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Troubles passagers du transit Évaluer, soulager, libérer la parole

Document rédigé par le département Conseil & Communication du Moniteur des pharmacies pour Johnson & Johnson Santé Beauté France
Diarrhées aiguës ou constipation occasionnelle comptent parmi les plaintes fréquentes à l'officine. Ces troubles du transit ne sont pas une pathologie en soi mais le signe d'un dysfonctionnement digestif dont les causes sont très variables. Le plus souvent bénins quand ils apparaissent de façon ponctuelle, ils sont influencés par le mode de vie et les habitudes alimentaires : en préventif comme en curatif, le rappel des règles hygiéno-diététiques est à la base de votre conseil, complété si besoin par un traitement symptomatique. Diarrhée et constipation sont parmi les facteurs de risque les mieux documentés de crise hémorroïdaire (1) que les patients peinent encore à confier : saisissez l'occasion d'en parler !

Constipation passagère de l'adulte

  • La constipation se caractérise par une diminution de la fréquence des selles : on l'évoque arbitrairement dès moins de 3 selles hebdomadaires mais le ralentissement du transit est avant tout à rapprocher de son rythme habituel, variable individuellement (1, 2, 3).
  • Elle s'accompagne souvent de selles dures, d'une défécation difficile, douloureuse et incomplète, de ballonnements, d'inconfort digestif voire de douleurs abdominales qui impactent la qualité de vie (1, 2).
  • On parle de constipation passagère quand elle est limitée dans le temps, au-delà de 6 mois d'évolution, elle est dite chronique (2)

15 à 35 % des adultes
souffriraient de constipation occasionnelle ou chronique (4)
Sa prévalence est plus importante chez les femmes et augmente avec l'âge (2)

Dans la majorité des cas, la constipation occasionnelle est liée à une modification du mode de vie (1). Adapter ses habitudes hygiéno-diététiques est donc la première option pour améliorer le transit.

Quelles sont les principales causes ?

  • Une modification des habitudes quotidiennes qui peut impacter la digestion : régime alimentaire, voyage, stress, alitement...
  • Un état physiologique, notamment les variations hormonales et anatomiques (syndrome prémenstruel, ménopause, grossesse...)
  • La prise de certains médicaments : opiacés, anticholinergiques (antidépresseurs, neuroleptiques...), inhibiteurs calciques, amiodarone... (5, 6)
  • Le fait de retenir la défécation, par manque de temps, d'intimité ou en présence d'une inflammation/lésion locale comme des hémorroïdes ou une fistule anale

Faut-il la prendre en charge ?

Oui. Si dans la majorité des cas, la constipation occasionnelle est bénigne et les risques de complications graves comme un fécalome sont rares (5), elle impacte néanmoins considérablement la qualité de vie des patients.

Par ailleurs les efforts de poussée sont un facteur de risque reconnu de l'apparition de crises hémorroïdaires voire de descente périnéale (2).

La constipation passagère est une occasion d'aborder le sujet encore tabou des hémorroïdes : suivez le guide pour libérer la parole en 3 étapes

Les règles hygiéno-diététiques en premier lieu !

En cas d'épisode passager de constipation mais aussi de façon durable pour éviter les récidives, une adaptation du mode de vie est préconisée en première intention.
Comment agir ?

Plus de fibres (2)

  • En gardant une alimentation variée et équilibrée augmenter l'apport quotidien en fibres solubles (pectine, gomme mucilage) et insolubles (cellulose, lignine...) : elles fixent l'eau, augmentent le volume des selles et les mouvements intestinaux. On les trouve en particulier dans les céréales complètes, les fruits et légumes secs, les fruits et légumes frais dans une moindre mesure.
    Quels aliments conseiller ?
  • Augmenter les rations quotidiennes progressivement pour éviter les effets d'inconfort digestif et de ballonnements, l'idéal étant d'approcher une ration quotidienne > 25 g/j en 15 jours environ (6).

S'hydrater suffisamment

  • Boire au moins 1,5 litre de liquide par jour en favorisant les eaux riches en magnésium de type Hépar (6)

Répondre aux besoins

  • Aller aux toilettes à heure fixe en respectant le réflexe gastro-intestinal qui survient le plus souvent le matin ou 30 minutes après le repas : la répression volontaire du réflexe défécatoire participerait en effet à durcir la consistance des selles (6);
  • Adopter une position défécatoire qui facilite l'exonération : dos droit, jambes pliées sur l'abdomen et pieds surélevés à l'aide d'un marchepied (6).

Bouger

  • Lutter contre la sédentarité, associée à la constipation en particulier chez les personnes âgées (6), en pratiquant une activité physique régulière, domestique, de loisir et/ou sportive 30 minutes par jour au moins, tous les jours dans l'idéal (7).

Moins de stress !

  • Relaxation, pauses régulières, respiration profonde... Ralentir le rythme facilite la digestion.

Avez-vous pensé aux causes iatrogènes ?

Si la constipation semble secondaire à la prise d'un médicament, évaluer avec le médecin l'opportunité d'en changer ou de l'arrêter.

Si besoin, un traitement laxatif en complément* (1, 3, 5)

  • Laxatifs de lest
    Ils augmentent le volume et modifient la consistance des selles.
    Délai d'action : 1 à 3 jours.
  • Laxatifs osmotiques
    Ils hydratent les selles et augmentent leur volume
    Délai d'action : 1 à 2 jours.
  • Laxatifs lubrifiants
    Ils ramollissent les selles et facilitent leur évacuation.
    Délai d'action : 6 à 72 heures.
  • Laxatifs par voie rectale
    Utilisés ponctuellement, suppositoires et lavements provoquent une défécation rapide.
    Délai d'action : 5 à 60 minutes.
  • Laxatifs stimulants
    Ils stimulent la muqueuse colique pour déclencher le réflexe défécatoire. Irritants, en utilisation ponctuelle uniquement en cas d'échec des autres traitements.
    Délai d'action : à partir de 6 heures.

* Selon précautions d'usage et contre-indications

Quand consulter ? (3)

Quand la constipation :

  • perdure ou se répète régulièrement
  • s'accompagne de signes d'alerte comme une fièvre, de fortes douleurs, une absence de défécation ou d'émission de gaz, des vomissements... ;
  • alterne avec des épisodes de diarrhées et/ou lorsque la douleur devient un symptôme constant (signe de syndrome de l'intestin irritable) ;
  • a possiblement une origine iatrogène.
Sources :
(2) Diététique sur la constipation, CREGG (Club de Réflexion des Cabinets et Groupes d'Hépato-Gastroentérologie), https://www.snfge.org/sites/default/files/recommandations/dietetique_sur_la_constipation-snfge-cregg_2017.pdf
(3) Afssaps, Constipation occasionnelle de l'adulte, juin 2009, https://www.guidedesdemarches.com/DOCS/DOC100.pdf
(4) Constipation : nouvelles recommandations de la Société Nationale Française de Colo-Proctologie, Vidal.fr, https://www.vidal.fr/actualites/20683-constipation-nouvelles-recommandations-de-la-societe-nationale-francaise-de-colo-proctologie.html
(5) Constipation chez un adulte, Premiers Choix Prescrire, actualisation_avril_2020.pdf
(6) Recommandations pour la pratique clinique de la prise en charge de la constipation, SNFCP, 2017, https://www.snfcp.org/wp-content/uploads/2017/12/livre-RCP-consti2017_long.pdf
FR-TIT-2300049