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Le pissenlit
Cette plante commune couvre certaines prairies d’un beau jaune d’or avec l’arrivée du printemps, mais le pissenlit est également un bon dépuratif permettant des cures bienvenues en intersaison. Voyons quelques-unes des propriétés de cette plante, source de vitamines et minéraux.
Quelle est cette plante ?
Souvent retrouvé sous le nom scientifique Taraxacum officinale, le pissenlit est un vrai casse-tête pour les botanistes, qui en dénombrent plus d’une centaine d’espèces rien qu’en France et près de 1 200 à travers l’Europe ! La détermination précise de ces espèces est relativement ardue et ne présente pas d’intérêt majeur pour l’utilisation de la plante puisqu’elles sont toutes comestibles et affichent les mêmes propriétés médicinales.
Les pissenlits appartiennent à la famille des astéracées. Ce sont des herbacées vivaces aux racines pivotantes et aux feuilles dentées en triangle formant des rosettes. L’inflorescence est un capitule de fleurs jaunes portées par un pédoncule floral cylindrique et creux qui laisse s’échapper un latex blanc lorsqu’il est coupé. Les fruits sont des akènes (fruits secs) surmontés d’une aigrette en forme de parachute qui permet la dispersion des graines par le vent.
• Où la trouver ? Les pissenlits poussent partout en France métropolitaine, jusqu’à 2 000 mètres d’altitude, et presque sur la totalité de la surface du globe tant cette plante a su faire preuve d’adaptation, des pôles jusque vers l’équateur. Ils affectionnent le soleil, même s’ils peuvent tolérer la mi-ombre. On les retrouve en particulier dans les prés et les pâturages, sur les bords des chemins et dans les lieux incultes. S’ils s’adaptent à de nombreux milieux, ils indiquent souvent des sols riches en matière organique.
• Quand la récolter ? Les feuilles de pissenlit se récoltent dès le début du printemps. Les racines, elles, sont à prélever de préférence entre la fin de l’été et le début de l’hiver.
• Où est-elle vendue ? Les feuilles, les parties aériennes et les racines de pissenlit sont inscrites à la liste A des plantes médicinales. Si les feuilles et les parties aériennes sont en vente libre, les racines font toujours l’objet d’un monopole pharmaceutique, excepté sous la forme de compléments alimentaires.
Quels sont ses usages ?
En phytothérapie
• Utilisation : le pissenlit porte bien son nom puisqu’il possède avant tout une activité diurétique, qui semble principalement liée à sa teneur importante en potassium, mais aussi à la présence d’acides phénoliques et de flavonoïdes. En agissant à la fois sur les sphères rénale et hépatique, le pissenlit est très efficace pour favoriser l’élimination à la fois urinaire et digestive. Il est donc surtout employé en phytothérapie dans des objectifs de drainage, dans des formules « détox », terme un peu fourre-tout qui repose sur la stimulation des fonctions d’élimination physiologiques de l’organisme.
→ Il peut être employé, à l’instar d’autres plantes aux propriétés diurétiques, comme adjuvant, pour favoriser la vidange de la vessie en cas d’infection urinaire. Contre-indiqué en cas de calculs biliaires en raison de l’augmentation de la production de bile, susceptible de provoquer une surpression douloureuse lors d’une obstruction des canaux biliaires, il peut au contraire être conseillé en prévention des lithiases biliaires en stimulant la vidange de la vésicule. Un phénomène similaire peut être observé en cas de calculs urinaires. En dehors des périodes de crises, les propriétés diurétiques peuvent également être bienvenues pour faciliter l’élimination des substances comme le calcium, les oxalates, l’acide urique… susceptibles de cristalliser pour former les calculs rénaux.
→ L’amertume de ses racines, en stimulant la production des sécrétions digestives, permet de soutenir une action orexigène favorisant l’appétit et de faciliter la digestion des repas riches en lipides. Les racines, récoltées à l’automne, sont riches en inuline, une substance prébiotique qui ne peut pas être dégradée par les enzymes digestives humaines, mais qui présente une source de nutriments pour les bactéries du tube digestif. Elle permet donc de promouvoir la prolifération de la flore intestinale et d’expliquer une partie de ses propriétés dans le soulagement de troubles digestifs mineurs.
→ Les salades de feuilles de pissenlit sont également intéressantes d’un point de vue nutritionnel pour leur apport en vitamines K1, A et C, et en sels minéraux, dont le fer et le potassium.
• Partie utilisée : feuilles et parties aériennes et racines.
• Principes actifs : le pissenlit renferme des principes amers appartenant à la famille des lactones sesquiterpéniques, reconnues comme responsables de la stimulation rénale et hépatique, des triterpènes et des polyphénols (acides phénoliques et flavonoïdes notamment). Il est également riche en sels minéraux, en particulier en potassium, jusqu’à 4,5 % dans la plante entière. La racine, récoltée à l’automne, est riche en inuline – jusqu’à 40 % –, un polysaccharide non digestible constitué de fructose, qui possède une action prébiotique.
• Posologie recommandée.
→ Adultes.
Tisane.
Racines : réaliser une décoction pendant 10 minutes de 1 à 5 g de racines pour une tasse de 150 mL, à prendre deux à trois fois par jour.
Lorsque l’action de stimulation de l’appétit est principalement recherchée, il convient de prendre la tisane 30 minutes avant les repas, en évitant de masquer la sensation d’amertume responsable de ces propriétés par du sucre ou d’autres plantes.
Parties aériennes : réaliser une infusion pendant 10 minutes de 4 à 10 g de parties aériennes pour une tasse de 150 mL, à prendre trois fois par jour.
Il est important de boire suffisamment, au minimum 2 L d’eau par jour, afin d’assurer un bon fonctionnement rénal en cas de prise de pissenlit.
→ Enfants : l’Agence européenne du médicament (EMA) déconseille l’utilisation du pissenlit en phytothérapie avant l’âge de 12 ans, mais uniquement par manque de données scientifiques attestant son innocuité.
• Contre-indications et précautions d’emploi : si les symptômes persistent au-delà de deux semaines, il convient de solliciter un avis médical. En raison de la stimulation de la production de bile par le pissenlit, son usage n’est pas recommandé en cas d’obstruction des canaux biliaires. À cause de ses effets diurétiques, il n’est pas non plus préconisé en cas de calculs urinaires. Compte tenu de sa teneur élevée en potassium, il est déconseillé en cas de maladies cardiaques ou rénales, en raison d’un risque d’hyperkaliémie. Des phénomènes d’allergies croisées avec d’autres plantes de la famille des astéracées peuvent exister. Des interactions avec certains diurétiques, antidiabétiques, anticoagulants et médicaments à base de lithium sont suspectées. Enfin, il est contre-indiqué en cas de grossesse ou d’allaitement.
Quelles associations ?
Le pissenlit peut être employé en phytothérapie conjointement avec d’autres plantes pour exercer des activités complémentaires.
• Pour favoriser l’élimination urinaire : frêne (Fraxinus excelsior), prêle (Equisetum arvense), piloselle (Pilosella officinarum), ortie (Urtica dioica), reine-des-prés (Filipendula ulmaria), bouleau (Betula pendula)…
• Pour favoriser l’élimination digestive : chardon-marie (Silybum marianum), artichaut (Cynara scolymus), radis noir (Raphanus niger), romarin (Salvia rosmarinus)…
• Pour favoriser l’appétit : houblon (Humulus lupulus), artichaut (Cynara scolymus), grande gentiane (Gentiana lutea), fenugrec (Trigonella foenum-graecum)…
Des questions ou des envies de sujets ? Envoyez vos demandes par mail à : phyto@porphyre.fr
Les parties aériennes de pissenlit sont principalement utilisées pour leurs propriétés :
→ diurétiques.
Adultes et enfants de plus de 12 ans
Tisane : infusion (10 min) de 4 à 10 g de parties aériennes par tasse, 3 fois par jour.
Les racines de pissenlit sont principalement utilisées pour leurs propriétés :
→ diurétiques ;
→ cholagogues ;
→ orexigènes ;
→ digestives.
Adultes et enfants de plus de 12 ans
Tisane : décoction (10 min) de 1 à 5 g de racines par tasse, 2 à 3 fois par jour.
Contre-indications : en cas d’obstruction des voies biliaires ou urinaires, de maladies cardiaques ou rénales ; chez la femme enceinte ou allaitante ; en cas d’allergie aux astéracées.
Interactions médicamenteuses suspectées : diurétiques, lithium, antidiabétiques, anticoagulants.
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