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Fycompa
Premier représentant d’une nouvelle classe thérapeutique ciblant les récepteurs glutamatergiques de type AMPA, Fycompa (pérampanel) apporte une voie de traitement originale dans les crises d’épilepsie partielles.
Indications
Fycompa est indiqué en association dans le traitement des crises d’épilepsie partielles avec ou sans généralisation secondaire. Il peut être utilisé chez les patients épileptiques âgés de plus de 12 ans.
Mode d’action
Le pérampanel est un antagoniste sélectif non compétitif des récepteurs au glutamate de type AMPA (alpha-amino-3-hydroxy-5-méthyl-4-acide isoxazolépropionique) qui se trouvent dans les neurones postsynaptiques. Son mécanisme d’action antiépileptique n’est pas précisément élucidé. Les récepteurs AMPA semblent jouer un rôle dans les maladies du système nerveux central caractérisées par un excès de neurotransmission excitatrice, telle que l’épilepsie. Ils seraient les principaux modulateurs de la propagation des crises d’épilepsie.
Posologie
– La dose efficace varie de 4 à 12 mg/jour. La posologie est individuelle, à adapter pour chaque patient selon sa réponse au pérampanel.
– Le traitement est instauré à la dose de 2 mg par jour, avec augmentation par palier de 2 mg/jour toutes les 1 ou 2 semaines au moins, jusqu’à une dose d’entretien généralement comprise entre 4 et 8 mg/jour.
– Fycompa doit être pris une seule fois par jour, avant le coucher, avec ou sans aliments.
– En cas d’oubli d’une dose, ne pas rattraper la prise et attendre le lendemain soir pour prendre la dose suivante.
Contre-indications
Aucune contre-indication, à l’exception d’une hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients (présence de lactose).
Grossesse et allaitement
Fycompa n’est pas recommandé pendant la grossesse ni chez la femme en âge de procréer qui n’utilise pas de contraception. Comme on ignore si le pérampanel est excrété dans le lait maternel, l’allaitement devrait être interrompu, ou le traitement par Fycompa suspendu en cas d’allaitement.
• Consulter un médecin en cas d’apparition de signes d’idées et de comportement suicidaires ou de changement important de l’humeur ou du comportement.
• Ne pas conduire de véhicule, ne pas utiliser de machines complexes et ne pas pratiquer d’activités susceptibles d’être dangereuses jusqu’à ce que l’on soit sûr que Fycompa n’altère pas la capacité à effectuer ces tâches.
Effets indésirables
Les effets indésirables les plus fréquemment rencontrés sont des sensations vertigineuses et une somnolence, notamment en début de traitement. Des troubles de l’appétit, de l’équilibre, de la marche et de la vision sont également souvent observés, de même qu’une agressivité, une irritabilité, une anxiété, des nausées, une fatigue, des chutes, des dorsalgies ou une prise de poids.
Interactions médicamenteuses
– Le pérampanel peut amoindrir l’efficacité des contraceptifs hormonaux contenant des progestatifs. Les femmes sous contraceptif oral combiné qui prennent 12 mg par jour de Fycompa doivent utiliser un moyen de contraception non hormonal supplémentaire (préservatif, dispositif intra-utérin) pendant la durée du traitement. Cette mesure n’est pas nécessaire avec des doses inférieures de pérampanel.
– Fycompa peut interagir avec d’autres médicaments antiépileptiques. La carbamazépine (Tégrétol) ainsi que le topiramate (Epitomax) diminuent la concentration moyenne de Fycompa.
– Les inducteurs puissants du cytochrome P450 (rifampicine, millepertuis…) sont capables de diminuer les concentrations du pérampanel. A l’inverse, les inhibiteurs de ce même cytochrome P450 (kétoconazole…) peuvent augmenter les concentrations de Fycompa.
FICHE TECHNIQUE
Liste I, remb. SS à 65 %.
→ Pérampanel 2 mg pour un comprimé pelliculé rond et orange, boîte de 7, 11,93 €, AMM : 34009 267 760 0 8.
→ Pérampanel 4 mg pour un comprimé pelliculé rond et rouge, boîte de 28, 86,03 €, AMM : 34009 267 762 3 7.
→ Pérampanel 6 mg pour un comprimé pelliculé rond et rose, boîte de 28, 86,03 €, AMM : 34009 267 765 2 7.
→ Pérampanel 8 mg pour un comprimé pelliculé rond et violet, boîte de 28, 99,37 €, AMM : 34009 267 767 5 6.
→ Pérampanel 10 mg pour un comprimé pelliculé rond et vert, boîte de 28, 121,05 €, AMM : 34009 267 769 8 5.
→ Pérampanel 12 mg pour un comprimé pelliculé rond et bleu, boîte de 28, 121,05 €, AMM : 34009 267 771 2 8.
Eisai 01 47 67 00 05
L’ÉPILEPSIE PARTIELLE ET L’ÉPILEPSIE SECONDAIREMENT GÉNÉRALISÉE
Qu’est-ce que c’est ?
L’épilepsie est une pathologie qui se manifeste par la répétition chronique de crises épileptiques. Ces crises sont le résultat d’une décharge paroxystique et hypersynchrone des neurones du cortex cérébral. On parle d’« épilepsie partielle » lorsque la décharge atteint une partie du cerveau et d’« épilepsie partielle secondairement généralisée » ou d’« épilepsie d’emblée généralisée » lorsque la décharge se propage à l’ensemble du cerveau.
Qui touche-t-elle ?
L’épilepsie toucherait en France entre 383 000 et 441 000 personnes. Même si elle peut survenir à tout âge, son incidence est surtout importante chez les enfants de moins de 4 ans et les personnes âgées de plus de 65 ans. L’épilepsie est symptomatique (lésion cérébrale visible : tumeur, séquelle d’AVC…), idiopathique (prédisposition génétique fréquente) ou cryptogénique (lésion suspectée mais non prouvée).
Comment se manifestent les crises ?
Les signes cliniques des crises partielles dépendent de la zone du cerveau atteinte. On distingue les crises partielles simples et les crises partielles complexes. Les crises partielles simples, sans altération de la conscience, peuvent se manifester par des troubles moteurs (mouvements saccadés) ou visuels, des fourmillements, des hallucinations, une sensation de déjà-vu, une angoisse… Les crises partielles complexes, qui touchent une zone plus importante du cerveau et sont associées à une altération de la conscience, se manifestent, entre autres, par des mouvements involontaires et répétés ainsi qu’un comportement inhabituel. Quant aux crises généralisées, qu’elles le soient d’emblée ou secondairement, elles se manifestent le plus souvent par une crise tonicoclonique : perte de conscience avec chute suivie par une contraction de l’ensemble des muscles puis par des convulsions.
Delphine Guilloux
L’AVIS DE LA HAS
→ Service médical rendu important.
→ Pas d’amélioration du service médical rendu (ASMRV).
→ Population cible estimée entre 46 000 et 80 000 patients.
L’AVIS DU PHARMACOLOGUEDenis Richard, hôpital Laborit (Poitiers)
Pérampanel : une alternative dans l’épilepsie
→ Le pérampanel (Fycompa) complète une famille de médicaments déjà très étoffée. Son efficacité et sa tolérance ont été évaluées par 3 études de phase III randomisées, en double aveugle vs placebo, dont l’analyse groupée est possible car elles reposent sur la même méthodologie. Elles ont inclus des patients tous déjà traités par un à trois antiépileptiques, 441 sous placebo versus 1 037 patients sous pérampanel auxquels ont été administrées diverses doses journalières (2, 4, 8 et 12 mg/j). Elles permettent de conclure à la supériorité du principe actif aux doses de 4, 8 et 12 mg/j sur le placebo, et ce, aussi bien en termes de nombre de patients répondeurs que de variation de fréquence de survenue des crises. Ainsi, en analyse groupée, le taux de réponse est de 19,3 % sous placebo vs 35,3 % (8 mg/j) ou 35 % (12 mg/j) : l’efficacité des doses 8 mg/j et 12 mg/j est du même ordre. La variation médiane de la fréquence de survenue des crises partielles complexes et secondairement généralisées est de – 13,9 % sous placebo vs – 35,6 % (8 mg/j) ou – 28,6 % (12 mg/j). La différence entre placebo et dose de 2 mg/j n’est pas significative. Le dossier, basique, ne présente aucune étude comparative vs antiépileptique de référence, ce qui reste toujours regrettable.
→ Quelque 75 % des sujets traités ont rapporté un effet indésirable, notamment des vertiges et des troubles de l’équilibre (avec risque de chute), une somnolence et des céphalées. Le plan de gestion des risques prévoit une étude observationnelle post-autorisation destinée à évaluer la tolérance du pérampanel au long cours pour ces effets et l’apparition de réactions d’irritabilité ou d’agressivité.
Si le mode d’action du pérampanel est original, ce médicament ne constitue pas au plan de la clinique une innovation. C’est en revanche une alternative supplémentaire dans son périmètre d’indication.
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