dans la croissance et la propagation des tumeurs. Iressa est indiqué dans le traitement du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) localement avancé ou métastatique chez les adultes porteurs de mutations activatrices de l’EGFR-TK, quelle que soit la ligne de traitement. Environ 15 % des patients de race caucasienne atteints d’un cancer du poumon portent ces mutations. Dans cette population particulière, Iressa améliore la survie sans progression de 3,2 mois par rapport à un traitement carboplatine-paclitaxel, en première ligne de traitement. Cet anticancéreux a également prouvé qu’il améliore la qualité de vie des patients. Pour mémoire, il existe un autre inhibiteur de tyrosine kinase indiqué dans le cancer bronchique mais uniquement pour le moment en 2e ou en 3e ligne de traitement : l’erlotinib (Tarceva).

Diarrhées, éruptions très fréquentes

Lors d’un traitement par géfitinib, la survenue d’effets indésirables doit être particulièrement surveillée chez les patients atteints d’une insuffisance hépatique modérée à sévère, de même que chez les patients ayant un génotype CYP2D6, métaboliseurs lents (identifiés). Les effets les plus fréquents d’Iressa sont des diarrhées et des réactions cutanées (éruption, acné, sécheresse, prurit): ils concernent un patient sur cinq et surviennent en général durant le premier mois. Ils peuvent nécessiter une interruption du traitement de quelques jours. Anorexie, vomissements, nausées, stomatites apparaissent aussi très fréquemment (> 10 %). Une attention particulière doit être portée à une aggravation des symptômes respiratoires (dyspnée, toux, fièvre) pouvant traduire une affection pulmonaire interstitielle (1,3 % de cas). Des bilans hépatiques réguliers sont préconisés.

Prescription hospitalière restreinte

Il ne faut pas associer Iressa aux inducteurs du CYP3A4 (phénytoïne, carbamazépine, rifampicine, millepertuis…) qui diminuent les concentrations plasmatiques de géfitinib de même que les inhibiteurs de la pompe à protons et les antagonistes des récepteurs H2. La délivrance d’Iressa s’effectue en officine sur présentation d’une ordonnance hospitalière. La prescription de cet anticancéreux est réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie, et aux médecins compétents en cancérologie. Ce médicament demande une surveillance particulière pendant le traitement.

→ La posologie : elle est d’un comprimé par jour, dans la mesure du possible toujours à la même heure. Iressa s’administre indifféremment au cours ou en dehors d’un repas. Le comprimé s’avale entier avec un verre d’eau. Si le patient présente des difficultés de déglutition, il est possible de disperser le comprimé dans un demi-verre d’eau plate. Le verre doit alors être agité de temps en temps jusqu’à ce que le comprimé soit complètement dissous (cela peut prendre une vingtaine de minutes). La solution obtenue doit être bue immédiatement et le verre se rince avec de l’eau qui doit être bue. Enfin, il est possible d’administrer la dispersion à l’aide d’une sonde nasogastrique ou de gastrostomie.

Publicité

FICHE TECHNIQUE

Géfitinib 250 mg pour un comprimé pelliculé rond brun.

Boîte de 30 comprimés, liste I, remb. SS à 100 %, 2272,50 €, AMM : 395 950.7, code ATC : L01XE02.

Prescription hospitalière. Prescription restreinte. Surveillance particulière pendant le traitement.

DITES-LE AU PATIENT

En cas d’oubli d’une prise, prendre le comprimé oublié uniquement s’il reste plus de 12 heures avant la prise habituelle suivante.

REPERES

→ Service médical rendu important.

→ Amélioration du service médical rendu mineure dans le traitement de 1e ligne du cancer bronchique non à petites cellules localement avancé ou métastatique en présence d’une mutation activatrice de l’EGFR-TK par rapport à carboplatine-paclitaxel (ASMR IV).

→ Population cible : 5 600 patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules localement avancé ou métastatique avec une mutation activatrice de l’EGFR.