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Villes et campagnes, même combat
Officiellement, on a répertorié en Rhône-Alpes tout au plus une dizaine d’incidents judiciaires en 2009 sur les quelque 2 600 officines recensées dans les huit départements. Dont deux à Saint-Etienne, deux dans le Rhône et deux en Isère. Certes, c’est peu, mais le secteur officinal n’avait jamais connu ça.
L’incident le plus malheureux de l’année ? Une officine proche de Saint-Etienne qui a brûlé au cours de violences urbaines. A Lyon, en revanche, des fouilles archéologiques qui n’en finissaient pas, en plein centre-ville, n’ont laissé à la titulaire d’autre choix que de fermer définitivement.
Indépendamment de ces deux cas très particuliers, Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO et président du syndicat dans la Drôme, confirme que si les petites officines de centre-ville sont les plus menacées, celles des zones rurales sont également en perte de vitesse.
Dans la Loire, tous les cas de figure ou presque se rencontrent : certaines des officines en difficulté ont vu leur licence reprise par un voisin ; d’autres ont fait l’objet de transferts comme une officine stéphanoise qui a déménagé… en Alsace. A Roanne, comme ailleurs, on constate que des pharmaciens arrivés en limite d’âge ont préféré vendre que de continuer. « Il y a chez eux une perte de moral », souligne Jean-Michel Seitz, président du syndicat USPO de la Loire.
Des tensions à l’installation
L’année écoulée aura vu aussi le renforcement de tensions à l’installation. La vigilance accrue des banques sur les crédits rend les apports personnels importants de plus en plus nécessaires. D’autant que les marges se sont partout réduites depuis deux ans, au point, pour certains titulaires, de boucler en négatif. Dans le même temps, les charges ont continué à croître (par exemple en personnel ou en informatique).
En Isère, qui compte 402 officines, le constat est le même. Quelle que soit l’officine, la rentabilité a dans l’ensemble diminué. « Les seuls qui s’en sortent vraiment sont ceux qui font beaucoup de chiffre ou qui font du maintien à domicile », explique Martine Deraille, présidente du syndicat en Isère. Tous ceux qui le peuvent ont évidemment réduit leur masse salariale. Confronté à un chiffre d’affaires en baisse depuis deux ans, Alain Dombris, titulaire à Lyon, a dû se séparer d’un adjoint présent depuis six ans. Le coût du poste s’élevait à 58000 e annuels, charges comprises. Son épouse a repris à temps complet. Non loin de lui, un confrère a vu son chiffre d’affaires annuel baisser de 24 %. « Si on ne relève pas nos marges, on va crever », relève ce pharmacien en fin de carrière.
Dans ce climat morose, la région Rhône-Alpes a enregistré quelques signes positifs. D’une part, son solde démographique continue de croître. Et, comme le rappelle Gilles Bonnefond, les officines ont pu mieux négocier auprès des fournisseurs, même si, en contrepartie, les délais de paiement ont été réduits. D’autre part, la région dispose d’un bon service de pharmacies. Anticipant sur une possible pandémie grippale, ces dernières avaient envisagé et organisé, avec l’Ordre et les syndicats, un doublement des gardes. Sans le moindre problème, dans une région où l’on compte en moyenne 4,5 emplois par officine.
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