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Dans l’asthme sévère
Nouvelle alternative thérapeutique pour les patients atteints d’asthme sévère réfractaire à éosinophiles, Nucala est un médicament d’exception injectable qui doit être administré par un professionnel de santé.
INDICATIONS
Nucala est un anticorps monoclonal humanisé ciblant l’interleukine-5.
Nucala est indiqué chez l’adulte en traitement additionnel dans l’asthme sévère réfractaire à éosinophiles, c’est-à-dire des patients sous traitement incluant au minimum des corticoïdes inhalés à fortes doses et un ou plusieurs autres traitements de fond de l’asthme avec un taux d’éosinophiles élevé (≥ 300/µL dans les douze derniers mois) :
– présentant malgré cela au moins 2 exacerbations d’asthme au cours de l’année précédente ;
– ou ayant besoin de recourir depuis au moins 6 mois à un traitement de fond par corticoïdes oraux.
Nucala ne doit pas être utilisé pour traiter les exacerbations aiguës de l’asthme.
POSOLOGIE
La dose recommandée est de 100 mg de mépolizumab administrée par voie sous-cutanée une fois toutes les 4 semaines.
L’injection doit être réalisée par un professionnel de santé, dans la partie supérieure du bras ou au niveau de la cuisse ou de l’abdomen.
Si la solution reconstituée n’est pas utilisée immédiatement, elle doit être conservée à l’abri de la lumière, à une température ne dépassant pas 30 °C, et ne doit pas être congelée. Elle sera éliminée si elle n’est pas utilisée dans les 8 heures qui suivent la reconstitution.
Une réévaluation de la nécessité de poursuivre le traitement doit être effectuée au minimum une fois par an.
Il est déconseillé d’arrêter brutalement les corticoïdes après l’instauration du traitement par Nucala. Si une réduction des doses de corticoïdes est envisagée, celle-ci doit être progressive et réalisée sous le contrôle du médecin.
CONTRE-INDICATIONS
Hypersensibilité au mépolizumab ou à un excipient.
Les éosinophiles peuvent être impliqués dans la réponse immunitaire à certaines helminthoses. Les patients présentant une infestation à helminthes doivent être traités avant l’initiation du traitement par mépolizumab.
GROSSESSE ET ALLAITEMENT
Par mesure de précaution, l’utilisation de Nucala doit être évitée au cours de la grossesse, le risque potentiel pour le fœtus humain n’étant pas connu.
Nucala ne doit pas être utilisé pendant l’allaitement.
EFFETS INDÉSIRABLES
Les céphalées sont l’effet indésirable le plus fréquent.
Parmi les autres effets indésirables fréquemment observés, figurent des infections (pulmonaire, urinaire, pharyngite), des réactions d’hypersensibilité, un eczéma, une congestion nasale, des douleurs abdominales hautes, des dorsalgies et des réactions liées à l’administration (éruption cutanée, bouffées vasomotrices, douleurs musculaires), des réactions locales au site d’injection et de la fièvre.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Les enzymes du cytochrome P450, les pompes d’efflux et la fixation aux protéines ne sont pas impliquées dans l’élimination du mépolizumab.
Le risque d’interactions médicamenteuses avec le mépolizumab est considéré comme peu probable. Bien qu’une augmentation des concentrations en cytokines pro-inflammatoires ait montré une action inhibitrice sur la formation des enzymes du CYP450 et des transporteurs de médicaments, liée à une interaction avec leurs récepteurs apparentés au niveau des hépatocytes, aucune expression des récepteurs alpha IL-5 n’a été mise en évidence au niveau des hépatocytes. De plus, l’augmentation des marqueurs pro-inflammatoires systémiques dans l’asthme sévère est faible.
Mépolizumab, poudre blanche pour solution injectable SC à 100 mg, remb. SS à 65 %
Flacon de poudre, boîte unitaire, 1027,37 €, AMM : 34009 300 383 5 2
GlaxoSmithKline : 01 39 17 80 00
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
• Service médical rendu (SMR) important uniquement en traitement additionnel dans l’asthme sévère réfractaire à éosinophiles ; SMR insuffisant dans les autres indications
• Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV)
• Population cible estimée à 60 000 personnes maximum
• Liste I
• Médicament d’exception
• Prescription initiale hospitalière annuelle
• Prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en pneumologie
• La solution ne doit pas être secouée pendant la procédure de reconstitution afin d’éviter la formation de mouse ou la précipitation du produit. La reconstitution est généralement terminée dans les 5 minutes suivant l’ajout d’eau stérile, mais un temps plus long peut être nécessaire.
• Les réactions locales au site d’injection (douleur, érythème, gonflement, démangeaisons et sensation de brûlure) surviennent principalement à l’instauration du traitement et au cours des 3 premières injections.
L’asthme touche environ 3,5 millions de Français, le nombre de patients atteints d’asthme réfractaire étant estimé à environ 60 000.
Qu’est-ce que l’asthme ?
L’asthme est une pathologie chronique des voies respiratoires caractérisée par une inflammation des voies aériennes et une obstruction des bronches. L’asthme survient généralement sur un terrain atopique personnel et/ou familial. Il évolue par crises plus ou moins sévères et fréquentes qui se manifestent par un ensemble de symptômes : dyspnée, toux, sibilance, oppression thoracique. Les crises surviennent généralement suite à l’exposition à un facteur déclenchant (allergène, tabac, acariens, effort, air froid, certains médicaments…).Comment est défini l’asthme sévère réfractaire à éosinophiles ?
Parmi les différents stades de l’asthme, l’asthme sévère est défini comme « un asthme qui nécessite l’utilisation de corticoïdes inhalés à forte dose, plus un autre traitement de fond et/ou le recours aux corticoïdes oraux pour maintenir le contrôle des symptômes ; ou qui demeure incontrôlé malgré l’utilisation de traitements appropriés. » L’asthme est considéré comme réfractaire lorsque malgré un traitement de fond adapté avec une bonne observance et en dehors de comorbidités/facteurs aggravants, au moins l’un des critères suivants est présent : mauvais contrôle des symptômes, exacerbations graves, obstruction bronchique. C’est le cas pour environ 60 000 patients en France. Parmi eux, certains présentent une surexpression de l’interleukine-5, ce qui entraîne une surproduction d’éosinophiles et donc une inflammation des poumons.Delphine Guilloux
1 COMMENT AGIT LE MÉDICAMENT ?
Le mépolizumab (Nucala) est un anticorps monoclonal humanisé (IgG1, kappa), qui cible l’interleukine-5 (IL-5) humaine avec une affinité et une spécificité élevées.
L’IL-5 est la principale cytokine intervenant dans la croissance et la différenciation, le recrutement, l’activation et la durée de vie des éosinophiles connus pour participer à l’inflammation chronique des voies aériennes chez le patient asthmatique.
Le mépolizumab bloque la liaison de l’IL-5 à son récepteur exprimé sur la surface des éosinophiles : il inhibe ainsi in situ la voie de signalisation de l’IL-5 et réduit la production et la durée de vie des éosinophiles, et donc la production de médiateurs pro-inflammatoires.2 SON ACTION EST-ELLE ORIGINALE ?
Oui. Déjà commercialisé dans le traitement de la maladie asthmatique, l’omalizumab (Xolair) est dirigé contre les IgE et ne cible pas le même phénotype de patients (même si les populations visées par ces deux traitements se recouvrent partiellement).
3 QUEL EST LE VERDICT DES ÉTUDES CLINIQUES ?
L’efficacité et la tolérance du mépolizumab ont été évaluées versus placebo dans 3 études randomisées en double aveugle, conduites sur 24 à 52 semaines chez des patients présentant un asthme sévère non contrôlé par un traitement de fond associant des corticoïdes inhalés à dose élevée en association (bêta2-agoniste de longue durée d’action, antileucotriène, théophylline) ou des corticoïdes oraux.
L’étude DREAM de recherche de dose (616 patients) a permis de réduire le risque d’exacerbation de 39 % à 52 % selon le dosage administré (soit en moyenne une exacerbation évitée par an et par patient).
L’étude MENSA (576 patients) a comparé mépolizumab 100 mg en SC, mépolizumab 75 mg en IV ou placebo administrés toutes les 4 semaines. Le risque d’exacerbation a été réduit de 47 % à 53 % selon le dosage.
L’étude SIRIUS (135 patients) a comparé mépolizumab 100 mg en SC versus placebo administrés toutes les 4 semaines : l’anticorps a permis d’obtenir une réduction « modeste » des doses de corticoïdes.
Par ailleurs, ce traitement a eu un effet cliniquement pertinent sur la qualité de vie des patients.
Denis Richard
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