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© Getty Images/iStockphoto
Violences à l’officine : le refus de délivrance comme motif principal
Dans son dernier bilan sur la sécurité des pharmaciens, l’Ordre a enregistré, en 2022, 366 agressions, soit une par jour en moyenne, dont 355 en officine. Bilan détaillé.
A l’image des médecins et des infirmiers, les pharmaciens ne sont pas épargnés par les incivilités. Comparées aux 584 et 427 violences enregistrées en 2020 et 2021, au plus fort de la crise sanitaire, les 355 agressions en officines déclarées en 2022 laissent à penser que la situation s’est s’améliorée. Mais si l’on se réfère à la période précédant la pandémie liée au Covid-19, ce chiffre a augmenté de 17 % par rapport à 2019. En sachant qu’il est probablement sous-estimé. « Nous ne recensons que les agressions déclarées. Or beaucoup ne les remontent pas, soit par manque de temps, soit par méconnaissance de la procédure, ou même par découragement », indiquait ce week-end Carine Wolf-Thal, la présidente de l’Ordre national des pharmaciens au Journal Du Dimanche.
Trois régions, Auvergne Rhône-Alpes, Ile-de-France et Pays-de-la-Loire concentrent à elles seules 35 % des agressions. Dans le détail, les violences verbales et physiques représentent 70 % des déclarations, les vols 30 %. Parmi les 104 vols tentés ou commis déclarés, 68 % l’ont été alors que l’officine était fermée. Dans un cas sur deux, les voleurs ont dérobé de l’argent, des médicaments dans 20 % des cas, en ciblant les stupéfiants, les stupéfiants périmés, les anxiolytiques, les antalgiques ou les médicaments pouvant avoir un usage détourné.
Les causes
Avec 94 déclarations, le refus de dispensation constitue le principal motif d’agression devant des difficultés de prise en charge (36). L’usage de tests diagnostic, le temps d’attente, les pénuries de médicaments ou la vaccination sont cités de manière plus marginale. Dans 20 déclarations, une agression physique a été signalée. Trois comportaient des menaces de mort en direct ou par courrier. 5,4 % des agressions subies étaient associées à l’usage d’une arme blanche ou à feu. Dans 96 % des cas, les agressions subies sont sans gravité, et 60 % des pharmaciens indiquent ne pas avoir eu de dégâts dans leur officine. D’ailleurs, 44 % pharmaciens ne souhaitent pas déposer plainte « par manque de temps, par peur des représailles, par absence de l’identité de l’agresseur ou justement parce que le patient est connu, ou parce qu’ils estiment l’action inutile (en raison de l’absence de dégâts ou d’atteintes physiques, ou préjugeant qu’il n’y aura pas de suite donnée) », indique l’Ordre. Ce constat inquiète Alain Marcillac, membre du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et référent national sécurité. « Plus que jamais, dans le contexte que nous connaissons, j’appelle nos confrères à ne rien laisser passer, à déclarer chaque agression dont ils sont victimes et à déposer plainte, souligne-t-il. Notre institution pourra ainsi mieux réagir face à ces actes qui touchent des professionnels de santé de premier recours. Chaque fois que cela sera possible, nous serons à leurs côtés. »
Fermeté pour les agresseurs
L’Ordre appelle de ses vœux la plus grande fermeté pour les agresseurs, et la mise en place de mesures concrètes : formation aux situations de conflits pour les professionnels de santé, sensibilisation du grand public au respect des professionnels, information systématique du professionnel des suites données à sa plainte…
De son côté, le ministère de la Santé construit une feuille de route sur la sécurité des soignants, et a déjà émis quelques pistes, dont la création d’un numéro unique dédié aux violences faites aux soignants.
Pour rappel, l’Ordre a mis en place un réseau de 100 conseillers « référents sécurité » afin d’accompagner les pharmaciens agressés après leur déclaration et les conseiller sur les mesures de sécurité à prendre. Leurs coordonnées sont publiées sur le site de l’Ordre où les pharmaciens peuvent aussi consulter Une « fiche réflexe en cas d’agression » et de nombreuses fiches établies par la police et la gendarmerie.
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