Vers des kits détectant la soumission chimique en officine ?

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Vers des kits détectant la soumission chimique en officine ?

Publié le 9 octobre 2024
Par Christelle Pangrazzi
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La députée Modem Sandrine Josso accusant le sénateur centriste Joël Guerriau de l’avoir droguée en vue de l’agresser sexuellement, appelle mardi le gouvernement à prendre des « mesures fortes » pour lutter contre la soumission chimique. Elle propose la délivrance par les pharmacies de kits de dépistage de soumission chimique.

Dans un entretien accordé à l’AFP, Sandrine Josso demande notamment la relance de la mission gouvernementale sur la soumission chimique, que le gouvernement lui avait confiée en avril et qui a été suspendue par la dissolution de l’Assemblée nationale.

Le procès de Mazan (Vaucluse), où 51 hommes, dont le mari, sont accusés d’avoir violé une femme, Gisèle Pelicot, droguée par son époux, « est un procès historique », « une sensibilisation à grande échelle » sur le sujet de la soumission chimique. Mais « pour bouger les lignes, il faudra des mesures fortes », selon la députée Modem.

Améliorer la prise en charge des victimes de soumission chimique

Elle cite notamment « la détection de ces  » empoisonnements « , le recensement des victimes et  » l’amélioration de leur prise en charge «  ».

Elle recommande que les pharmacies puissent délivrer, sur prescription médicale, un « kit de détection » ou « kit du lendemain » avec des « flacons pour recueillir l’urine » et les adresses et « toute la marche à suivre » pour accéder à la preuve.

« La soumission chimique, c’est le crime parfait. C’est un contre-la-montre pour obtenir des preuves », indique-t-elle. « Très souvent les victimes ne se rappellent de rien » et les substances utilisées « disparaissent très rapidement du sang », souligne-t-elle.

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« Très peu de personnes connaissent la soumission chimique. Que ce soit auprès du personnel médical ou judiciaire, vous vous retrouvez dans des situations où on ne vous donne pas les bons conseils et la bonne marche à suivre pour porter plainte ».

Un problème de santé publique

Le nombre de victimes est un « chiffre noir » car aujourd’hui seules les personnes qui portent plainte sont comptabilisées dans les signalements, observe-t-elle.

Près d’un an après les faits présumés, survenus le 14 novembre 2023, la députée a indiqué ressentir encore des symptômes de « stress post-traumatique », qui la « gênent » au quotidien.

« Je croyais que cela n’allait durer que quelques semaines, ces symptômes d’hypervigilance, et je comprends que malheureusement il faut au minimum deux ans pour s’en remettre ».

Elle demande au Premier ministre, Michel Barnier, de dire « quels moyens il souhaite mettre en œuvre pour endiguer ce phénomène qui est un fléau » et « un problème de santé publique ».

« La France se doit d’être un exemple pour le monde entier pour endiguer ce fléau », assure-t-elle.