- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- Zolpidem : les ordonnances sécurisées remises en question

© Stilnox - Anne-Hélène Collin
Zolpidem : les ordonnances sécurisées remises en question
Coup de gueule. Dans une lettre ouverte adressée à la ministre de la Santé Agnès Buzyn et publiée le 13 juillet dernier par la Fédération des médecins de France (FMF, syndicat de médecins libéraux), le Dr André Linka, généraliste à Istres (Bouches-du-Rhône) remet en question l’utilité des ordonnances sécurisées inhérentes à la délivrance du zolpidem, hypnotique assimilé depuis 2017 à un stupéfiant pour en limiter les mésusages. Pour exemple, le Dr Linka cite le cas d’une patiente de 52 ans qu’il suspecte de nomadisme médical. En consultant son historique médicamenteux sur le site ameli.fr, quel constat ! En l’espace de deux semaines (du 17 au 30 mars 2018), cette patiente s’est vu prescrire et délivrer : 36 boites de zolpidem 10 mg, 3 boites d’oxazépam 50 mg , 1 boite d’oxazépam 10 mg, 1 boite de diazépam 5 mg, 1 boite de lormétazépam 1 mg, 4 boites de prazépam 10 mg, 2 boites d’hydroxyzine 25 mg, 4 boites d’alimémazine 5 mg, 2 boites d’escitalopram 10 mg et 22 boites de paracétamol/codéine 400 mg/20 mg, « soit un total de 1476 comprimés en 14 jours d’anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs, antalgiques divers », déplore le généraliste.
Fort de ce constat, le Dr Linka demande « instamment de prendre les mesures nécessaires et de faire cesser cette mascarade qui consiste à demander aux médecins d’utiliser des ordonnances sécurisées, source de conflit permanent entre le prescripteur et le pharmacien, ce dernier estimant que l’ordonnance du médecin n’est jamais assez sécurisée (par quoi ?) ». Démontrant par là : « contre le nomadisme médical, les ordonnances en marbre gravées à la main et au burin n’ont aucun intérêt, la seule solution étant la consultation par le pharmacien de l’historique des prescriptions, celui-ci ayant le matériel et le personnel adéquat pour le faire sur le dossier pharmaceutique (DP) ».
Mais loin du médecin d’avoir des griefs contre son « ami pharmacien ». En attaquant également la mention « non substituable » à écrire à la main en toutes lettres dans la marge pour que le patient obtienne le princeps, obligation qui « pourrit » la vie du médecin et du pharmacien, le Dr Linka pointe « une autre brimade inventée par l’Assurance Maladie pour se défausser de ses responsabilités ». C’est dit !
- Economie officinale : les pharmaciens obligés de rogner sur leur rémunération
- Grille des salaires pour les pharmacies d’officine
- Explosion des défaillances en Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Occitanie
- La carte Vitale numérique, ce n’est pas pour tout suite
- [VIDÉO] Financiarisation de l’officine : « Le pharmacien doit rester maître de son exercice »
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?