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© Getty Images/iStockphoto
Vente en ligne : « sous 10 jours, pub télé possible pour les pharmacies européennes »
Entre le 11 et le 12 octobre, les représentants de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) et de Fédergy, ont, vraisemblablement avec d’autres, signé un courrier commun pour alerter, une nouvelle fois, le ministre de la Santé sur l’absence de notification de l’ensemble des règles encadrant la publicité des pharmacies à la commission européenne.
Suite à la décision rendue le 18 septembre 2021 par la Cour d’appel de Paris, les règles du Code de la santé publique interdisant aux pharmacies françaises de faire de la publicité via des procédés non conformes à la dignité de la profession ne s’appliquent pas aux pharmacies en ligne étrangères livrant des produits sur le sol français. Dans les couloirs du Congrès national des pharmaciens, qui s’est tenu les 9 et 10 octobre à Lyon (Rhône), beaucoup partagent l’information que les pharmacies en ligne européennes « se sont mises en ordre de marche pour faire feu, en installant des locaux de stockage et en commandant des produits ».
En pratique, la décision de la Cour d’appel permet à Shop Apotheke, DocMorris ou d’autres – comme Amazon – de recourir à toute forme de publicité pour leur site de vente en ligne, même pour les médicaments non soumis à prescription vendus sur Internet : télévision, Internet, réseaux sociaux, envoi massif de flyers… Tout est permis. « Sous 10 jours, nous pourrions voir avant le Journal de 20 Heures de TF1, un spot pour du paracétamol à 1 € ou 5 boites achetées, une boite offerte », tempêtent d’une même voix Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO et Alain Grollaud, président de Fédergy. « Que répondra le pharmacien quand son patient lui demandera d’avoir la promotion qu’il a vue à la télé ? », interroge Philippe Besset, président de la FSPF.
Pour l’instant, silence radio du côté de la DGOS
« Cette situation est révoltante. A cause d’un rond de cuir du ministère de la Santé, les pharmacies françaises se retrouvent en concurrence avec des pharmacies en ligne européennes qui n’ont en outre pas les mêmes règles du jeu », déclare Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), auteur des recours en justice.
L’Etat français, après avoir défendu avec succès le corpus juridique devant la Cour de justice de l’union Européenne (CJUE), se terre dans le silence. « Il était évidant pour moi de signer ce courrier. Mon prédécesseur, Gilles Bonnefond, avait déjà alerté la Direction générale de ll’offre de soins (DGOS) sans succès », précise Pierre-Olivier Variot.
Pourquoi ce silence ? L’un des signataires du courrier avance l’idée que la lenteur du ministère s’expliquerait peut-être par la future présidence française du Conseil de l’Union européenne. Le 1er janvier prochain, la France prendra la présidence et ce pour 6 mois, jusqu’au 30 juin 2022. « Les dossiers portés par les Français ne manquent pas et il faut peut-être ménager les susceptibilités des uns et des autres pour avancer », esquisse-t-il.
En tout état de cause, pour l’heure, la décision est susceptible d’un recours en cassation et « même les premières publicités passées, il sera toujours temps de notifier les règles », précise Pierre-Olivier Variot. Mais l’image des pharmaciens auprès de la population pourrait en prendre un coup.
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