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AMM on t’aime

Publié le 29 novembre 2018
Par Laurent Lefort
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Des dispositifs médicaux implantables emmêlés dans un filet de mandarines et voilà comment, en un rien de temps, les médicaments ont retrouvé leurs lettres de noblesse. Les commentaires autour de l’enquête du Consortium international des journalistes d’investigation n’ont pas manqué de rappeler les critères exigés pour délivrer des autorisations de mise sur le marché (AMM). Autant dire que nous n’allions pas bouder notre plaisir. Pensez donc, l’ADN de la pharmacie à nouveau reconnu à sa juste valeur ! Plaisir de bien courte durée. Dans un raccourci quelque peu caricatural au micro de France Inter le 27 novembre, la ministre de la Santé a douché notre enthousiasme. « Tout médicament utile est remboursé par la Sécurité sociale […]. Quand un médicament n’est pas remboursé, c’est qu’il est considéré comme inutile ou qu’il existe des alternatives sur le marché […] », a déclaré sans ambages Agnès Buzyn. Faisant réagir au quart de tour l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa) : « A l’instar de tout médicament, qu’il soit ou non remboursable, les médicaments d’automédication disposent d’une AMM […]. Tous les médicaments disponibles sur le marché ont ainsi prouvé, aux yeux des autorités de santé, leur efficacité et leur intérêt thérapeutique pour les patients […]. Le critère du remboursement ne peut donc être le seul déterminant de la valeur intrinsèque et médicale d’un médicament. » On n’aurait pas mieux dit. Puisque la ministre de tutelle salue en toute objectivité le travail des pharmaciens et répète à l’envi que la transformation du système de santé ne pourra se faire sans leur implication et qu’elle attend de la profession propositions et innovations, il n’est pas inutile de (lui) rappeler certains fondamentaux.

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