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Dans la leucémie lymphoïde chronique

Publié le 13 avril 2019
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Zydelig (idelalisib) s’ajoute à Imbruvica (ibrutinib) et à Venclyxto (vénétoclax) dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique en ville. Il est également utilisé dans le traitement de certains lymphomes folliculaires.

INDICATIONS

En association à un anticorps monoclonal anti-CD20 tel que le rituximab (Rixathon) ou l’ofatumumab (Arzerra), tous deux réservés à l’usage hospitalier, Zydelig est indiqué pour traiter les adultes atteints de leucémie lymphoïde chronique (LLC) qui ont reçu au moins un traitement antérieur ou, en première intention, les malades atteints de LLC présentant une délétion 17p ou une mutation TP53 qui ne sont éligibles à aucun autre traitement.

En monothérapie, Zydelig est également indiqué dans le traitement des adultes atteints de lymphome folliculaire réfractaire à deux lignes de traitement antérieures.

MODE D’ACTION

L’idelalisib est un inhibiteur de la phosphatidylinositol 3-kinase p110δou PI3Kδ. Cette enzyme, hyperactive dans les tumeurs malignes à cellules B, joue un rôle important dans de nombreuses voies de signalisation conduisant à la prolifération, la survie, la migration et la rétention des cellules tumorales dans les tissus lymphoïdes et la moelle osseuse. L’idelalisib induit l’apoptose et inhibe la prolifération des lignées cellulaires issues des lymphocytes B tumoraux et des cellules tumorales primitives.

POSOLOGIE

150 mg deux fois par jour (posologie recommandée, pouvant être diminuée à 100 mg deux fois par jour si nécessaire). Les comprimés peuvent être pris avec ou sans nourriture.

CONTRE-INDICATIONS

Hypersensibilité à l’un des composants (présence de colorant jaune orangé S susceptible de provoquer des réactions allergiques dans le dosage 100 mg).

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Le traitement ne doit pas être commencé chez des patients qui présentent des signes d’infection systémique d’origine bactérienne, fongique ou virale.

GROSSESSE ET ALLAITEMENT

Zydelig n’est pas recommandé pendant la grossesse et chez les femmes en âge de procréer n’utilisant pas de contraception.

Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une contraception hautement efficace pendant le traitement et jusqu’à 1 mois après son arrêt. L’impact de Zydelig sur la réduction ou non de l’efficacité des contraceptifs hormonaux n’est pas connu. Les femmes qui les utilisent doivent donc recourir en complément à une méthode barrière comme seconde forme de contraception.

Interrompre l’allaitement pendant le traitement par Zydelig.

EFFETS INDÉSIRABLES

Des infections (pneumonie à Pneumocystis jirovecii, infection à cytomégalovirus, etc.), une neutropénie, une lymphocytose, des diarrhées et des colites, une élévation des transaminases ou des triglycérides, de la fièvre ou une éruption cutanée surviennent très fréquemment pendant le traitement.

Une pneumopathie ou des lésions hépatocellulaires sont également souvent rapportées.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Eviter l’administration concomitante d’inducteurs modérés ou puissants du CYP3A tels que rifampicine, phénytoïne, millepertuis, carbamazépine, etc. (risque de diminution de l’efficacité de Zydelig).

Le métabolite principal de l’idelalisib est un inhibiteur puissant du CYP3A4. La coadministration de Zydelig et de substrats du CYP3A, pouvant entraîner des effets indésirables graves et/ou engageant le pronostic vital, doit être évitée (alfuzosine, amiodarone, quinidine, dihydroergotamine, quétiapine, pimozide, simvastatine, sildénafil, etc.).

Prudence en cas d’association au paclitaxel, à la warfarine ou au dabigatran.

SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

Surveillance des signes et symptômes respiratoires, qui doivent être immédiatement signalés au médecin. Tous les patients doivent recevoir une prophylaxie contre la pneumonie à Pneumocystis jirovecii tout au long du traitement par idelalisib, puis pendant 2 à 6 mois après son arrêt.

Surveillance clinique et biologique d’une infection à cytomégalovirus (CMV) chez les patients dont la sérologie à CMV est positive en début de traitement ou qui présentent des signes évocateurs d’antécédents d’infection à CMV.

Numération des globules blancs et des polynucléaires neutrophiles (PNN) au moins toutes les 2 semaines pendant les 6 premiers mois de traitement, et au moins une fois par semaine chez les patients ayant un nombre absolu de PNN < 1 000/mm3 (risque de neutropénie sévère lié au traitement).

Contrôle des taux d’ALAT et d’ASAT et de bilirubine totale toutes les 2 semaines pendant les 3 premiers mois de traitement, puis selon la situation clinique. Le traitement sera suspendu en cas d’élévation des ALAT et des ASAT 5 fois supérieure à la limite supérieure normale. 

DITES-LE AU PATIENT

En cas d’oubli d’une dose, prendre la dose oubliée dès que possible dans les 6 heures qui suivent l’heure de prise habituelle. Au-delà de 6 heures, ne pas prendre la dose oubliée et poursuivre le schéma posologique habituel.

LA LEUCÉMIE LYMPHOÏDE CHRONIQUE

Avec environ 4 400 nouveaux cas par an en France, la leucémie lymphoïde chronique (LLC) est la leucémie la plus fréquente chez l’adulte, représentant environ 1 % de l’ensemble des cancers et 30 % de l’ensemble des leucémies. Elle touche davantage les hommes que les femmes et l’âge moyen au moment du diagnostic est de 70 ans.

Qu’est-ce que c’est ?
La LLC est une hémopathie maligne qui se caractérise par l’accumulation de lymphocytes B au niveau du sang, de la moelle osseuse, des ganglions lymphatiques et de la rate. La classification la plus utilisée est celle de Binet qui évalue la présence ou non d’un syndrome tumoral en fonction du nombre d’aires ganglionnaires atteintes et des taux sanguins d’hémoglobine et de plaquettes. La classification de Binet permet de distinguer le stade A (bon pronostic avec une médiane de survie supérieure à 10 ans), le stade B (pronostic intermédiaire avec une médiane de survie d’environ 5 ans) et le stade C (pronostic réservé avec une médiane de survie de 2 ans environ).

Comment se manifeste-t-elle ?
La LLC reste longtemps asymptomatique, c’est pourquoi elle est souvent diagnostiquée lors d’une prise de sang de routine. Avec le temps, certains signes cliniques surviennent : fatigue, fièvre, essoufflement, etc. D’autres signes cliniques peuvent être présents : augmentation de la taille de certains ganglions lymphatiques et du volume de la rate et, plus rarement, augmentation du volume des amygdales. Les principales complications de la LLC sont les infections bactériennes, virales et fongiques ou encore les complications auto-immunes pouvant notamment entraîner une baisse des globules rouges (anémie) et/ou des plaquettes (thrombopénie). Le syndrome de Richter, une forme particulière de lymphome, est une complication plus rare de la LLC.

FICHE TECHNIQUE

Idelalisib en comprimé pelliculé ovale, orange (100 mg) ou rose (150 mg). Boîte de 60  comprimés, 3 714 €, remb. SS à 100 %.
– 100 mg, AMM : 34009 279 596 6 0.
– 150 mg, AMM : 34009 279 597 2 1.
Gilead : 01 46 09 41 00
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation.

L’AVIS DE LA HAS


•  Service médical rendu important

•  Amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III), mineure (ASMR IV) ou absente (ASMR V) selon l’indication

•  Population cible estimée à 1 620 patients

DÉLIVRANCE


• Liste I

•  Prescription hospitalière, réservée aux spécialistes en hématologie ou aux médecins compétents en maladie du sang

•  Surveillance particulière pendant le traitement