RÉPARTITEURS ET NOUVELLES MISSIONS : VOUS POUVEZ COMPTER SUR EUX !

La crise sanitaire du Covid-19 n’a pas seulement mis en évidence la position incontournable du pharmacien d’officine. Elle a aussi montré que la répartition était un maillon essentiel de la chaîne pharmaceutique, apportant sa contribution dans la lutte contre cette pandémie, démontrant sa capacité à s’adapter et à soutenir les enjeux de santé publique. La répartition a successivement relevé les défis de la distribution massive de masques pour le compte de Santé publique France, du transfert de médicaments des pharmacies à usage intérieur vers les officines et de la mise à disposition des vaccins contre le Covid-19. Après avoir distribué plus de 700 millions de masques et fourni 40 millions de doses tous vaccins confondus aux 18 000 officines qui ont vacciné en France en 2021, les répartiteurs assurent depuis le 7 mai la livraison de Paxlovid.

Un tandem à l’œuvre

Les missions dérogatoires des pharmaciens pendant la crise (tests, vaccination, etc.) ont été pérennisées dans la convention pharmaceutique de 2022. Elle consacre en effet un rôle accru du pharmacien dans le bon usage du médicament et dans l’accompagnement des patients. Hubert Olivier, président de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP), se réjouit de l’élargissement considérable des missions du pharmacien et de son ancrage en tant que professionnel de santé auprès des patients, bien au-delà du rôle d’acteur du premier recours au soin. Dans le champ de la vaccination de l’adulte, le tandem répartition et pharmacie de ville sera au rendez-vous pour concourir à une augmentation de la couverture vaccinale de la population. « Les répartiteurs viendront naturellement en appui des officines pour la livraison des vaccins, assure-t-il. Ces flux de médicaments entreront sans difficulté dans nos formats logistiques existants, d’autant que, contrairement aux vaccins contre le Covid-19, on ne devrait pas rencontrer de pics de commandes particuliers sur l’année. » Ce sera le cas aussi pour l’approvisionnement en médicaments biosimilaires et hybrides. Les répartiteurs apporteront la même souplesse de distribution, celle qui a fait le succès de la substitution générique. « Plus de 80 % des génériques sont aujourd’hui distribués par les répartiteurs. Ils seront également présents en matière de stocks et de nombre de références en médicaments biosimilaires et hybrides pour aider le pharmacien à exercer son nouveau droit de substitution », promet-il. Au sujet des enjeux environnementaux, cet axe inédit de la convention pharmaceutique, le président de la CSRP estime que la répartition peut apporter sa pierre à l’édifice dans la réflexion à conduire avec les pharmaciens d’officine et les laboratoires pharmaceutiques sur la mise en place d’un cercle vertueux pour l’environnement. « Les flux du direct sont plus consommateurs de carbone que le circuit de la répartition. Il faut donc se saisir ensemble de ce dossier avant que la réglementation nous y oblige ! » Concernant la dispensation à l’unité qui repose sur le volontariat des pharmaciens, il y a un obstacle réglementaire pour que la répartition n’y aille pas. « Le répartiteur doit respecter l’intégrité de la spécialité pharmaceutique », rappelle Hubert Olivier. De même, il estime que la dispensation à domicile ne relève pas des attributions des répartiteurs, mais plutôt des pharmaciens et de leurs groupements. Pour la préparation des doses à administrer (PDA), une prestation de la répartition ne paraît pas réaliste à ce jour. « La PDA sera relativement ciblée. Or pour que le modèle économique soit soutenable pour nous, il faut mettre en œuvre un process industriel et que 60 % des traitements soient délivrés sous forme de dispensation unitaire comme au Royaume-Uni », explique-t-il. Last but not least, les répartiteurs accompagnent les pharmaciens dans de nouveaux services via des programmes de formation.