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Dans la leucémie lymphoïde chronique
Le vénétoclax (Venclyxto) est le premier représentant d’une nouvelle classe thérapeutique, celle des inhibiteurs de BCL-2 (B-cell lymphoma 2). BCL-2 est une protéine qui empêche la destruction naturelle des cellules cancéreuses. Utilisé à l’hôpital depuis 2017, Venclyxto est désormais disponible en ville.
INDICATIONS
Venclyxto est indiqué en monothérapie dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique (LLC) :
En présence de délétion 17p ou de mutation TP53 chez les patients adultes inéligibles ou en échec à un inhibiteur du récepteur antigénique des cellules B.
En l’absence de délétion 17p ou de mutation TP53 chez les patients adultes en échec à la fois à une chimio-immunothérapie et à un inhibiteur du récepteur antigénique des cellules B.
MODE D’ACTION
Le vénétoclax est un inhibiteur sélectif puissant de la protéine antiapoptotique BCL-2, surexprimée dans les cellules leucémiques. Cette protéine agit comme un médiateur de la survie tumorale et a été associée à la résistance à la chimiothérapie. L’inhibition de BCL-2 entraîne le relargage de protéines proapoptopiques et déclenche l’apoptose des cellules leucémiques malignes.
POSOLOGIE
La dose initiale est de 20 mg une fois par jour pendant 7 jours. La posologie est ensuite augmentée progressivement sur une période de 5 semaines : 50 mg une fois par jour en semaine 2, 100 mg une fois par jour en semaine 3, 200 mg une fois par jour en semaine 4, puis 400 mg une fois par jour à partir de la semaine 5. Ce schéma de titration de dose permet de diminuer progressivement la masse tumorale et de réduire le risque de syndrome de lyse tumorale.
Le traitement est poursuivi jusqu’à progression de la maladie ou intolérance du patient.
Chez les patients insuffisants rénaux sévères, Venclyxto sera administré seulement si les bénéfices l’emportent sur les risques de syndrome de lyse tumorale encourus.
L’administration de vénétoclax n’est pas recommandée chez les patients atteints d’insuffisance hépatique sévère.
Les comprimés sont à avaler avec de l’eau, à peu près à la même heure chaque jour, au cours d’un repas. Pendant la phase de titration, la prise devra avoir lieu le matin pour faciliter la surveillance des valeurs biologiques.
CONTRE-INDICATIONS
Hypersensibilité au vénétoclax ou à l’un des excipients.
Administration concomitante avec des inhibiteurs puissants du CYP3A (kétoconazole, ritonavir, clarithromycine…) en début de traitement et pendant la phase de titration de dose (augmentation de l’exposition au vénétoclax et du risque de syndrome de lyse tumorale).
Co-administration avec des préparations à base de millepertuis.
Les vaccins vivants ne doivent pas être administrés pendant le traitement, et ce jusqu’à la reconstitution de la population de lymphocytes B.
GROSSESSE ET ALLAITEMENT
Venclyxto est déconseillé pendant la grossesse.
Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode de contraception « hautement efficace » durant le traitement et pendant 30 jours après son arrêt. Celles qui utilisent une contraception hormonale doivent recourir en complément à une méthode de contraception mécanique (préservatifs).
L’allaitement sera interrompu pendant le traitement.
EFFETS INDÉSIRABLES
Diarrhées, nausées, vomissements, infection des voies respiratoires supérieures, fatigue ou constipation sont très souvent observés pendant le traitement, de même qu’une anémie, une hyperphosphatémie, une neutropénie ou une diminution du nombre de neutrophiles.
Pneumonie, infection urinaire et lymphopénie sont également fréquentes.
Le syndrome de lyse tumorale, dont le risque est surtout important en début de traitement, est un syndrome métabolique induit par la libération massive et brutale de composants cellulaires après la lyse des cellules malignes. Il se traduit par une hyperuricémie, une hyperkaliémie, une hyperphosphorémie et une hypocalcémie. Son issue peut être fatale s’il n’est pas pris en charge très rapidement. Les symptômes peuvent être des urines foncées ou troubles, des battements cardiaques irréguliers, un essoufflement, une fatigue inhabituelle, une confusion mentale ou des convulsions.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Les inducteurs puissants ou modérés du CYP3A4 (carbamazépine, phénytoïne, éfavirenz…) peuvent réduire l’exposition au vénétoclax. Leur association au traitement doit être évitée.
L’administration concomitante de chélateurs des acides biliaires (cholestyramine) n’est pas recommandée (risque de diminution de l’absorption du vénétoclax).
La co-administration de substrats de la P-gp ou de la protéine de résistance du cancer du sein (BCRP) à marge thérapeutique étroite (digoxine, dabigatran, évérolimus…) est déconseillée.
L’INR sera étroitement surveillé chez les patients traités par warfarine.
La toxicité liée aux statines sera également étroitement surveillée en cas d’utilisation concomitante.
SURVEILLANCE PARTICULIÈRE
Avant l’instauration du traitement, évaluation de la masse tumorale incluant un examen radiologique, évaluation et correction éventuelle du potassium, de l’acide urique, du phosphore, du calcium et de la créatinine.
Evaluation des paramètres biochimiques sanguins avant chaque augmentation de dose pendant la phase de titration de dose.
Chez les patients à risque de syndrome de lyse tumorale (masse tumorale importante, altération de la fonction rénale…), contrôle des paramètres biochimiques sanguins 6 à 8 heures et 24 heures après la première dose de Venclyxto, puis lors de chaque augmentation de dose si le risque persiste.
Surveillance de l’hémogramme pendant toute la durée du traitement. Des interruptions de traitement ou des réductions de dose sont recommandées en cas de neutropénie sévère.
DITES-LE AU PATIENT– Veiller à boire suffisamment pendant les 5 premières semaines du traitement pour éliminer les produits de dégradation des cellules cancéreuses et réduire le risque de syndrome de lyse tumorale : au moins 1,5 à 2 litres d’eau par jour, en commençant deux jours avant la première dose et deux jours avant chaque augmentation de dose.
– En cas d’oubli d’une dose, la dose oubliée doit être prise le plus tôt possible dans les 8 heures qui suivent l’heure habituelle d’administration. Si le délai écoulé est supérieur à 8 heures, attendre et reprendre le schéma de prise habituel le lendemain.
– En cas de vomissements, ne pas reprendre de dose le même jour mais attendre le lendemain.
– Eviter la consommation de produits à base de pamplemousse, oranges amères et carambole pendant le traitement car ils peuvent augmenter la concentration de Venclyxto dans le sang.
LEUCÉMIE LYMPHOÏDE CHRONIQUEAvec environ 3 300 nouveaux cas par an en France, la leucémie lymphoïde chronique (LLC) est la leucémie la plus fréquente chez l’adulte, représentant environ 1 % de l’ensemble des cancers et 30 % de l’ensemble des leucémies. Elle touche davantage les hommes que les femmes, et l’âge moyen au moment du diagnostic est de 70 ans.
Qu’est-ce que c’est ?
La LLC est une hémopathie maligne qui se caractérise par l’accumulation de lymphocytes B au niveau du sang, de la moelle osseuse, des ganglions lymphatiques et de la rate. La classification la plus utilisée est la classification de Binet qui évalue la présence ou non d’un syndrome tumoral en fonction du nombre d’aires ganglionnaires atteintes et des taux sanguins d’hémoglobine et de plaquettes. La classification de Binet permet de distinguer le stade A, de bon pronostic avec une médiane de survie supérieure à 10 ans ; le stade B, de pronostic intermédiaire avec une médiane de survie d’environ 5 ans ; et le stade C, de pronostic réservé avec une médiane de survie de 2 ans environ.Comment se manifeste-t-elle ?
La LLC reste longtemps asymptomatique, c’est pourquoi elle est souvent diagnostiquée lors d’une prise de sang de routine. Avec le temps, certains signes cliniques surviennent : fatigue, fièvre, essoufflement… D’autres signes cliniques peuvent être présents : augmentation de la taille de certains ganglions lymphatiques et du volume de la rate et, plus rarement, augmentation du volume des amygdales. Les principales complications de la LLC sont les infections bactériennes, virales et fongiques, ou encore les complications auto-immunes pouvant notamment entraîner une baisse des globules rouges (anémie) et/ou des plaquettes (thrombopénie).
Le syndrome de Richter, une forme particulière de lymphome, est une complication plus rare de la LLC.
FICHE TECHNIQUERemb. SS à 100 %.
– Vénétoclax 10 mg pour un comprimé rond, biconvexe et jaune clair, boîte de 14 comprimés, 79,97 €, AMM : 34009 300 778 5 6
– Vénétoclax 50 mg pour un comprimé ovale, biconvexe et beige, boîte de 7 comprimés, 195,38 €, AMM : 34009 300 778 8 7
– Vénétoclax 100 mg pour un comprimé ovale, biconvexe et jaune clair :
Boîte de 7 comprimés, 384,12 €, AMM : 34009 300 778 9 4
Boîte de 14 comprimés, 747,55 €, AMM : 34009 300 779 0 0
Boîte de 112 comprimés, 5490,37 €, AMM : 34009 300 779 1 7
Commande directe au laboratoire Abbvie : 0 800 717 088
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.
L’AVIS DE LA HAS– Service médical rendu important
– Pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V)
– Population cible estimée à 1 000 patients
DÉLIVRANCE• Liste I.
• Prescription hospitalière
• Prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en hématologie ou aux médecins compétents en maladies du sang
• Surveillance particulière pendant le traitement
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