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Les infections virales respiratoires
Caractérisées par leur grande contagiosité, les infections virales respiratoires sont une cause importante de morbimortalité, particulièrement chez les sujets âgés et les très jeunes enfants. Les gestes barrières et la vaccination, lorsqu’elle existe, sont les moyens les plus efficaces de les prévenir.
Les maladies
Définition
Généralités
Les infections virales respiratoires (IVR) sont fréquentes. Aux infections saisonnières habituelles, s’ajoute cette année la pandémie de Covid-19, que la contagiosité du coronavirus en cause fait répertorier dans les IVR les plus fréquemment diagnostiquées.
Leur gravité est variable. Les IVR sont certainement les infections virales les plus courantes. Leur gravité est variable, les cas les plus sévères concernant souvent les personnes âgées et les nourrissons. Leurs conséquences pathologiques peuvent être dues à l’infection virale elle-même, à l’aggravation de maladies cardio-pulmonaires sous-jacentes ou à une surinfection bactérienne des poumons, des sinus…
Maladies concernées
BronchioliteQuel virus ? La bronchiolite est une maladie très contagieuse due au virus respiratoire syncytial (VRS).
Qui et quand ? La bronchiolite aiguë touche principalement les enfants de moins de 2 ans lors d’épidémies saisonnières hivernales (voir Info+), avec un début à la mi-octobre, un pic en décembre, pour s’achever à la fin de l’hiver.
RhumeC’est une infection virale aiguë.
Quels virus ? Environ 50 % des rhumes sont dus à un rhinovirus. Les coronavirus peuvent provoquer un rhume banal, ainsi que d’autres virus respiratoires comme les virus influenza de la grippe ou le virus respiratoire syncytial, en particulier en cas de réinfection.
Qui et quand ? Les infections à rhinovirus sont très fréquentes en automne et au printemps, moins l’hiver, et touchent tout le monde.
Quels virus ? La laryngite striduleuse est une inflammation aiguë des voies respiratoires causée le plus souvent par les virus parainfluenza de type 1, moins souvent par les virus influenza A et B ou le VRS.
Qui et quand ? Surtout les enfants jusqu’à 6 ans. Les épidémies saisonnières sont fréquentes. Celles liées au virus para-influenza se manifestent en automne, celles au VRS et aux virus grippaux plutôt en hiver et au printemps.
GrippeC’est une infection respiratoire aigüe très contagieuse.
Quels virus ? Trois types de virus influenza sont à l’origine de la grippe.
→ Influenzavirus A : le plus dangereux car il peut se modifier très rapidement et de façon radicale. Il engendre une épidémie mondiale trois ou quatre fois par siècle. Exemples : grippe espagnole en 1918, grippe aviaire H5N1 en 2003 (virus apparu en 1997) et grippe porcine H1N1 en 2009.
→ Influenzavirus B : le plus fréquent, peu mutagénique, à l’origine des épidémies saisonnières.
→ Influenzavirus C : provoque des symptômes proches de ceux du rhume et ne se modifie pas.
Qui et quand ? Chaque année, l’épidémie de grippe saisonnière dure de l’automne jusqu’au printemps et concerne tout le monde.
PneumonieC’est une infection respiratoire aiguë qui affecte les alvéoles pulmonaires.
Quels virus ? Les pneumonies virales ont surtout pour origine les virus influenza, le VRS ou les adénovirus.
Qui et quand ? Surtout les moins de 2 ans et les adultes après 65 ans, sans saisonnalité.
Physiopathologie
Comme toute infection, les infections virales respiratoires sont dues à l’invasion de certains organes par un agent infectieux, un virus en l’occurrence, qui, en se multipliant :
→ dérègle le fonctionnement de l’organe ;
→ active le système immunitaire ;
→ peut libérer des toxines dans le sang ;
→ génère une réaction immunitaire à l’origine de symptômes, fièvre, céphalées et fatigue.
Multiplication virale
Un virus ne peut se répliquer par lui-même. Il a besoin d’une cellule, dont il détourne les fonctions fondamentales, sa « machinerie », afin de se multiplier (voir infographie p.63).
Dispersion dans l’organisme
La structure et la composition des virus leur permettent de propager l’infection dans l’organisme. Généralement, le virus se multiplie d’abord localement, puis :
soit il reste cantonné et se réplique au niveau du site d’infection initial, comme le rhinovirus lors d’un rhume ;
soit il atteint un organe cible à distance via une réplication par voie générale, dans le sang ou la lymphe, ou encore par voie neuronale.
Modes de transmission
Les virus respiratoires peuvent être transmis :
directement de personne à personne par voie aérienne, au moyen de microgouttelettes excrétées par un patient infecté qui éternue, tousse ou postillonne en parlant ;
directement par contact entre personnes qui se serrent la main ou s’embrassent ;
indirectement, par manuportage, lorsqu’une personne touche une surface contaminée par une personne infectée et qu’elle porte la main à son visage près des muqueuses, dont les yeux.
Défenses de l’organisme
Les voies aériennes sont en contact avec la flore oropharyngée et les germes environnementaux inhalés. Les défenses de l’organisme permettent le plus souvent, chez un individu sain, d’évacuer ou de neutraliser les germes potentiellement pathogènes, dont les virus, via deux mécanismes :
mécanique : le mucus piège les micro-organismes, tandis que les battements des cils vibratiles les remontent vers la trachée et le pharynx ; c’est l’ascenseur mucociliaire. Toux, éternuements et mouchage sont des mécanismes réflexes qui renforcent cette action ;
de type immunologique : les réponses immunitaires se mettent en place de façon innée ou acquise (voir plus bas). La fièvre est un autre moyen de défense car la plupart des virus ne se multiplient pas ou se multiplient mal à partir de 40 °C.
Immunité innéeCette immunité ne nécessite pas d’immunisation préalable. Elle existe avant le contact avec l’agent pathogène et peut intervenir au cours des heures ou des minutes qui suivent le début de l’infection.
Elle fait intervenir les macrophages, les cellules dendritiques, les cellules NK qui sécrètent diverses cytokines inflammatoires.
Immunité acquiseUne défense spécifique. De nombreux virus sont dits « immunogènes » car ils provoquent une réponse immunitaire spécifique de l’organisme. Plusieurs jours ou plusieurs semaines sont nécessaires à l’instauration d’une immunité acquise.
Par la suite, une mémoire immunitaire persiste dans l’organisme grâce à la constitution de « cellules à mémoire », les lymphocytes B mémoire, et les lymphocytes T CD8+ mémoire. Ces lymphocytes mémoire protègent l’organisme contre une nouvelle infection par le même virus en provoquant le redéploiement rapide de l’immunité acquise. Dans ce cas, la maladie infectieuse est dite « immunisante », comme la rougeole, la rubéole… « Pour le moment, toutes les infections virales respiratoires provoquent une immunité acquise, dont la durée n’est pas toujours très bien établie », précise le professeur Jean-Paul Stahl, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Grenoble (38).
Une durée variable. La durée d’une immunité acquise dépend du virus en cause. Exemples.
→ Le virus de la grippe induit des anticorps capables d’assurer une immunité durant plusieurs années pour un virus grippal donné, mais, en raison de la capacité du virus à muter, ces anticorps deviennent souvent inopérants. D’où la nécessité d’adapter le vaccin chaque année.
→ Les anticorps contre le virus respiratoire syncytial (VRS) déclinent rapidement après l’infection. Ils ne protègent donc pas d’une infection à VRS d’une année sur l’autre.
L’immunité acquise définitive. Plusieurs raisons font qu’elle est rare pour les virus respiratoires.
→ La plupart des virus respiratoires sont des virus à ARN, ils ont plus de mutations et sont donc plus aptes à échapper à l’immunité acquise, qui ne les reconnaît pas.
→ L’immunité s’altère au cours du temps, c’est l’immunosénescence. Ce phénomène est accentué « pour certains virus qui empêchent le développement d’une mémoire immunitaire, comme le VRS », précise le docteur Lydia Pouga, virologue, actuellement médecin-conseil auprès de l’ambassade de France en Azerbaïdjan.
→ Oui pour le virus de la rougeole. Ce dernier, « qui n’est toujours pas classé dans les virus respiratoires malgré une transmission respiratoire, mais avec une prolifération surtout dans les ganglions, est l’un des rares à induire une immunité à vie », souligne la spécialiste.
Diagnostic
Diagnostic clinique
Le diagnostic des infections respiratoires virales repose le plus souvent sur l’observation des symptômes mis en lien avec l’épidémiologie locale. L’identification précise du virus pathogène est rarement nécessaire. En période d’épidémie, les symptomatologies caractéristiques suffisent à poser le diagnostic. En voici quelques exemples.
Grippe : apparition brutale de fièvre, douleurs musculaires, céphalées, signes respiratoires de type toux sèche, gorge irritée ou rhinite. La période d’incubation est courte, entre un et trois-quatre jours. La contagiosité débute la veille de l’apparition des symptômes et persiste sept jours.
Bronchiolite : la détresse respiratoire chez le nourrisson de moins de 2 ans est associée à un bruit relativement aigu à type de sifflement (wheezing) et à des crépitements.
Rhume banal : rhinorrhée, toux et angine, généralement sans fièvre.
Pneumonie : toux, expectorations, essoufflement, fièvre et frissons.
Laryngite striduleuse : toux grasse et rauque, et stridor inspiratoire (bruit aigu).
Diagnostic virologique
Un diagnostic microbiologique à la recherche du virus en cause est généralement utilisé :
→ lorsque l’identification d’un agent pathogène spécifique conditionne la prise en charge clinique ;
→ lors d’une surveillance épidémiologique pour identifier l’origine d’une épidémie, voire la contenir ;
→ dans les rares cas où un traitement antiviral peut être envisagé.
Les traitements
Objectif
Dans un premier temps, le traitement d’une infection virale respiratoire vise avant tout à soulager les symptômes provoqués par l’infection. Dans certains cas, rares, un traitement antiviral est possible. L’hospitalisation est indispensable dans les cas sévères.
Stratégie thérapeutique
Principe
La prise en charge dépend de la sévérité de la maladie en cause.
Particularités
Pneumonie : aucun signe clinique ne permet de définir l’origine virale ou bactérienne d’une pneumonie. La fréquence et la gravité potentielle des pneumonies bactériennes, notamment à pneumocoque, imposent une antibiothérapie probabiliste réévaluée après 48 à 72 heures.
Bronchiolite : les mucolytiques et les antitussifs sont inefficaces, voire délétères, et sont contreindiqués chez les nourrissons. La prise en charge repose sur la désobstruction rhinopharyngée pluriquotidienne, l’hydratation, le fractionnement des prises alimentaires pour éviter les fausses-routes, et la kinésithérapie respiratoire dans certains cas.
Traitements symptomatiques
Le traitement symptomatique vise à limiter les manifestations désagréables induites par la réaction immunitaire, comme les douleurs musculaires, céphalées ou irritation de la gorge, fièvre. Le paracétamol est préconisé. « Les AINS, responsables de formes graves dans les infections en général, sont à éviter », rappelle la virologue Lydia Pouga.
Antiviraux
Constats
Peu de médicamentsEn France, il existe quarante-quatre médicaments antiviraux(1), et peu font preuve d’une efficacité contre les infections respiratoires. Ainsi, le service médical rendu par l’oseltamivir, antiviral grippal (Tamiflu), reste insuffisant dans le traitement prophylactique de la grippe chez l’enfant et l’adulte, et le traitement curatif.(2)
Une cible complexeCertaines propriétés des virus rendent difficile l’élaboration d’un traitement efficace contre une infection virale en raison, par exemple :
→ de l’identification régulière de nouveaux virus respiratoires ;
→ d’une même symptomatologie pour de nombreux virus respiratoires, alors que les approches thérapeutiques n’en ciblent qu’un ;
→ de l’émergence de résistances aux traitements antiviraux ;
→ de la nécessité de disposer très rapidement d’un test pour identifier l’agent causal car les traitements actuels ne sont efficaces qu’à un stade précoce de l’infection…
Antiviraux contre la grippe
OseltamivirClasse thérapeutique : antiviral systémique.
Mode d’action : inhibiteur sélectif des neuraminidases des virus A et B, enzymes facilitant la pénétration du virus dans les cellules et la libération de particules virales néo-formées.
Indications : l’efficacité des inhibiteurs de la neuraminidase est limitée. Ils réduisent la durée des symptômes d’environ un à deux jours. Hors période de pandémie, pour laquelle les recommandations sont adaptées, le Haut Conseil de la santé publique recommande leur emploi dans des situations précises.
→ En curatif : aux personnes symptomatiques à partir de 1 an, hors pandémie à risque de complications ciblées par la vaccination, et aux personnes présentant une grippe grave d’emblée ou dont l’état clinique s’aggrave ou justifie une hospitalisation.
→ En préventif : à dose curative durant cinq jours, chez les personnes encore asymptomatiques mais jugées à risque très élevé (voir encadré p.64) de complications grippales et en contact étroit avec un cas confirmé (voir Info+).
→ En prophylaxie post-exposition : à dose « préventive » chez les personnes à risque après un contact étroit datant de moins de 48 heures avec un cas confirmé. Le traitement doit être initié le plus précocement possible dans tous les cas.
Effets indésirables : céphalées et nausées sont les plus fréquents ; bronchites, rhinorrhée, toux et mal de gorge sont rapportés. Des effets graves mais rares incluent réactions anaphylactiques à types d’oedème de Quincke, de syndrome de Stevens-Johnson…, hépatites fulminantes, saignements gastro-intestinaux et céphalées, insomnie, agitation, convulsions.
Zanamivir (à l’hôpital)Classe thérapeutique : antiviral systémique.
Mode d’action : inhibiteur sélectif de neuraminidases, enzymes de surface du virus de la grippe.
Indications : disponible en ATU nominative (voir Dico+ p.69) chez l’adulte et l’enfant âgé de 6mois et plus, dans le traitement de l’infection grippale compliquée et pouvant mettre en jeu le pronostic vital lorsque le patient infecté présente une résistance connue ou suspectée aux médicaments antigrippaux autres que zanamivir et/ou que les autres antiviraux indiqués dans le traitement de la grippe ne sont pas appropriés pour lui.
Anticorps monoclonal contre le virus respiratoire syncytial
Il s’agit du palivizumab (Synagis) à l’hôpital.
Classe thérapeutique : antiviral systémique.
Mode d’action : anticorps monoclonal qui exerce une puissante activité neutralisante et d’inhibition de fusion vis-à-vis de certaines variétés du virus respiratoire syncytial (VRS).
Indications : avec un service médical rendu faible, cet antiviral est pris en charge en prévention des infections respiratoires dues au VRS nécessitant une hospitalisation seulement chez certains enfants à risque élevé d’infection à ce virus. À savoir ceux nés à 35 semaines d’âge gestationnel ou moins et de moins de 6 mois au début de l’épidémie saisonnière à VRS, les moins de 2 ans ayant nécessité un traitement pour dysplasie broncho-pulmonaire au cours des six derniers mois ou atteints d’une cardiopathie congénitale avec retentissement hémodynamique.
Effets indésirables fréquents : fièvre, éruption cutanée et réaction au site d’injection.
Médicaments de la Covid-19
Au 11 novembre 2020, les thérapeutiques spécifiques de la Covid-19 reposent sur deux axes :
→ les traitements ciblant directement le virus, avec le remdésivir, un antiviral ;
→ les traitements visant une réponse inflammatoire exacerbée, avec l’anti-inflammatoire dexaméthasone.
Remdésivir (Veklury)Classe thérapeutique : antiviral à large spectre.
Mode d’action : il perturbe la réplication du virus en inhibant son ARN polymérase.
Indication : antiviral ayant une ATU de cohorte (voir Dico+ p.69) depuis juillet 2020 chez les patients d’au moins 12 ans avec un poids de 40 kg, avec une pneumonie nécessitant une oxygénothérapie à faible débit. La dose de charge est de 200 mg le premier jour, puis 100 mg par jour durant dix jours maximum en IV.
Effets indésirables : élévation des enzymes hépatiques, nausées et vomissements, maux de tête, éruption cutanée ; rare toxicité rénale.
DexaméthasoneClasse thérapeutique : corticoïdes.
Mode d’action : suppression de l’inflammation par diminution de la réponse immunitaire.
Indication : recommandé par le Haut Conseil de la santé publique chez les patients de moins de 70 ans sous oxygénothérapie, à raison de 6 mg par jour durant dix jours maximum, en VO ou IV.
Effets indésirables : aucun sur deux semaines, en dehors d’une hyperglycémie temporaire.
Recommandés ou nonProposition. Le Groupe français d’études sur l’hémostase et la thrombose (GFHT) propose(3) une héparinothérapie à dose préventive ou curative selon le risque : obésité, ventilation…
Non validés.(4) Les données d’efficacité de l’hydroxychloroquine, du lopinavir/ritonavir, des anticorps anti-cytokines et du plasma de patients guéris étant insuffisantes, ces thérapies ne sont pas préconisées en France dans la Covid-19 et ne peuvent être prescrites que dans le cadre d’essais cliniques.
La prévention
Prévenir les infections virales respiratoires repose sur des mesures d’hygiène et sur la vaccination quand elle existe.
Règles d’hygiène simples
Santé publique France recommande quatre gestes barrières pour réduire les risques de contamination par tous les virus respiratoires.
Masques
La personne infectée doit porter un masque jetable chirurgical :
en cas de contact avec des personnes âgées, des bébés, des personnes qui ont une maladie chronique ou des femmes enceintes ;
dès l’apparition des premiers signes : fièvre, toux, éternuement.
Hygiène des mains
Se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon pendant 30 à 60 secondes, en frottant les ongles, le bout des doigts, la paume et l’extérieur des mains, les poignets et entre les doigts. Sécher les mains avec une serviette propre ou à l’air libre. Particulièrement :
avant et après s’être occupé d’un bébé ;
après : avoir rendu visite à une personne malade ou s’être mouché, avoir toussé ou éternué ; chaque sortie à l’extérieur ; avoir pris les transports en commun, en arrivant sur son lieu de travail ou chez soi ; être allé aux toilettes ;
avant de préparer les repas, de les servir ou de manger. Les solutions hydroalcooliques s’utilisent sur des mains visiblement non souillées.
Mouchoir à usage unique
Utiliser un mouchoir à usage unique pour se moucher, le jeter dans une poubelle fermée, puis se laver les mains.
Protéger les éternuements
Éternuer ou tousser dans le pli du coude pour éviter de transmettre les microbes déposés sur la main ou se couvrir la bouche avec un mouchoir à usage unique, le jeter puis se laver les mains. Se laver les mains dès que possible après avoir toussé ou éternué dans ses mains.
Autres mesures recommandées
Des mesures complémentaires, largement diffusées dans la prévention de l’infection Covid- 19, sont par ailleurs recommandées, dont :
la nécessité de réduire les contacts :
→ directs, distance d’au moins 1 mètre avec l’entourage ;
→ indirects : ne pas partager les couverts. Nettoyer les objets fréquemment utilisés par le malade (poignées de porte, téléphone…) à l’alcool à 90 °C ou avec une solution désinfectante : Baccide, lingettes désinfectantes Mon Complice…;
l’aération quotidienne des pièces, idéalement 15 minutes toutes les deux heures.
Vaccination
La vaccination est le meilleur traitement préventif lorsqu’un vaccin est disponible.
Immunité acquise
L’objectif de la vaccination antivirale est d’octroyer à l’organisme une réponse immunitaire protectrice contre une infection par un virus donné. L’introduction d’une préparation antigénique vaccinale provoque une réponse immunitaire proche de celle de l’infection par le virus en cause.
Vaccins inactivés
Les vaccins tués ou inactivés sont composés de virus complets dont le pouvoir infectieux a été détruit, par exemple le vaccin contre la grippe. Ils peuvent donc être administrés aux femmes enceintes et aux personnes immunodéprimées. Les vaccins inactivés induisent surtout une réponse immunitaire humorale par production d’anticorps.
Vaccins atténués vivants
Ces vaccins sont composés de virus vivants qui ont perdu leur pouvoir pathogène mais pas leur pouvoir infectieux : vaccins contre la rougeole, la rubéole et les oreillons. Les vaccins atténués vivants provoquent des réponses immunitaires de type humoral et cellulaire, semblables à celles induites par de véritables infections sans induire la maladie. Leur protection est supérieure à celle des vaccins inactivés.
Les conseils aux patients
Observance
Bronchiolite. Appelez le 15 en présence de pauses ou gêne respiratoires, de respiration lente, de refus d’alimentation, de gémissements, de malaise ou de bleuissement autour de la bouche.(5)
Covid-19. S’isoler les sept jours suivant le test positif si asymptomatique et après au moins 48 heures sans symptômes chez les patients symptomatiques.(6) Si possible, s’isoler dans une pièce et aérer 15 minutes toutes les deux heures. Surveiller une personne Covid-19 positive et/ou à risque de forme grave, en particulier entre J6 et J12, avec notamment la mesure de la saturation en oxygène du sang (oxymètres de pouls disponible en pharmacie).
Automédication
Éviter les anti-inflammatoires lors d’un épisode infectieux.
Les échinacées et autres plantes aux propriétés anti-inflammatoires, telles que saule, reine-després, harpagophytum, curcuma, pourraient altérer la réponse immunitaire et inflammatoire de l’organisme, utile pour lutter contre les infections. Suspendre immédiatement leur consommation en cas de symptômes.
Vie quotidienne
Limiter les contaminations
Les mesures élémentaires d’hygiène ont toute leur importance pour limiter la transmission des virus respiratoires. Inciter à signaler les éventuelles difficultés rencontrées dans l’application de ces règles.
Le lavage des mains est très souvent négligé. Les bouts des doigts et la face dorsale des mains sont les plus oubliés. Pourtant, un lavage répété, plusieurs fois par jour, est facile à mettre en place la plupart du temps. Toute occasion est bonne : en rentrant à son domicile, avant la préparation du repas, après un passage aux toilettes, après un contact avec un malade ou un matériel qu’il utilise.
Du bon sens en période d’épidémie : limiter les contacts avec les personnes malades. Éviter de partager des effets personnels : couverts, verres, tétines, biberons, mouchoirs, etc.
Inciter les personnes atteintes d’une infection virale respiratoire à porter un masque chirurgical en présence d’autres personnes, notamment avec les nourrissons et les personnes fragiles.
Suspicion de grippe ou Covid-19. Ne pas aller à l’hôpital, mais appeler son médecin ou le 15 uniquement en cas d’urgence : difficultés respiratoires, signes d’étouffement/essoufflement ou de malaise.
Produits hydroalcooliques
Un usage répété de produits hydroalcooliques peut causer des irritations. Privilégier les formules sans parfum. Ne pas appliquer sur une peau irritée, ni humide. Ne pas cumuler lavage au savon + soluté. Prévenir toute irritation en appliquant une crème pour les mains au coucher.
Se nourrir
Manger équilibré et suffisamment, ainsi qu’une activité physique régulière favorisent une bonne immunité.
Avec l’aimable participation du Dr Lydia Pouga, médecin virologue et actuellement médecin-conseil à l’ambassade d’Azerbaïdjan, et du Pr Jean-Paul Stahl, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Grenoble (38).
(1) « Antiviraux », sur le site www.pharmacomedicale.org.
(2) Avis de la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS), 2020.
(3) Traitement anticoagulant pour la prévention du risque thrombotique chez un patient hospitalisé avec Covid-19 et surveillance de l’hémostase , Susen et al., 3 avril 2020.
(4) Veille sur les médicaments de la Covid-19 , Haute Autorité de santé, 20 octobre 2020.
(5) Prise en charge du premier épisode de bronchiolite aiguë chez le nourrisson de moins de 12 mois , HAS, novembre 2019.
(6) Réponses rapides dans le cadre du Covid-19 – Prise en charge des patients Covid-19, sans indication d’hospitalisation, isolés et surveillés à domicile , HAS, 30 avril 2020.
Info +
→ La bronchiolite affecte 30 % des enfants de moins de 2 ans chaque année.
→ En 2017-2018, 56 520 consultations pour bronchiolite ont eu lieu chez les enfants de moins de 2 ans, dont 27 % ont été hospitalisés.
→ 15 % des 65 ans ou plus infectés par le VRS nécessiteraient une hospitalisation. Source : ministère de la Santé.
Info +
→ Le tabagisme fragilise le système respiratoire et immunitaire. Il est prouvé que l’arrêt du tabac diminue les risques d’infections respiratoires et leurs complications. Source : Tabac et Covid-19, Société de pneumologie de langue française (SPLF).
Les personnes à risque d’infections respiratoires
Certaines personnes sont plus à risque d’infections respiratoires, notamment virales, et/ou sont exposées à des complications accrues. Ce sont les personnes pour lesquelles la vaccination, lorsqu’elle existe, est en général recommandée.
Elles présentent :
→ une baisse des défenses immunitaires locales en cas de pathologie respiratoire chronique…, ou générales, comme par exemple les nourrissons, les personnes âgées, immunodéprimées, diabétiques non équilibrées…;
→ des comorbidités susceptibles de se décompenser : insuffisance rénale ou hépatique, cardiopathie, diabète…
Avis de spé“La virologie est un monde à découvrir”
Professeur Jean-Paul Stahl, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Grenoble (Isère).
Le domaine de la virologie est moins connu que celui de la bactériologie. Récemment, la virologie a connu une avancée extraordinaire avec la génomique(1). Avant cela, seules la culture cellulaire et la sérologie étaient disponibles. L’analyse des génomes a permis de faire des diagnostics, et notamment des diagnostics très précoces, qui n’étaient pas possibles auparavant. La virologie est en cours d’investigation grâce à de nouveaux outils. Aujourd’hui, des outils offrent la possibilité de toucher du doigt le monde viral. Ils permettent concrètement de diagnostiquer un virus, de l’étudier et d’en faire la généalogie grâce à l’information génétique. Ce n’était pas possible il y a seulement une quinzaine d’années.
(*) Branche de la génétique qui étudie les génomes, leur structure, leur organisation et leur fonctionnement.
Info +
→ L’acide acétylsalicylique ne doit pas être utilisé chez l’enfant et l’adolescent en cas de suspicion d’une infection virale en raison d’un risque rare mais grave de syndrome de Reye associant encéphalopathie et atteinte hépatique potentiellement graves.
→ Le délai d’incubation de la Covid-19 serait de trois à cinq jours et pourrait s’étendre jusqu’à quatorze jours. Durant cette période, le sujet peut être contagieux.
Info +
→ L’amantadine (Mantadix) a une AMM dans la prophylaxie de la grippe A mais n’est plus recommandé dans la stratégie de prise en charge de la grippe en raison de son inefficacité.
Source : Mise au point Mantadix, HAS, 2013.
→ Le traitement préventif de la grippe par des médicaments antiviraux est proposé aux personnes à risque de complications entrées en contact étroit avec une personne infectée datant de moins de 48 heures et correspondre à un partage du lieu de vie de la personne malade et d’un contact en face à face, à moins d’un mètre, lors d’une toux, d’un éternuement ou d’une discussion.
Info +
→ Les modifications constantes des virus de la grippe imposent d’ajuster chaque année la composition du vaccin antigrippal. Elle est fixée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la base des informations recueillies par les réseaux de surveillance de la grippe, pour l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud, les souches circulantes n’étant pas forcément les mêmes.
Dico +
→ ATU : autorisation temporaire d’utilisation délivrée de manière exceptionnelle pour des médicaments sans AMM.
→ ATU de cohorte : concerne des médicaments dont l’efficacité et la sécurité d’emploi sont fortement présumées, s’adressant à un groupe de patients.
→ ATU nominative : concerne un patient donné pour lequel le rapport efficacité/sécurité du médicament est présumé favorable.
En savoir +
→ Institut Pasteur Retrouvez les fiches d’information détaillées sur les infections virales et sur une cinquantaine de maladies infectieuses, de leur prévention à leur traitement, en tapant par exemple « grippe » ou « covid- 19 » dans la rubrique « Fiches maladies » du site (Accueil > Centre médical > Nos fiches maladies). www.pasteur.fr
→ « Prise en charge en ville des patients symptomatiques en phase épidémique de Covid-19 ».
Ces fiches destinées aux professionnels de ville, mises à jour très régulièrement, présentent clairement les recommandations pour la prise en charge des patients Covid-19.
À RETENIR
SUR LES MALADIES
→ Les virus respiratoires se transmettent :
– directement de personne à personne par voie aérienne via des microgouttelettes ;
– directement par contact entre personnes ;
– indirectement, par manuportage, via une surface contaminée.
→ La réaction immunitaire à une infection virale est à l’origine de symptômes tels que fièvre, céphalées et fatigue.
→ La période d’incubation correspond à la durée écoulée entre l’introduction du virus dans l’organisme et les premiers symptômes. Le porteur peut être contagieux.
→ Le diagnostic clinique repose le plus souvent sur l’observation des symptômes mis en lien avec une épidémiologie locale.
→ Le diagnostic virologique exact est réservé en cas de prise en charge spécifique, de surveillance épidémiologique ou lorsqu’un traitement antiviral peut être envisagé.
SUR LA PRÉVENTION
→ La vaccination est le meilleur traitement préventif, et ce dès lors qu’un vaccin est disponible.
→ Quatre gestes barrières sont préconisés contre tous les virus respiratoires : porter un masque jetable, se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon ou avec une solution hydroalcoolique, utiliser un mouchoir à usage unique, éternuer ou tousser dans le pli du coude, respecter une distanciation sociale.
SUR LE TRAITEMENT
→ Le traitement symptomatique vise à limiter les manifestations désagréables induites par la réaction immunitaire.
→ Peu de traitements antiviraux ont fait preuve d’une efficacité contre les infections respiratoires.
→ Les médicaments spécifiques utilisés dans la Covid-19 ne concernent pour le moment que les patients hospitalisés. la patho
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