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Victimes et caisses primaires demandent des comptes à Servier

Publié le 19 septembre 2015
Par Anne-Charlotte Navarro
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Le premier procès d’indemnisation des victimes du Mediator a eu lieu le 10 septembre 2015. Face aux demandes de réparation de deux patients, l’avocat du laboratoire Servier a plaidé pour que leurs dossiers soient examinés à l’issue du procès pénal. Une demande irrecevable pour Charles Joseph-Oudin, avocat des victimes, dénonçant « le double discours du laboratoire ». Si les magistrats accueillent les arguments de Servier, il faudra patienter jusqu’en 2018, voire 2023 pour obtenir une décision définitive en raison des délais de recours. Servier devra également répondre aux assignations d’une quinzaine de CPAM qui réclament le remboursement des frais de santé engagés auprès des patients.

L’avocat des victimes appelle à un boycott

Selon Le Figaro, le laboratoire refuserait de payer l’indemnisation prononcée par l’ONIAM, organisme chargé d’indemniser les victimes, sans faire appel au juge. Cette attitude obligerait les caisses à les prendre en charge depuis juin 2015. Dans ce contexte, Charles Joseph-Oudin considère que les pharmaciens « ont été instrumentalisés par Servier pour délivrer un produit dangereux pour la santé et n’avaient pas les clés pour jouer leur rôle de conseil et d’alerte ». L’avocat confie « qu’il a été contacté par plusieurs pharmaciens afin d’envisager une mise en cause de Servier pour défaut d’information ».

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