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Exanta : antithrombotique spécifique par voie orale

Publié le 15 octobre 2005
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XIMÉLAGATRAN

Le ximélagatran est le premier inhibiteur direct, compétitif et réversible de la thrombine actif par voie orale. Créé par modélisation moléculaire, il a été spécifiquement conçu pour interagir avec le site actif de la thrombine après transformation in vivo et libération du mélagatran dont il est la prodrogue. Cet antithrombotique se place aux côtés des héparines de bas poids moléculaire (action indirecte et non spécifique, sans effet sur la thrombine liée à la fibrine) et du fondaparinux (Arixtra). Désirudine et danaparoïde (Revasc et Orgaran, à l’hôpital) ont un mécanisme d’action différent mais une cible thérapeutique analogue.

Exanta s’administre pendant 8 à 11 jours au maximum y compris les injections postopératoires de Mélagatran AstraZeneca. Au 12e jour, le relais est pris par un anticoagulant oral (antivitamine K), ce qui limite l’intérêt d’Exanta.

L’efficacité du traitement mélagatran-ximélagatran n’est pas inférieure à celle de l’énoxaparine ; sa supériorité n’a pas été démontrée. Le profil de tolérance des deux traitements est comparable à court terme.

Exanta se caractérise par une posologie unique, l’absence d’ajustement de la dose au cours du temps et de surveillance systématisée de l’hémostase : une surveillance clinique suffit (recherche de signes d’hémorragie ou d’anémie). Son action est rapide (2 heures après la prise), réversible (demi-vie comprise entre 3 et 5 heures) et indépendante des apports alimentaires, de l’absorption d’alcool ou de la prise d’autres médicaments (absence de métabolisme par le cytochrome P450 et donc d’interactions cinétiques significatives).

Mélagatran AstraZeneca et Exanta n’améliorent pas le service médical rendu (niveau V) par rapport à l’énoxaparine (Lovenox) dans la prévention à court terme des événements thromboemboliques veineux en chirurgie orthopédique majeure programmée (prothèse de hanche ou de genou).

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Voir « Le Moniteur » n° 2594 du 10.09.2005.