ce que vous en pensez

François Bécard, Bourbourg (Nord)

A chacun son métier ! Même si le pharmacien est amené à faire un conseil sur ce type de voyages soi-disant de santé, cet exercice me paraît très décalé par rapport à notre rôle de professionnel de santé. Si on autorisait la vente de voyages en pharmacie, il faudrait s’attendre à des déviances. Je ne pense pas que notre Ordre donnerait son aval en raison des dérives commerciales possibles. Une offre de voyages sur laquelle le pharmacien serait intéressé financièrement peut devenir un moyen de sollicitation de clientèle répréhensible. Ce n’est donc pas quelque chose que je favoriserais dans ma pharmacie.

Marie DemIlly, Faches-Thumesnil (Nord)

Conseiller les voyageurs avant leur départ et, à la limite, une cure thermale, fait partie de nos missions. Mais conseiller des voyages, ce n’est pas notre boulot ! Personnellement, je ne m’en sens pas capable et ne m’impliquerai là-dedans, car il faut être convenablement formé. De plus, se faire rémunérer pour vendre un séjour de remise en forme, une cure ou un voyage touristique me paraît tout à fait déplacé. Je suis étonnée que des groupements de pharmaciens allemands mettent en place de telles structures au profit d’agences de voyages qui utilisent la santé comme alibi. Cela ne tient pas debout et il faut s’attendre à ce qu’il y ait des abus.

Thierry Deleau, Pecquencourt (Nord)

La vente de voyages santé, comme celle de livres santé, peut apporter un complément de revenus. Pour autant, nous n’avons pas vocation à aller sur ce secteur. Que le pharmacien se borne à bien faire son métier, ce ne sera déjà pas si mal ! Certes, il peut nous arriver de conseiller une cure remboursée dont on sait le bien-fondé sur le plan thérapeutique. A la limite, cette activité pourrait être concevable à condition que les voyages qui sont conseillés en pharmacie aient obtenu, au préalable, la caution pharmaceutique et l’accord de l’Ordre. Mais un tel catalogue me semble difficile à réaliser. En fait, le risque serait que les agences utilisent notre image pour vendre des voyages touristiques. Pour cette raison, je n’en ferai pas la promotion dans mon officine.

Christine Leulliette, Grande-Synthe (Nord)

Je ne sais pas trop ce qu’il faut en penser. Entre orienter un patient sur un voyage santé et être payé pour lui en vendre un, ce n’est pas la même chose, ni la même implication. Quelles sont les conditions de cette vente ? Celle-ci ne doit pas être réalisée à des fins mercantiles et le pharmacien ne doit pas s’éloigner de sa fonction première : le conseil. Dans ce cadre, un catalogue de voyages santé approuvé par l’Ordre paraît indispensable. Mais que pourrait apporter de plus le pharmacien par son conseil ? Les associations de patients diabétiques ne nous ont pas attendus pour proposer des séjours à leurs adhérents avec un encadrement santé adapté à leur pathologie.