Violences sexistes et sexuelles : les syndicats s’en remettent à l’Ordre

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Violences sexistes et sexuelles : les syndicats s’en remettent à l’Ordre

Publié le 21 février 2022
Par Francois Pouzaud
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L’enquête de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) sur les violences sexistes et sexuelles à l’encontre des étudiants en pharmacie a égalementt fait réagir les syndicats pharmaceutiques. « Ces résultats affligeants montrent qu’en pharmacie, nous ne suivons pas l’évolution de la société, il faut vivre avec son temps ! », commente Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), appelant par ailleurs les pharmaciens à s’affranchir du poids de certaines traditions. Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), le rejoint sur ce point : « On a un vrai souci dans les facultés, il faut faire cesser cet état d’esprit potard et carabin. C’est malsain et très dégradant pour les femmes comme pour les hommes ». 

Libérer la parole des victimes

En tant qu’organisation patronale, la FSPF se sent investie d’une nouvelle mission. « Il nous revient de vérifier si de tels comportements sexistes et sexuels sont également présents dans le cadre de nos entreprises au détriment de nos salariés, voire des titulaires, déclare-t-il. Il faut regarder quelles sont les mesures à prendre, d’une part pour libérer la parole, d’autre part pour faire évoluer cette situation qui ne doit plus perdurer ». Un axe de travail également repris par Pierre-Olivier Variot. « Les chefs de service dans les hôpitaux et les chefs d’entreprise dans les officines et les laboratoires occupent des postes stratégiques, explique-t-il. Leur fonction ne doit pas les dédouaner du respect de la personne placée sous leur hiérarchie et de leur responsabilité de dénoncer des agissements sexuels ou sexistes. En officine, ce thème, comme d’autres (l’environnement ou l’écologie…), doit faire partie des discussions au sein de l’entreprise ; les titulaires doivent faire preuve de vigilance, sensibiliser leur équipe et recueillir la parole des salariés, stagiaires, etc. victimes de remarques ou gestes déplacés afin qu’ils se sentent soutenus. » 

Les syndicats pharmaceutiques suggèrent aussi la création au sein des facultés, à l’hôpital et en entreprise, de cellules permettant de recueillir la parole, raccordées à l’Ordre des pharmaciens qui, lui aussi, disposerait de sa propre cellule. Détenant le pouvoir disciplinaire, l’instance ordinale serait chargée de prendre les sanctions qui s’imposent contre ceux qui franchissent la ligne jaune.

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